17 avril 2019

Temps de lecture : 3 min

Coup de projecteur sur les entrepreneurs invisibles

Fondé il y a tout juste 30 ans, l’Adie propose des micro-crédits à des créateurs d’entreprise issus des milieux populaires dont les projets n’ont pas accès au financement bancaire. Ses projets les plus prometteurs sont récompensés par son concours-maison : le Créadie.

Fondé il y a tout juste 30 ans, l’Adie propose des micro-crédits à des créateurs d’entreprise issus des milieux populaires dont les projets n’ont pas accès au financement bancaire. Ses projets les plus prometteurs sont récompensés par son concours-maison : le Créadie.

C’est un concours qui souhaite lutter contre les idées préconçues. C’est une compétition qui montre que les meilleures idées n’ont pas forcément besoin de lourds investissements pour se transformer en success-story. Les gagnants des Prix Créadie ont été annoncés, le 11 avril, dans les locaux de la Banque de France à Paris. Ces récompenses sont décernées à des entrepreneurs exemplaires qui sont partis de rien pour réaliser leurs rêves et lancer leur business.

Cette année, six prix ont été remis à des créateurs d’entreprise comme Youcef Morabet qui a fondé « Brunch La Paloma  ou Jessy Mandilou qui a lancé Purpose Communication Web.

Youcef Morabet, fondateur de Brunch La Paloma

Jessy Mandilou, récompensée pour Purpose Communication Web

 L’argent ne fait pas le business

Ce concours est organisé par l’Adie . L’association pour le droit à l’initiative économique, qui a été reconnue d’utilité publique, a été fondée en 1989 par Maria Nowak. Cette économiste a voulu adapter à la France le principe du microcrédit imaginé par le fondateur de la Grameen Bank au Bangladesh, Muhammad Yunus qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2006. Depuis son lancement, l’Adie, qui comprend 120 antennes en France, a financé plus de 150.000 entreprises et ces investissements ont permis de créer près de 12.000 emplois par an. Son objectif est de soutenir des créateurs d’entreprise issus des milieux populaires dont les projets n’ont pas accès au crédit bancaire.

taux de pérennité légèrement supérieur à la moyenne nationale

L’année dernière, 42% des 17.000 entrepreneurs qu’elle a financé étaient aux minimas sociaux au moment où ils ont sollicité l’association et un quart d’entre eux n’avaient aucun diplôme en poche. Ces profils, généralement rejetés par les banques et les instituts de crédit, ne manquent pourtant pas de potentiel. C’est même le moins que l’on puisse dire… Les statistiques montrent en effet que les sociétés fondées par ces entrepreneurs ont un taux de pérennité légèrement supérieur à la moyenne nationale puisque 76% de ces jeunes pousses sont toujours en activité deux ans après leur lancement.

Le Créadie a pour but de faire connaître ces vérités au grand public

L’Adie refuse le gâchis des talents qui ferait que la création d’entreprise en France serait réservée aux personnes qui ont de l’argent, des relations et des diplômes, souligne l’association. On ne peut pas accepter qu’en 2019 les Français pensent encore que pour créer sa boîte, il vaut mieux être un homme, diplômé et âgé de 25 ans à 50 ans. » Se lancer dans les affaires n’impliquent en effet pas forcément des dépenses importantes. Le montant moyen des crédits accordés par l’Adie atteint, tout juste, 4000 euros. Le Créadie a pour but de faire connaître ces vérités au grand public. « Ce concours met un coup de projecteur sur ces entrepreneurs exemplaires qui démontrent que tout le monde peut entreprendre », précise l’association qui fête cette année son 30ème anniversaire.

Une marraine prestigieuse

La semaine dernière, la remise des prix était présidée par Hapsatou Sy . Cette entrepreneure, qui a grandi à Chaville dans les Hauts-de-Seine a lancé en 2005 l’entreprise Ethnicia qui a ouvert dix-sept espaces de beauté. Elle vend aujourd’hui des produits de soin pour les cheveux. Auteur du livre, Partie de rien aux éditions Dunod, elle présente depuis mars 2017 le magazine « Afrique Investigation » sur Canal+ Afrique. L’an dernier, cette femme d’affaires a également lancé une chaîne digitale baptisée Hapsatou Sy TV. En acceptant de devenir la marraine de l’édition 2019 de Créadie, cette fille d’ouvrière donne un coup de projecteur sur le travail de l’Adie qui fait rarement les gros titres des journaux. Elle permet ainsi à l’association de passer de l’ombre à la lumière.

Hapsatou Sy, qui crée Ethnicia en 2005, Hapsatou Sy TV, écrit « Partie de rien », et est marraine de Créadie 2019
 

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia