L’opé a été lancée en réaction à la vente de poupées à caractère pédopornographique sur la plateforme Shein. A la manoeuvre, les étudiants de l’ISCOM qui ont, pour cent euros, utilisé l’application Runway pour transmettre le message de la dite poupée. Par ici la vidéo !
Le texte de la campagne de l’Iscom : « J’ai été créée pour permettre aux prédateurs sexuels de m’agresser, dit-elle, «en attendant de passer un jour à l’acte sur de vrais enfants. Mais ces enfants, ils n’auront pas ma chance parce que personne ne parlera d’eux ». Avec ce carton de fin : Refusons de banaliser l’inacceptable. Agissons pour protéger les enfants.
Il faut savoir que cette animation a été réalisée l’après-midi même de la fuite concernant la vente de cette MiniLolita gonflable (on n’est pas à un pléonasme près…), concomitamment à la controverse née autour de l’arrivée de Shein au sein du BHV…
Comment une telle opération a pu voir le jour dans de si brefs délais ?
Olivier Desmettre, directeur de la filière création publicitaire de l’Iscom, Le Quatre, explique «une telle action a été possible grâce à la démarche pédagogique de l’ISCOM qui enseigne les codes du newsjacking, à savoir la capacité de réagir à l’actualité pour emplir un message de sensibilisation ».
Et c’est ainsi que lors de ce workshop de 5ème année, dédié à l’association, animé par Antoine Colin et le boss du Quatre, deux étudiants, -Fayçal Rasek et Sidoine Bersagol- informés de l’affaire de la poupée Shein, ont immédiatement eu l’idée de réagir en proposant une ébauche d’animation faite en IA ».
De fait, ce film choc développé par l’astucieux tandem a coûté 100 euros sur l’application Runway.
« Mais sans elle, ces créatifs n’auraient même pas cherché à la développer. Ce qui aurait coûté une fortune il y a cinq ans et pris un temps fou, se fait en une journée aujourd’hui grâce à l’IA et ne coûte presque rien ».
En clair, poursuit Olivier Desmettre, « l’IA est une vraie opportunité d’imaginer de nouvelles propositions créatives au service de causes essentielles. Malheureusement, cette technologie est utilisée aujourd’hui pour tout, et n’importe quoi… Sa rapidité et la faiblesse de ses coûts en sont les principaux responsables… , prévient-il. « Le vrai sujet maintenant c’est d’apprendre aux jeunes à s’en servir, de les rendre exigeants avec ces nouveaux outils, curieux, inventifs… le talent restera toujours humain ». Le business moins.
La campagne est diffusée actuellement, et le sera, lors de La Journée mondiale de l’enfance qui a lieu le 20 novembre prochain sur Facebook; Instagram; LinkedIn; YouTube.
Et puisque l’IA n’est pas à mettre entre toutes les mains, Bescherelle et son agence Brainsonic lançaient également une campagne « de prévention » concernant les mots correctement orthographiés.
Le prompt : « imagine une jolie maison dans les pains » en est un exemple croustillant.