11 mai 2020

Temps de lecture : 3 min

PUB : Les marques enfin libérées se déconfinent sur tous les tons

Fini les spots tristounets et angoissants. Notre « liberté » retrouvée donne de bonnes idées aux créatifs des agences.

Fini les spots tristounets et angoissants. Notre « liberté » retrouvée donne de bonnes idées aux créatifs des agences.

Un air de liberté souffle depuis ce weekend sur nos petits écrans. Après de longues semaines de confinement, les Français peuvent à nouveau sortir et vivre « presque » normalement. Pour les marques également, la lumière commence à poindre au bout du tunnel. Les spots émouvants mais un rien déprimants qui remerciaient le personnel soignant et nous encourageaient à nous serrer les coudes sont, peu à peu, remplacés par des films nettement plus optimistes voire même franchement rigolos. Les annonceurs peuvent enfin s’amuser de notre « vie d’avant ».

On fait comme on peut

La dernière campagne de E. Leclerc est un exemple du genre. Trente petites secondes suffisent pour nous rappeler notre quotidien de ces dernières semaines. Trois plans montrent un homme qui regarde l’intérieur de son frigo en faisant la moue. Sur chaque image, sa barbe et ses cheveux ont pris quelques centimètres. Dans une autre séquence, une cadre très BCBG avec sa veste de tailleur et son chemisier blanc dévoile à ses trois collègues lors d’une téléconférence qu’elle porte un bas de pyjama lorsqu’elle se lève pour faire sortir du salon son fils déguisé en pirate. Une étudiante se fait bronzer couchée sur le sol de sa cuisine. Une femme « se loupe » en rasant les cheveux de sa moitié. Un homme se maintient en forme en soulevant des bouteilles d’eau et en cuisinant des légumes. Un autre prend une bouffée d’air dans son appartement après avoir retiré le masque qu’il portait pour faire ses courses. « Cela fait des semaines que vous faites des efforts, comptez sur nous pour en faire plus », affirme le distributeur qui va bloquer les prix de 12.600 produits en vente dans ses grandes surfaces. Renforcer son image d’enseigne bon marché est un une bonne idée par les temps qui courent. Les onze millions de Français actuellement au chômage partiel ont en effet subi une baisse moyenne de leurs revenus de 216 euros pendant le confinement or cette somme représente le budget de course typique d’un foyer dans l’hexagone.

 Un tournage 100% confiné

Le tournage de ce spot n’a pas été une mince affaire. « Nous voulions réaliser le tour de force de faire un film à distance tout en conservant une certaine exigence de mise-en-scène et de qualité d’image, résume Olivier Apers, Vice-President et Executive Creative Director chez BETC. La préparation du tournage, le tournage, et la post-production ont été intégralement effectués à distance dans le plus strict respect des règles de confinement. Toute l’équipe, réalisateur, chef opérateur, styliste, maquilleur, décorateur, agence et clients ont travaillé à distance. Les comédiens ont été castés à distance, en fonction de leur jeu d’acteur, du lieu où ils vivent et de la qualité de leur bande passante nécessaire au transfert des images lors du tournage. Le matériel nécessaire au tournage comme la caméra, les optiques et les éclairages a été livré aux comédiens et tout a été désinfecté avant et après chaque transfert».

Si E.Leclerc a choisi l’humour, son rival Internarché a davantage jouer la carte de l’émotion dans son nouveau spot diffusé depuis dimanche. Bercées par la chanson de Nina Simone dans laquelle, elle répète en boucle « Vous êtes seul mais je désire être avec vous », les images montrent des couloirs d’appartement et de maison ainsi que des portails clos et sans âme qui vive. Après plus de trente secondes de patience, des personnes apparaissent des bouquets de fleurs aux mains. Une sonnette retentit et soudain le message : « Enfin. Nous serons le jour où vous organiserez le premier dîner avec ceux qui vous ont tant manqué. ». Net et sans bavure.

Des campagnes en veux-tu, en voilà…

L’enseigne dédiée au sport, Decathlon est un peu moins originale quand elle nous montre des images d’installations sportives désertes. Une montagne isolée, une piste d’athlétisme, un parcours de golf, des courts de tennis et de basket, des fonds marins, un parc, une route en pleine campagne, une rivière et un Skatepark vides… Ces cartes postales sont accompagnées par la chanson intitulée « Welcome back », un tube de John Sebastian qui remonte à… 1976. Joyeux.

Les distributeurs ne sont pas les seuls à vouloir profiter du déconfinement pour faire leur promotion. Le nouveau film de la Sécurité routière vaut, à lui seul, le détour. Il fait le tour des kilomètres faits pendant le confinement de plusieurs personnages… L’homme (au ventre rondouillard) affalé sur son canapé ou la jeune femme rêvant avec son ordinateur portable sur les genoux ne dépassent pas  les 0km/h alors que les enfants qui rendent  leurs parents hystériques en tournant autour d’un sofa peuvent courir à 6,2 km/h. Reprendre le volant va nous permettre de rentrer dans une toute nouvelle dimension. « Après ces dernières semaines, nous prévient l’annonceur, rouler sera déjà extrêmement grisant alors faisons-le en respectant les limitations de vitesse » Rigolo. La liberté retrouvée semble redonner de bonnes idées aux créatifs des agences publicitaires…

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