Quand le prestigieux  Forbes s’intéresse à des joueurs de la NBA, en général ils occupent déjà le haut de la scène depuis quelques années et ont amassé une petite centaine de millions de dollars. Pourtant, avec 500 000 euros de salaire (une misère dans cette ligue au salaire moyen annuel de 3,5 millions) et une seule année de contrat en poche, Jeremy Lin (23 ans),  encore sans club le soir de Noël,  s’est fait une place dans le gratin  des étoiles du sport américain. En  dix jours et cinq matches à peine,  c’est du jamais vu!
Inconnu du grand public, il y a encore deux semaines et même des vigiles de la salle des New-York Knicks, son club, Lin, d’origine taiwanaise est le héros d’un conte de fée sportif, dont même Michael Jordan ne peut se targuer: au moins 20 points et 7 passes décisives sur ses cinq  premières  titularisations en NBA, et surtout des actions décisives qui  laissent  son équipe invaincue depuis qu’il mène la barque.
Avec son  histoire et  sa personnalité, l’ancien élève d’Harvard, université plus connue pour façonner des locataires de la Maison Blanche, a réalisé la plus fulgurante croissance économique de l’histoire de la NBA.
En cinq rencontres, son nom s’est mué en une marque estimée à 11  millions d’euros, soit autant que la méga star de Los Angeles Kobe  Bryant. Une première mondiale symbole de la puissance marketing des  media et réseaux sociaux dans le brand building.
Depuis son  premier match le 4 février, les maillots se vendent par centaines de  milliers. Son nom a été mentionné plus de 140 000 fois sur les réseaux  sociaux selon Topsy.com. Il a 20 000 suiveurs sur Twitter et 800 000  sur le Chinois Weibo . Les taux d’audience sur la  chaîne câblée détentrice des droits des Knicks ont augmenté de 70% et la  valeur boursière de MSG, propriétaire du club, a gagné 105 millions.  Enfin, Nike, qui a eu le nez creux de le signer, s’apprête à lancer un  modèle à son nom, l’Hyperfuse 2011 Linsanity PE (voir photo).
Cette  folie marketing n’est qu’à l’aune de son potentiel, avec le marché  chinois en ligne de mire quelques mois après la retraite sportive de  l’ancienne icône Yao Ming. La «Lin-sanity» ? Un modèle de brand  building sans équivalent. Les stratèges de marketing sportif ont  désormais un beau cas d’école sur lequel plancher.
Benjamin Adler
Infographie Basketusa.com