25 février 2018

Temps de lecture : 4 min

Vulgariser la femme pour libérer l’Homme de son ignorance

Les êtres humains veulent tout savoir, tout voir, tout vivre et tout comprendre. Une quête de l’information juste, utile et dont l’acquisition doit se faire de la manière la plus rentable possible, c’est à dire rapidement. Car l’Homme, s’il se veut intelligent, passe encore à côté du savoir. Et la femme dans toute sa dimension ne déroge pas à la règle. Pourtant des concepts pédagogiques et divertissants existent encore faut-il les connaître. Passage en revue de projets éditoriaux qui éveillent et conscientisent.

Les êtres humains veulent tout savoir, tout voir, tout vivre et tout comprendre. Une quête de l’information juste, utile et dont l’acquisition doit se faire de la manière la plus rentable possible, c’est à dire rapidement. Car l’Homme, s’il se veut intelligent, passe encore à côté du savoir. Et la femme dans toute sa dimension ne déroge pas à la règle. Pourtant des concepts pédagogiques et divertissants existent encore faut-il les connaître. Passage en revue de projets éditoriaux qui éveillent et conscientisent.

Chers publicitaires, chers marketeurs, chers annonceurs, on en a marre. On ne veut plus voir des campagnes promouvant un « minou tout doux » sexualisant les filles de plus en plus jeunes, ni des savons conçus pour aller « de peau normale à peau noire », ni de femmes à deux doigts de l’orgasme en savourant un yaourt 0%. Alors si vous êtes dépourvus d’idées mais surtout de savoir concernant les femmes, leur corps et leur histoire, et ne savez pas comment repositionner votre discours les concernant, voici quelques pistes qui nous l’espérons, vous aideront à élever votre discours vers une représentation des genres plus égalitaire, plus moderne.

Des démarches multiples pour libérer des schémas normatifs

Une nouvelle bible de la femme et de son sexe s’apprête à voir le jour en 2019. Son nom c’est Pussypedia. Initié par la journaliste américaine spécialiste de la vulgarisation scientifique Zoe Mendelson, ce projet hybride à mi-chemin entre le collaboratif et le site d’information classique est né d’un financement participatif sur la plateforme Kickstarter. Jackpot, grâce à un discours aussi inclusif que passionné, les féministes mais aussi scientifiques, chercheurs et amateurs en tout genre sont conquis par l’idée et des milliers de dollars sont récoltés. Soutenue par des associations, des scientifiques et des artistes, la plateforme sera modélisée en 2019 et proposera une multitude de formats, de contenus et d’explications sur l’anatomie féminine, son fonctionnement et son unicité, dans le but le libérer la femme et de l’affirmer sur la scène des sexes gagnants.

Si le projet de Pussypedia est novateur, ceux autour de l’élévation du statut des femmes par le biais de la vulgarisation de propos n’en sont pas à leur premier coup d’essai. La brillante et incontournable pièce de théâtre et pilier du féminisme d’Eve Ensler « Les Monologues du Vagin » dont la première représentation date de 1996, nous donnait déjà un goût de la surprise et de l’engouement que peuvent susciter de tels sujets face à un public de non-initiés qui s’en réjouissent autant que le cercle des féministes aguerries. En 2016, Le Monde publiait dans sa rubrique Les Grands Formats mais aussi un ouvrage haut en couleurs et en actions : «  Petite et Grande Histoire du Féminisme en Bande Dessinée ». Une BD passionnante, ludique et adaptée à la lecture d’enfants, d’adultes et de grands parents un peu dépassés, sur l’histoire du féminisme, de ses multiples mouvements et formes et de ses cheffes de file. En novembre dernier, INfluencia mettait en avant l’illustratrice suédoise Liv Strömquist, qui brisait le tabou des règles en exposant 6 de ses dessins au format 4X3 dans une station de métro de Stockholm, tandis qu’en France, Elise Thiebaut et Mirion Malle sortaient leur BD sur les cycles menstruels destinée aux jeunes. Autant de démarches, d’initiatives, de projets artistiques, politiques, historiques et scientifiques qui tentent de palier à la méconnaissance des fondamentaux d’une société égalitaire. Car effectivement, si l’idée peut paraître anodine, elle permet finalement, en se saisissant de la connaissance, de se libérer des carcans où l’ignorance règne en maître et de s’affranchir de modèles datant de la préhistoire. Et si ces usages se multiplient, la contribution des institutions mais aussi des marques -dont l’influence sur la vie du consommateur est considérable- se doit de s’imposer.

La vulgarisation de l’information, plus qu’une tendance, une nécessité !

De la civic tech -technologies permettant de rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace auprès des citoyens- à la science physique, en passant par la politique et les mathématiques, la vulgarisation de l’information devient monnaie courante et tient pour principe de démocratiser les savoirs, pour aller d’une société de la représentation vers celle de la participation. En effet, l’enjeu de la vulgarisation de l’information n’est pas seulement de transmettre mais de donner l’occasion au citoyen qui la reçoit de s’en emparer, de l’utiliser à bon escient, de lui faire prendre conscience des réalités et de faire évoluer sa façon de se concevoir, de concevoir le monde, de le penser et de le consommer. Si la publicité tend à nous dicter les attitudes propres à un sexe, à une société et à des modes de consommation, et ainsi souvent contribuer à l’aliénation des pouvoirs et images de chacun, la vulgarisation de l’information semble être une occasion pour les enseignes, entreprises et publicitaires : leur donner un contenu nourrissant les campagnes, discours de marques, introduisant de la nuance et tirant le débat vers le haut avec des fondements moins stéréotypés et plus impactants.

Alors que l’incommensurable astrophysicien Hubert Reeves est une des figures de proue de la vulgarisation de l’information avec de nombreux ouvrages à son compte -dont le premier « Patience dans l’azur » paru en 1981- et démocratise la science de l’univers, de nombreux autres acteurs s’y attachent. Notamment pour traiter du sujet des femmes qui tient malheureusement sa place dans les thématiques à vulgariser et sur lesquelles il faut capitaliser. En effet, les femmes, leur corps et leur histoire sont encore trop méconnues. Les hommes semblent être les premiers concernés mais les femmes le sont aussi. Car soyons lucides, nous sommes tous sujets sans exception à un manque d’éducation traduisant un désintérêt des institutions de s’investir dans les enjeux du deuxième sexe. Il est pourtant évident que pour faire évoluer voire déconstruire les schémas normatifs d’une société à tendance paternaliste, une réappropriation de leur corps et de leur histoire par les femmes est indispensable. Alors chers publicitaires, profitez de ce savoir et ces sources d’information et emparez-vous en !

Plus d’information sur Pussypedia, par ici.

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