16 avril 2023

Temps de lecture : 2 min

Thierry Reboul : « Paris 2024 priorisera un profil de culture du spectacle vivant »

A J-500 jours des jeux paralympiques de Paris, Thierry Reboul a pris le chrono pour trois questions, deux pages, cinq ans de boulot. On voudrait sexcuser (de lui voler son temps, là, maintenant). Merci. Il vit dans une sphère à rebours, où tout est décompté, le temps, l’effort, et comme les athlètes, très bientôt il sera au pied du mur. Le directeur exécutif en charge de la marque, des grands événements et des cérémonies de Paris 2024, l’affirme. « Ses » Jeux seront durables, inscrits sur le territoire, partagés, vécus par le plus grand nombre, et encore « réinventés ». Il nous dit ici en quoi. 

INfluencia : faire des jeux durables, responsables, innovants, réinventés… La promesse de Paris 2024 est immense. Qu’est-ce qui vous guide en priorité dans vos projets ?

Thierry Reboul : ouvrir les Jeux à tous. Nous souhaitons sortir des stades, depuis la cérémonie d’ouverture aux épreuves dans la ville : tir à l’arc aux Invalides, beach volley au Champ-de-Mars, sports urbains à la Concorde. Et aussi aller sur tous les territoires : en outre-Mer par exemple, à Tahiti, pour le surf. Ces éléments modifient les frontières de l’olympisme pour partager avec le plus grand nombre les Jeux, les nouvelles disciplines, les expériences inédites et les émotions fortes. C’est un projet géographique et aussi sociétal quand il permet à 600000 personnes d’assister gratuitement à la cérémonie d’ouverture.

Ouvrir les jeux à tous, c’est modifier les frontières de l’olympisme.

IN : l’héritage est au cœur du projet Paris 2024. Comment abordez-vous cette notion, et comment se positionne la marque des Jeux Paris 2024 ?

T.R. : il y a bien sûr l’héritage matériel : le bassin olympique en Seine-Saint-Denis (93) servira à la population après les Jeux. Mais notre ambition est de laisser un héritage immatériel, le souvenir dans l’esprit des gens : une cérémonie d’ouverture atypique – hors d’un stade pour la première fois et sur la Seine – tous les publics invités à courir le marathon en empruntant, le même jour, le parcours des athlètes olympiques… Ce sont ces petites révolutions qui en feront des jeux inoubliables. La marque doit incarner cette promesse de rupture. Elle réunit à la fois tous les attributs qu’on essaie de lui donner et une rupture de forme et de fond. Cela s’exprime par exemple par un logo commun aux Jeux olympiques et paralympiques. C’est une première dans l’histoire des Jeux !

IN : à quelque seize mois des Jeux, êtes-vous prêts ?

T.R. : les plus hautes autorités de l’État nous soutiennent pour que cette cérémonie d’ouverture 100% révolutionnaire se confirme. La jauge des 600 000 spectateurs est établie. Même soutien côté paralympiques pour la cérémonie d’ouverture place de la Concorde. Le schéma général de ces deux cérémonies hors du stade est stabilisé, leur budget confirmé dans le cadre de la révision budgétaire. Il y a encore un certain nombre de dispositifs à régler avec l’État, mais nous sommes en train de les finaliser. Par ailleurs, l’ambition artistique est posée. Thomas Jolly [qui a quitté la direction du centre dramatique national Le Quai en 2020 pour assumer les JO de 2024, ndlr] a été nommé directeur artistique de ces cérémonies d’ouverture et de clôture. C’est un choix fort. J’étais convaincu que nous devions prioriser un profil de culture du spectacle vivant, et les deux principales cérémonies d’ouverture seront de ce ressort.

IN : pouvez-vous dévoiler quelques éléments de la narration de ces cérémonies ?

T.R. : priment les valeurs de la République, inscrites dans un document socle nommé « Récit national ». Nous collaborons avec des auteurs (historiens, écrivains, scénaristes…), qui sont nos référents en leur domaine et qui écrivent la dramaturgie. Ce sera du jamais-vu ! Enfin, il y a les cérémonies de clôture, qui, elles, se dérouleront dans le stade. Comme elles ne restent que très rarement dans l’imaginaire collectif, nous avons là un vrai travail de rupture à faire…

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