24 mars 2023

Temps de lecture : 5 min

2005/2023, la TNT dix-huit ans après : passer du socle au tremplin

Au sommaire du dossier NPA cette semaine ; 2005/2023 : l’arrivée des « TNT HD » de 2012 n’a pas suffi à préserver l’audience de la TNT, 2005/2023 : la publicité TV en dessous de son niveau de 2006 ou encore, 2005/2023 : Où en sont les travaux de « la TNT du futur » ? . Retrouvez comme chaque semaine l’essentiel de l’INsight NPA en accès gratuit et bénéficiez d’une offre d’abonnement à NPA attractive.

L’édito de Philippe Bailly, 

Les auditions tenues par l’Arcom pour la réattribution des fréquences de TF1 et M6 avaient montré la voie, et le PDG de TF1 Rodolphe Belmer a enfoncé le clou ce jeudi 24 mars, lors de son intervention au festival Séries Mania, en affirmant l’ambition de son groupe à « devenir la première destination de divertissement gratuit pour le public français, sur le linéaire aujourd’hui et sur le digital demain ». Dix-huit ans après son lancement, la TNT reste un socle, mais elle est surtout un tremplin.

Un socle, d’abord, parce qu’elle demeure pour un Français sur cinq le seul moyen d’accès à la télévision, d’après les chiffres publiés par l’Arcom début mars, qu’elle contribue fortement à ce que la télévision conserve plus de 70 % du temps passé sur le téléviseur, et que ses chaînes demeurent dans l’esprit du public les « marques » de référence de l’offre audiovisuelle. Il est frappant de constater que dans un paysage à une trentaine de chaînes de la TNT et pléthore d’offres digitales, les sept meilleures audiences TV de 2022 ont rassemblé davantage de téléspectateurs que leurs équivalentes de 2005.

Un socle pour le financement de la création puisque les diffuseurs ont contribué pour 340 M€ au financement du cinéma français en 2021, et que leurs apports représentaient la même année 60 % de celui de la production audiovisuelle.

Un socle – en voie d’effritement – pour la communication des marques : incontesté – à hauteur de 75 % à 80 % des budgets engagés – dès lors que la campagne souhaite se déployer pour tout ou partie sur le téléviseur ; fragilisé par les crises économiques et/ou sanitaires des deux dernières décennies et par les multiples chemins de traverse qu’ont ouvert les plateformes digitales. Avec, à la clé, des recettes qui sont à peine supérieures en 2022 à ce qu’elles étaient en 2005.

Mais puisque le réseau utilisé n’est plus la question et que l’IPTV a supplanté l’hertzien depuis 2016, la question est de savoir transformer le socle en tremplin.

L’Arcom aura l’occasion d’y apporter sa contribution dès ce printemps, avec la liste des Services d’intérêt général qu’elle doit arrêter et, surtout, les modalités de mise en avant qu’elle imposera aux fabricants de smart TV et autres équipements connectés.

Le ministère de la Culture pourrait aussi y apporter sa pierre, en réexaminant l’ordre des priorités qui a été le sien au cours des dernières décennies.

Aller jusqu’au bout de la suppression des « secteurs interdits » en autorisant les distributeurs à déployer leurs campagnes en télévision apporterait un peu de dynamisme au chiffre d’affaires des chaînes et aiderait à compenser les effets d’une conjoncture économique morose.

Rééquilibrer surtout les règles de partage des droits entre chaînes et producteurs, alors que le curseur posé par les « décrets prod » s’est déplacé depuis vingt ans dans un sens toujours plus favorable aux seconds, aiderait les éditeurs à remplir l’une des conditions clé de succès des stratégies de « plateformisation » vers lesquels ils sont tous orientés : la capacité à mettre à la disposition du public de larges catalogues. Un moyen terme est certainement envisageable entre la captation totale et sans limite de temps qui fait figure de chiffon rouge pour les producteurs, et les quelques mois d’exploitation exclusive sans, ou si peu, de droits secondaires, tels que les prévoient le décret Bachelot de 2021. D’autant que les +19 % de chiffre d’affaires et +20 % d’EBITDA enregistrés en 2022 par le trio Banijay, Fremantle, ITV Studios suffisent à rassurer sur la bonne santé des groupes de production.

