24 mai 2020

Temps de lecture : 3 min

Quand hôtellerie et hospitalité riment avec opportunité

Des chambres transformées en tables de restaurant, des hôtels convertis à la quatorzaine, des appart'hôtels aménagés en lieux de télétravail… Les hôteliers se réinventent pour survivre à la crise et revenir à leur mission première: l'accueil, l'hospitalité, la solidarité et... un peu de monnaie quand la patientèle ou la clientèle a les moyens.

Des chambres transformées en coins restaurant, des hôtels convertis à la quatorzaine, des appart’hôtels aménagés en lieux de télétravail… Les hôteliers se réinventent  pour survivre à la crise et revenir à leur mission première: l’accueil, l’hospitalité, la solidarité et… un peu de monnaie quand la patientèle ou la clientèle a les moyens.

Chambres désespérément vides. Annulations en cascade. Les hôtels frappés de plein fouet par la crise du coronavirus, sont sans doute pour 20% des établissements menacés de faillite dixit l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie. Cependant à l’économie en berne se sont très vite substituées l’hospitalité et la créativité.

D’hôtel à hôtel-Dieu… il n’y a eu qu’un pas

En effet, lors du confinement, de nombreux hôteliers ont fait preuve de générosité en permettant au personnel soignant de dormir gratuitement dans certaines de leurs chambres. Les propriétaires de l’Hôtel de la Vendée à La Roche-sur-Yon n’ont ainsi pas hésité à mettre à la disposition des médecins et des infirmiers du Centre hospitalier départemental (CHD) de leur localité une vingtaine de leurs trente-deux chambres durant le pic de l’épidémie. Le groupe Accor est allé encore plus loin en proposant dans quarante de ses hôtels français des enseignes hotelF1, Ibis budget, Ibis, Ibis styles, Mercure et Novotel, soit une capacité de 1000 à 2000 lits pour accueillir des sans-abri. Le cas du Palace L’Ayre Gran Hotel Colon de Madrid a fait la Une des medias, réquisitionné qu’il était pour traiter les personnes affectées par l’épidémie, dont les cas les plus critiques. Enfin, on sait que c’est à Genève, que l’Armée du Salut et d’autres organisations se sont mis en cheville avec des établissement, dont l’hôtel Bel-Espérance pour héberger les sans-abris 24 heures sur 24. Les employés placés en chômage technique, ayant été remplacés au pied levé par des travailleurs sociaux  pour accueillir les nouveaux résidents, qui seront autorisés à rester dans l’hôtel jusqu’au 1er juin. Le retour à la réalité… va faire mal.

En prévision d’une nouvelle vague

Afin de se préparer à une hypothétique deuxième vague du Covid-19, le cabinet HKS a mis au point un programme permettant de pouvoir transformer en dix jours un hôtel en hôpital et accueillir ainsi des malades nécessitant des soins intensifs. Si ces solutions d’urgence sont louables, elles ne représentent pas une option viable pour permettre la survie d’établissements qui attendent le retour d’hypothétiques visiteurs pour engranger quelques recettes aussi infimes soient-elles. Certains entrepreneurs commencent toutefois à avoir des idées originales pour donner une seconde chance à leur hôtel.

Télétravailler à l’hôtel Zoku…

À Amsterdam, Zoku propose aux hommes d’affaires de passage, aux indépendants et aux petites start-ups, des lofts qui peuvent aussi servir de lieu de travail. Les voyageurs venant d’autres régions et de l’étranger étant coincés chez eux en raison du confinement, l’hôtel a décidé de louer ses lofts à la journée aux télétravailleurs qui n’arrivent plus à se concentrer, entourés de leurs enfants et aux salariés qui souhaitent un peu de quiétude pour enchaîner leurs conférences en ligne. Pour lutter contre la pandémie, ses dirigeants ont mis en place des distributeurs de gel hydroalcoolique dans les zones communes qui acceptent un nombre limité de personnes pour garantir leur distanciation. Les femmes de ménage peuvent intervenir à tout moment sur simple demande de la clientèle. Des « safety kits » contenant deux masques, une bouteille de gel pour les mains et deux paires de gants sont également proposés aux particuliers qui souhaitent se balader le long des canaux de la ville la plus visitée des Pays-Bas. « L’un de nos principaux défis est de maintenir l’entreprise à flot, explique à Springwise, Hans Meyer, un des co-fondateurs de Zoku. Nos lofts sont particulièrement intéressants pour les personnes qui ne peuvent pas travailler à la maison ou aller au bureau actuellement. En cas de succès, c’est une expérience que nous allons poursuivre après la crise ».

Se restaurer au Stadshotellet

Certains hôtels sont allés encore plus loin en se diversifiant dans d’autres activités. Depuis le milieu du XIXème siècle, Stadshotellet est une institution à Lidkoping, petite ville située au fond de la baie du Vänern en Suède. Depuis quelques jours, ses soixante-sept chambres se sont transformées en restaurant « Pop-Up ». Pour la somme plus que raisonnable de 298 couronnes (28,30 euros) par personne, les clients peuvent déguster près d’un lit douillet un menu composé d’une entrée et d’un plat. Ces chambres, qui peuvent accueillir entre deux et douze affamés, leur sont réservées pendant deux heures et demie. « Nous n’avions rien à perdre, alors nous avons tenté de faire quelque chose de complètement nouveau, explique Klas Tryborn qui a eu l’idée de cette initiative. J’espère que nous pourrons inspirer d’autres personnes à trouver des solutions similaires ». Une formule également au programme à Stockholm ou à Borås.

Se placer sous quatorzaine dans un palace

Et puis il faut saisir sa chance… Où qu’elle soit. C’est en Suisse, encore, que Le Bijou, a décidé de s’adapter aux besoins de sa riche clientèle en proposant désormais des « appartements de quatorzaine », notamment à Zoug et à Lucerne, « le concept est né sous l’impulsion de clients qui commençaient à nous en faire la demande». Accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les établissements Le Bijou proposent ainsi plusieurs studios et suites de « quarantaine ».

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