Comment Google a pris sa revanche dans l’IA avec Gemini 3
Après avoir été sous-estimé, Google dépasse ses rivaux grâce à un bond technologique majeur et attire des partenaires comme Meta et des investisseurs comme Berkshire Hathaway.
« Google, un géant au pied d’argile? » La question posée par Les Echosen mars 2023 n’a pas lieu d’être posée aujourd’hui. Le géant de Mountain View semble, certes, avoir loupé une belle occasion en regardant, sans trop broncher, son rival de toujours, Microsoft, investir près de 13 milliards de dollars dans OpenAI, qui a développé ChatGPT.
Mais ses dirigeants ont depuis frappé un grand coup…
Google n’a pas découvert l’intelligence artificielle avec l’arrivée de son concurrent. Loin de là. Certains de ses services comme Search et Translate utilise l’IA depuis le début des années 2000.
Le groupe a, par ailleurs, lancé la première version de son assistant conversationnel, baptisé Gemini, en décembre 2023, soit treize mois après la mise en ligne de ChatGPT.
Ce retard l’a desservi mais ce sont surtout les performances décevantes de ce nouvel outil qui ont commencé à inquiéter certains experts et tout particulièrement ses actionnaires.
Entre les mois de novembre 2021 et décembre 2022, l’action d’Alphabet, la maison-mère de Google, est passée de 130 à peine plus de 80 euros. Elle flirte aujourd’hui avec le cap des… 275 euros grâce à sa hausse de 85% en six mois. Ce rebond impressionnant est lié aux avancées spectaculaires du groupe en matière d’intelligence artificielle.
Plus qu’une évolution, une révolution
La preuve de ses progrès a un nom : Gemini 3. La troisième version de son assistant conversationnel n’est pas une simple amélioration de son outil lancé il y a moins de deux ans mais une véritable révolution. Les pairs et/ou rivaux de Google ont été les premiers à le reconnaître.
« Nous sommes ravis du succès de Google. Ils ont fait d’énormes progrès dans le domaine de l’IA et nous continuons à fournir Google », a écrit Nvidia dans un message publié le 25 novembre sur X. « Félicitations à Google pour Gemini 3 ! Cela semble être un excellent modèle », a renchérit Sam Altman, le PDG d’OpenAI.
Le PDG de Salesforce, Marc Benioff, a, été encore plus loin, en écrivant sur X qu’il ne reviendrait pas à ChatGPT après avoir essayé le nouveau modèle de Google. « Le bond en avant est incroyable : raisonnement, vitesse, images, vidéo… tout est plus net et plus rapide, a résumé l’homme d’affaires. On dirait que le monde vient de changer, encore une fois. »
Il n’est visiblement pas le seul à avoir tirer cette même conclusion.
Un succès immédiat
Le jour de son lancement, le 18 novembre, plus d’un million d’internautes ont testé Gemini 3. En matière de création de texte, d’editing et de création d’images à partir d’une demande écrite, cet outil semble, d’après de nombreux experts, plus efficaces que ChatGPT, Grok de X ou Claude d’Anthropic.
Ces progrès sont liés à l’anxiété que les dirigeants de Google ont ressenti suite à l’arrivée d’OpenAI. En décembre 2022, les patrons du groupe ont même lancé un « code rouge » à l’ensemble de leurs collaborateurs pour marque l’importance de mettre au point dans les plus brefs délais un assistant conversationnel plus performant que ChatGPT, comme l’a révélé le New York Times.
Bientôt devant ChatGPT ?
Gemini a vite trouvé son public. Son nombre d’utilisateurs actifs hebdomadaires atteignait déjà 650 millions avant le lancement de sa troisième version contre 800 millions pour ChatGPT.
Nul doute que ce chiffre va progresser très rapidement dans les prochaines semaines. Plus encore que l’assistant en tant que tel, c’est la manière dont il a été conçu qui a été saluée par les experts et les investisseurs.
Gemini 3 Pro a en effet été entraîné dans des data centers équipés de puces créées et fabriquées par Google, et non par Nvidia, le géant du secteur qui vend ses cartes graphiques (GPU) à tous les géants de la tech.
Les Tensor Processing Unit (TPU) de Google semblent être si performantes que Meta serait en négociation avec Alphabet pour acheter ces puces pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Cette nouvelle n’est pas passée inaperçue dans la Silicon Valley.
Warren Buffet investit gros
Une autre information a fait les gros titres de la presse économique. Le fonds piloté par Warren Buffet, Berkshire Hathaway, a en effet récemment révélé qu’il avait investi 4,3 milliards de dollars pour acheter des titres d’Alphabet.
Cette prise de participation montre à quel point ce gourou de la finance, qui a toujours répugné à investir dans des valeurs de la tech à l’exception d’Apple qu’il considère comme une marque de grande consommation, croit au potentiel de développement du géant de Mountain View.
Ses « pieds d’argile » semblent s’être transformés en piliers indestructibles…