200 ans du Figaro : expo au Grand Palais, conférences, documentaire… Le groupe sort le grand jeu et un budget de 3 millions €

Peu de médias nés au XIXe siècle peuvent se vanter d’être encore en activité et de tutoyer les plus fortes audiences digitales ! C’est le cas du Figaro, dont le premier numéro a été publié le 15 janvier 1826. Seul The Times, lancé à Londres en 1785, lui doit le respect !

« Se pencher sur l’histoire du Figaro c’est aussi se projeter vers l’avenir, montrer qu’un média peut changer en restant toujours le même », a expliqué Marc Feuillée, PDG du groupe, lors de la présentation du dispositif.

Célébrer ce bicentenaire a demandé un an de préparation. Le Groupe Figaro s’est choisi un cadre à la mesure de l’événement, lui aussi chargé d’histoire : la nef du Grand Palais, vestige de l’Exposition universelle de 1900. Une grande exposition et des festivités grand public s’y tiendront du 13 au 15 janvier. Le groupe attend 10 000 personnes par jour.

Ces trois jours se dérouleront dans un espace aménagé par l’agence Marcadé. Ils s’organiseront autour d’un triptyque : célébration avec une grande exposition, information avec des conférences, mais aussi distraction. Chaque soir, Fabrice Luchini consacrera une lecture des grandes signatures qui ont écrit dans le quotidien (Hugo, Baudelaire, Proust, Colette, Jean d’Ormesson…).

Le 15 janvier 2026, date des 200 ans, la conférence de rédaction de 10 heures se tiendra en public.

La nef sera organisée en quatre grandes périodes :

• 1826-1913, de son lancement sous la Restauration par Maurice Alhoy et Étienne Arago, jusqu’à l’assassinat de son directeur Gaston Calmette par Henriette Caillaux.

• 1914-1942, année de son sabordage la deuxième guerre mondiale

• 1946-1975, quand le journal a été repris par Robert Hersant

• 1975-2025, qui couvre la période Hersant, puis la reprise par Dassault en 2004 et la diversification dans le digital.

Des alcôves dans l’exposition permettront d’entrer dans l’histoire du journal. Des oeuvres originales, notamment des manuscrits de Beaumarchais, de Proust, François Mauriac ou encore Jean d’Ormesson, seront exposées au public, en complément des grandes unes et couvertures du quotidien, mais aussi des publicités, des dessins de presse…

L’affiche de l’événement a d’ailleurs été confiée à l’illustrateur Matthieu Forichon, habitué des collaborations avec la presse.

Un projet éditorial qui mobilise « tous les Figaro »

Les 200 ans ayant suscité beaucoup d’enthousiasme en interne, tous les médias et les talents du groupe ont été mobilisés. Parmi les temps forts de cette programmation éditoriale :

– une page hebdomadaire est consacrée aux 200 ans dans le quotidien depuis le vendredi 10 octobre, avant un quatrième cahier le 13 janvier.

– un livre anniversaire Le Figaro, 200 ans de liberté, écrit par Étienne de Montety, directeur adjoint de la rédaction, paraît le 15 novembre (Éditions de La Martinière)

– un hors-série sur les 200 ans du Figaro (8 décembre), un spécial Madame Figaro sur 200 ans de mode et de beauté (12 décembre), un palmarès des 200 jeunes leaders de demain réalisé par l’Institut Choiseul dans le Figaro Magazine (16 décembre)…

– un documentaire sur l’histoire du journal réalisé par Jean-Louis Remilleux (« Secrets d’histoire ») coproduit avec France Télévisions et qui sera diffusé sur Figaro TV. Un mini site sur le web avec une story relayée sur les réseaux sociaux de la marque.

Une opération à 3 M€ nets

Le dispositif autour du bicentenaire représente un coût de 3 millions d’euros nets.

« C’est la plus grosse opération de communication menée depuis 20 ans », a souligné Marc Feuillée.

Elle a permis de monter de nombreux partenariats avec les marques dont les recettes compensent une partie de l’investissement. Des produits dérivés de tous ordres ont été créés (timbre, stylo, puzzle, vaisselle…) et devraient constituer une autre source de revenus.

L’offre d’abonnement à prix réduit (2 € par mois pendant 200 semaines, soit près de quatre ans) est déjà une source de revenus avérés. Face au succès de son offre promotionnelle, le groupe compte toutefois limiter ce cadeau à 5000 abonnements. De quoi donner un petit coup de pouce à un portefeuille qui compte déjà « plus de 300 000 abonnés digitaux » et un total de 410 000 abonnés à ses différentes formules d’abonnement print et digitales.

Porté par l’actualité depuis de nombreux mois, le média presque bicentenaire s’affiche en grande forme. Dans quelques semaines, le quotidien « franchira les 400 000 exemplaires » de diffusion France payée, mesurée par l’ACPM (395 785 ex. selon le décompte d’août 2025). Un niveau de diffusion qu’il n’avait pas atteint « depuis plusieurs années ».