26 septembre 2017

Temps de lecture : 4 min

La foodtech à la rescousse des centres-villes ?

Le marché de la foodtech va dépasser les 200 milliards d'euros d'ici cinq ans, et en France les start-up innovantes séduisent investisseurs et consommateurs. Elles proposent des services digitaux qui répondent aux nouvelles attentes, à l'image de Rapidle.

Le marché de la foodtech va dépasser les 200 milliards d’euros d’ici cinq ans, et en France les start-up innovantes séduisent investisseurs et consommateurs. Elles proposent des services digitaux qui répondent aux nouvelles attentes, à l’image de Rapidle.

Le food est le sujet le plus partagé et commenté sur le web après les loisirs et la technologie. Décuplés par le numérique, les usages se renouvellent, se multipliant même à vitesse grand  » V « . Plus que jamais synonyme d’échanges et de partages, l’alimentation s’inscrit au coeur de nos conversations et de nos interactions. Et puisque dans le food, les jeunes dictent les règles du jeu, la bouffe se transforme pour inviter la technologie dans nos habitudes d’achats et de consommation alimentaire. Selon le cabinet, Research and Markets, le chiffre d’affaires de la foodtech dans le monde devrait frôler les 250 milliards d’euros d’ici 2022.

La semaine passée, INfluencia dressait le portrait de trois jeunes start-up disruptives. Car oui, comme l’avait déjà prouvé l’application Culibo, en début d’année, en proposant des recettes faciles concoctées selon des conseils de nutritionnistes en fonction d’objets de santé, il y a encore des trous à combler pour répondre à une demande sans cesse renouvelée et changeante. L’application de Cick & Collect, Rapidle en apporte la preuve. Son service vient en plus au secours des commerces de centre-ville, plombés par les centres commerciaux des zones industrielles.

Parce que le consommateur urbain d’aujourd’hui est  » l’homme pressé  » de Noir Désir, qu’il est exigeant mais feignant, que le pratique du comment compte autant que la qualité du quoi, Rapidle propose désormais à ses utilisateurs d’y faire ses emplettes en quelques clics et de récupérer ses courses auprès de ses commerces préférés en quelques secondes. Lancée le 12 septembre à minuit, la V2 de la start-up française  » va permettre de commander ses légumes, son pain, son fromage, sa viande ou son poisson sans avoir à courir des kilomètres dans des rayons sur-éclairés, encombré de caddies et complètement impersonnels « , résume Steeve Broutin, co-fondateur de Rapidle.

Depuis sa création fin 2015, Rapidle intervenait en marque blanche pour équiper des commerces (322 à date) d’une solution de commande en ligne et de retrait express en boutique. La deuxième version permet donc d’accéder directement aux commerçants équipés via la plateforme. « Plus besoin de passer de site web en site web ou d’application en application, tous les points de vente qui ont adopté Rapidle sont présents directement sur la nouvelle version de l’application, dédiée aux consommateurs pressés et aux petits commerçants désireux d’augmenter leur chiffre d’affaires », selon le descriptif de la start-up.

 » En face, lui, le commerçant est prêt… « 

Quand INfluencia demande à Steeve Broutin de dresser la liste des atouts de la nouvelle version de l’appli, il dégaine comme Lucky Luke : amélioration du mode push, possibilité de changer d’opérateur de paiement,  » désélection  » à la volée des produits en rupture, intégration du mode picking, des fiches info produits plus détaillées et le suivi en temps réel de la préparation de la commande. Entre autres.  » Nous sommes tous consommateurs faits de la même manière. Nous arrivons dans une boutique sans vraiment savoir ce que l’on veut, on regarde les produits, on ne comprend parfois pas bien, on cherche, en avant en arrière, à droite, à gauche, puis vient la commande. On a eu 5 minutes pour choisir et là, on ne sait plus ce que l’on veut et les secondes défilent. Puis vient le paiement. En face, lui, le commerçant est prêt, ses produits sont frais, faits avec amour, il veut juste qu’on lui dise  » je voudrais cela, et cela, puis cela « , s’épanche le CEO de Rapidle.

Sa vision des courses est volontairement noircie pour promouvoir son service en ligne, mais cette exagération de VRP de la vieille école a le mérite de poser un problème auquel répond Rapidle.  » Quand la commande en ligne est installée, un ticket est imprimé en temps réel. Un ticket qui sort, c’est un client qui a choisi, commandé et payé. Il n’y a plus de perte de temps. Il faut juste que le commerçant prépare la commande et c’est son métier, il met en général 12 secondes, montre en main. La qualité n’est pas impactée, elle demeure si elle existe. Par contre, grâce à la commande en ligne, vous pourrez déguster votre plat préféré en écoutant le chant des oiseaux plutôt que de  » poireauter  » dans une file d’attente « , ajoute Steeve Broutin. Là encore le trait est grossi mais il n’enlève rien au produit d’appel de l’application.

Lutter contre la désertification des commerces de centre-ville

Avec son Click & Collect, Rapidle vient aussi au secours des commerces de proximité de centres-villes, sommés de proposer un service adapté aux attentes modernes. En 2001, le taux de vacance moyen de ces points de vente en ville était de 6,1%, pour atteindre 10,4% en 2015. Un rapport détaillé de l’Inspection Générale des Finances a présenté les différents enjeux de cette désertification. L’aménagement des villes concernées, notamment en terme de places de parking, l’équilibre entre commerces et grandes surfaces, le manque de cohésion entre les communes avoisinantes ou entre les commerçants sont mis en cause.

Aujourd’hui, en France, les commerçants indépendants peinent à résister à la pression des nouvelles attentes des clients toujours plus pressés et à celle des propositions des grandes structures, qui s’y adaptent plus vite.  » Chaque ville de France a sa propre culture et c’est ce qui rend les régions si séduisantes. Aussi jolis puissent être les centres-villes, les commerces les subliment, les rendent vivants : ils sont l’âme de la ville. Les commerçants sont également les garants de la diversité. Les grandes surfaces, les centres-commerciaux sont aussi très utiles aux consommateurs, seulement, il faut le reconnaître, qu’ils soient à Bayonne ou à Strasbourg, ce sont un peu tous les mêmes « , plaide Steeve Broutin.

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