La TNT fêtera ses 18 ans le 31 mars. Il reste quelques jours aux pouvoirs publics pour décider de célébrer avec force cet anniversaire !

 

 

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2005/2023 : l’arrivée des « TNT HD » de 2012 n’a pas suffi à préserver l’audience de la TNT

La TNT s’apprête à fêter ses 18 ans. Le 31 mars 2005 les téléspectateurs découvraient un PAF enrichi avec la télévision numérique terrestre. Moyennant un nouveau décodeur, ils avaient désormais accès à sept nouvelles chaînes, sélectionnées par le CSA parmi plusieurs dizaines de dossiers déposés par les groupes médias. Si l’offre de la TNT compte aujourd’hui une trentaine de chaînes nationales, et plusieurs dizaines de télévisions locales, la télévision traditionnelle est plus que challengée par la place grandissante des modèles de vidéo à la demande. Le temps d’écoute et les performances sur cibles s’en sont ressentis depuis 10 ans. (consulter)

« The Dropout » (Hulu/Disney+), « WeCrashed » (Apple TV+), « Gaslit » (Starzplay) : les adaptations de podcasts continuent d’alimenter les séries des plateformes

Ces dernières années, plusieurs podcasts ayant connu un succès critique et un engagement élevé du public ont été adaptés en programmes télévisés, passant ainsi de l’audio à l’écran. En 2022, plusieurs séries de premier plan lancées par les plateformes américaines étaient issues de telles adaptation : « WeCrashed » (Apple TV+), « The Dropout » (Hulu/Disney+), « Gaslit » (Starzplay)… Ce processus permet aux plateformes de bénéficier du développement préalablement engagé pour la production du podcast et ouvre d’autres voies de monétisation pour les sociétés d’audio dont l’équilibre économique reste fragile. Si cette stratégie présente des avantages pour les deux secteurs, elle n’est pas pour autant toujours optimale. (consulter)

2005/2023 : la publicité TV en dessous de son niveau de 2006

D’après les données de l’étude BUMP, en 2022, les recettes des éditeurs de télévision ont été de 3,485 Mds€, dont 231 M€ au titre de leurs activités digitales. En 2006, au lendemain du lancement de la TNT, ce montant s’élevait à 3,617 Mds€.  D’une échéance à l’autre, le recul est de 3,7% en euros courants… et de plus de 35% en euros constants. (consulter)

 

Les revenus des sociétés de production européennes ont progressé de 19 % en 2022 et leur EBITDA de plus de 20 %

Dans une analyse réalisée en octobre 2022, NPA Conseil constatait que les huit principaux groupes européens de production étudiés totalisaient 400 labels, et avaient réalisé un chiffre d’affaires cumulé proche de 11 milliards d’euros en 2021. La prolongation de l’exercice sur le périmètre des groupes qui publient leurs résultats financiers, montre que la croissance s’est accélérée en 2022, portée par une demande toujours très forte. Les revenus ont progressé de même que la rentabilité des entreprises. Les revenus cumulés des trois principales sociétés de production européennes, Banijay, Fremantle et ITV Studios, ont progressé de 19 % en un an et leur EBITDA de 21,5 %. Mais les groupes risquent désormais de devoir faire face à un contexte moins porteur.  (consulter)

2005/2023 : Où en sont les travaux de « la TNT du futur » ?

Alors que la TNT fêtera dans quelques jours ses 18 ans, peu de choses ont bougé depuis la loi du 25 octobre 2021 relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique qui a entériné la modernisation de la plateforme a minima pour une transition vers l’Ultra Haute Définition, avec une diffusion expérimentale qui s’achèvera en 2030. (consulter)

2005/2023 : un cadre réglementaire qui s’est durci pour les éditeurs de la TNT

En 2001, les décrets visant à organiser la contribution des chaînes analogiques à la production parachevaient la préparation du cadre de lancement de la TNT engagée avec la loi d’août 2000 ; vingt ans plus tard, on pouvait attendre que le décret TNT signé à la fin 2021 par Roselyne Bachelot tire les conséquences de la transformation profonde qu’avait subi le paysage audiovisuel. (consulter)

 

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