18 avril 2019

Temps de lecture : 3 min

Validisme, capacitisme : des initiatives digitales pour lutter contre les discriminations

L’environnement normatif stéréotypé et auto-légitimé par la majorité tend à traiter les minorités comme marginales en conséquence de quoi, leur position est de moindre valeur dans l'écosystème. Il y a le sexisme, le racisme, l’âgisme et puis il y a aussi le validisme,également connu sous le nom de capacitisme. Une notion qui regroupe toute forme de discrimination envers les personnes handicapées, quelque soit la nature de leur déficience. Au sortir de la 7ème édition de la JFD, coup d'oeil sur les initiatives digitales qui changent la donne.

L’environnement normatif stéréotypé et auto-légitimé par la majorité tend à traiter les minorités comme marginales en conséquence de quoi, leur position est de moindre valeur dans l’écosystème. Il y a le sexisme, le racisme, l’âgisme et puis il y a aussi le validisme, également connu sous le nom de capacitisme. Une notion qui regroupe toute forme de discrimination envers les personnes handicapées, quelque soit la nature de leur déficience. Au sortir de la 7ème édition de la JFD, coup d’oeil sur les initiatives digitales qui changent la donne.

Dans un système sociétal mondial où pouvoir et normalité sont rois, la personne dite « capable, valide », sans handicap, est au premier rang. Pour les autres, les non-conformes, il ne leur reste qu’à tenter de s’y conformer, ou se placer en situation inférieure, moralement et matériellement. Et si cette situation vous parait cynique et et défaitiste, elle est pourtant bien réelle et plus que jamais d’actualité.

En France, le handicap est depuis 2018 en première position dans la liste des 25 critères de discrimination. Socialiser, travailler, bref vivre en société est un parcours du combattant. Dans 50% des cas, c’est en matière d’emploi que la discrimination se fait d’abord ressentir. Et entre légal et appliqué, il y a bien évidemment un monde. Car si la loi handicap du 11 février 2005 (loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ») promet de nombreuses réglementations et compensations pour ces derniers, la réalité du marché tout comme les autres formes discriminatoires ne laissent entrevoir aucune évolution notable.

Fort heureusement, des initiatives fleurissent et foisonnent pour élever le statut de ces personnes laissées pour compte et certains entreprennent même, dans l’unique but de leur redonner une place en société. C’est le cas de StreetCo, première application GPS collaborative. À l’occasion de la 7ème édition de la Journée de la Femme Digitale qui se tenait hier à la Maison de la Radio, la rédaction s’est attardée sur l’intervention « Elles se surpassent », pointant du doigt les initiatives du genre et donnant la parole à Floriane de Longvilliers, commerciale chez Microsoft, et Cyril Koslowski, co-fondateur de StreetCo.

Le digital pour une société plus inclusive

Pour Floriane de Longvilliers, jeune active actuellement en poste chez Microsoft et atteinte d’une amyotrophie spinale infantile, la discrimination à l’emploi n’a plus de secret. « J’ai bien évidemment été confrontée par le passé à des situations de validisme. Il y a ceux qui trouvent des prétextes à l’annonce de mon fauteuil roulant, mais ce qui est gênant, c’est plutôt le fait qu’ils facent du handicap le premier critère d’embauche avant les compétences, ce qui peut générer des problèmes de légitimité on-the-job par la suite ». Heureusement, le digital semble ouvrir la voie vers un horizon plus inclusif d’individus qui tels qu’ils sont, s’avèrent « invalides » aux yeux de l’Etat. « Les initiatives comme Tech for Good font sens car le digital permet à un écosystème très complet de se développer, de créer des synergies et de faire évoluer les solutions et les mentalités », poursuit la jeune femme.

« Le digital est en effet utile et engageant s’il est utilisé à bon escient, notamment grâce à la sensibilisation et à un certain humanisme », explique Cyril Koslowski, co-fondateur de StreetCo, une app qui référence obstacles et lieux accessibles pour les PMR (personnes à mobilité réduite). Une idée qui lui est venue en arpentant les rues parisienne avec un ami en béquille. « Les beaux et gros pavés parisiens historiques c’est beau, c’est bien, mais pour qui ? Du fauteuil roulant aux béquilles en passant par la poussette, les PRM représentent 30% de la population française. Je parle donc d’accessibilité et non de handicap dans une dynamique d’inclusion, parce que l’accessibilité est un sujet qui nous concerne tous, même  s’il s’agit d’une problématique de mobilité différente ».

Concertation et discussion

Le collectif lutte donc contre l’exclusion et fait en sorte que le sujet du handicap n’en soit plus un. Mais cette dynamique de co-création, comment la stimuler, la rendre palpable ? « Pour co-construire il faut booster le facteur diversité. On aura beau mettre les meilleurs algorithmes, et les meilleurs financements dans le développement de solutions, si la conversation ne se fait pas, l’intégration des personnes en situation de handicap ne sera jamais effective », souligne Floriane de Longvilliers. « Il ne faut pas perdre de vue la nécessité d’inclure les invalides dans la conception des programmes qui leurs sont dédiés, et agir ainsi en bonne intelligence collective », ajoute Cyril Koslowski.

Vers une relève citoyenne à impact

« Accompagner, former pour commencer. Le système éducatif se doit d’encourager les personnes handicapées à se qualifier pour tout type de poste et y croire. Une des plus grosses difficultés dans le recrutement de ces personnes est de malheureusement constater qu’il y a encore trop peu de profils qualifiés », souligne Floriane de Longvilliers. « Ensuite, il faut bien évidemment des rôles modèles, des personnes handicapées, en politique notamment, afin d’ inssuffler aux jeunes générations l’envie de tenter leur chance, en s’affranchissant des codes sociaux qui les enferment ».

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