4 octobre 2020

Temps de lecture : 3 min

Mercedes Erra: « cette tribune est celle d’un écosystème qui se sent en danger et se défend enfin à l’unisson »

Au cœur d’une nouvelle attaque anti pub, post convention citoyenne, L'Union des marques représentée par Franck Gervais, la filière de la communication, menée par Mercedes Erra, et l'AACC, publiaient cette tribune "inquiète" mais déterminée à faire comprendre le rôle de cet écosystème au public et d'interpeller les politiques sur le danger "d'interdire" aveuglément la pub. Un appel qui révèle la gravité de l'enjeu, et la prise de conscience et au sérieux d'un ensemble de professionnels longtemps considérés par tout un chacun comme inutiles, voire manipulateurs. Mercedes Erra explique à INfluencia pourquoi maintenant, pourquoi comme ça.

Au cœur d’une nouvelle attaque anti pub, post convention citoyenne, L’Union des marques représentée par Franck Gervais, la filière de la communication, menée par Mercedes Erra, et l’AACC sous l’autorité de Laurent Habib, publiaient hier dans le JDD, et aujourd’hui dans les quotidiens cette tribune « inquiète » mais déterminée à faire comprendre le rôle de cet écosystème  au public et d’interpeller les politiques sur le danger « d’interdire » aveuglément la pub. Un appel qui révèle la gravité de l’enjeu, et la prise de conscience et au sérieux d’un ensemble de professionnels longtemps considérés par tout un chacun comme inutiles, voire  manipulateurs. Mercedes Erra explique à INfluencia pourquoi maintenant, pourquoi comme ça.

INfluencia: pourquoi cette tribune, pourquoi aujourd’hui?

Mercedes Erra : nous avons passé bien trop de temps à faire comme si toutes les attaques que nos métiers subissent depuis longtemps, et encore plus vivement aujourd’hui, ne nous faisaient pas mal. Aujourd’hui nous avons mal, et nous décidons ensemble de le dire, de l’exprimer. Nous ne sommes pas des sorciers, nous ne sommes pas des manipulateurs. Nous faisons des métiers qui aident les entreprises à vendre leurs produits. Si nos métiers, nos expertises n’existaient pas, peut-être cela serait encore plus difficile aujourd’hui de survivre à cette crise.

IN: finalement vous n’avez pas su « communiquer » auprès du grand public le fait que que vous faisiez partie intégrante d’un système économique ?

M.E. : non, nous ne l’avons pas fait parce que nous ne nous prenions pas assez au sérieux, dans le bon sens du terme. Aujourd’hui, face à un tel déchainement de « guerres » menées on ne sait plus trop bien contre qui (la pub n’es pas la seule à être malmenée)… oui, nous nous prenons au sérieux, parce que la pub, les medias, les marques, les entreprises et les consommateurs citoyens font partie d’un même système, et qu’il va bien falloir trouver une solution pour continuer à vivre, entre urgence climatique, développement durable, écologie et…  consommation…

IN. : La consommation est devenue le mal du siècle, dites-vous…

M.E. : Comme à chaque ère, nous devons nous trouver des démons. Aujourd’hui la consommation est devenue « un mal » pour la société… On parle maladroitement de la consommation, comme si c’était le diable. Or ce n’est pas raisonnable. Prenez la banlieue. La nervosité des banlieues vient de l’impossibilité de consommer… Alors à moins de changer soudain de modèle économique, on doit agir raisonnablement sur ce que nous maitrisons. Nous sommes dans un univers où si les entreprisesne ne parlent pas, -ne communiquent pas-, elles ne se vendent pas. Alors dans cette tribune on dit simplement que nous pensons avoir un rôle important dans le développement durable, dans l’accompagnement des enteprises sur ce chemin, et que si les règles sont trop dures avec ce métier (ces métiers) nous n’allons pas survivre et de plus laisser toute cette place libre  aux Gafas…

IN. : Cette union entre divers syndicats, associations, medias est une première…

M.E. : Il faut que nous soyons unis, que nous soyons ensemble parce que nous sommes fragiles. Nous avons de vrais métiers, et si le grand public ne le sait pas parce qu’on ne lui a pas expliqué avant, les politiques eux, le savent fort bien. C’est aussi de leur responsabilité de ne pas fermer les yeux sur ce tryptique médias, pub, marques versus consommateurs, citoyens, lecteurs. Nous sommes tous dans le même monde. Nous ne survivrons pas les uns sans les autres. Nous devons mener de front une lutte pour le climat, pour les hommes et les femmes, contre le chômage. Pour? Contre la consommation? Surtout quelle consommation… Car cette consommation nousfait vivre, bouger, exister. Je dis siimplement:  ne cassons pas tout. Parlons, expliquons-nous, résolvons.

IN.: Pensez-vous que cette tribune fera bouger les politiques, en ont-ils le pouvoir?

M.E. : Je ne suis pas une lobbyiiste, je ne suis pas de ceux et celles qui en jouent ou qui courent après les politiques. Je préfère dire les choses directement, simplement, cette tribune est simple, directe, je le répète, elle explique ce qui est en jeu. Nous sommes comme tout le monde nous voulons un monde plus écologique, une planète meilleure, un manger sain… Nous ne sommes pas des destructeurs et nous souaitons accompagner les entreprises dans ce mouvement que tout le monde souhaite…

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