18 juin 2020

Temps de lecture : 3 min

Le Parisien s’empare des tendances de fond de la société pour capter 200 000 abonnés numériques

Le quotidien Le Parisien mise sur la rénovation de son offre éditoriale et le recrutement d’abonnés numériques pour « construire l’avenir d’un grand média national et local ». Point sur les nouveautés en cours et interview de Sophie Gourmelen directrice générale du quotidien

Le quotidien Le Parisien mise sur la rénovation de son offre éditoriale et le recrutement d’abonnés numériques pour « construire l’avenir d’un grand média national et local ». Point sur les nouveautés en cours et interview de Sophie Gourmelen directrice générale du quotidien

Le projet #LeParisien200000, annoncé mardi 16 juin, affiche clairement la couleur. Pour surmonter la dégradation de la situation économique et diminuer sa dépendance à la vente au numéro, structurellement en baisse, le quotidien entend accélérer sa transition digitale et s’adapter aux nouveaux modes de consommation de l’information. Avec, à la clé, la conquête de nouveaux acheteurs en recrutant pas moins de 200 000 abonnés numériques d’ici cinq ans ! Un niveau que seul Le Monde est parvenu à atteindre et même dépasser en France… A la mi-juin, le couplage Le Parisien / Aujourd’hui en France en affichait seulement 36 000, en hausse toutefois par rapport aux 23 000 abonnés numériques de janvier et aux 12 000 de juin 2019.

Nouvelles verticales à partir de la rentrée

L’offre éditoriale a été repensée autour de quatre axes : un cahier unifié « Le Grand Parisien », déjà été mis en place pendant le confinement, le développement des formats longs à travers le récit et le reportage, le débat public associant des personnalités et les lecteurs, l’exploration de nouveaux territoires. Pour intéresser les femmes et les jeunes, cinq nouvelles verticales seront créées sur le féminisme avec un rubrique SentinElle, le bien manger (déjà exploré dans une newsletter lancée en février), la science, la tech et l’intime (sexualité, relations dans le couple). Autant d’évolutions qui devraient se déployer entre la rentrée et la fin de l’année, après la négociation d’un accord de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences), qui doit se traduire par le départ « non contraint » de 30 personnes sur les 435 journalistes que compte la rédaction.

IN : recruter 200 000 abonnés numérique est un objectif ambitieux. Comment y arriver et à quel niveau de prix ?

Sophie Gourmelen : c’est en effet ambitieux car passer de 36 000 à 200 000 abonnés numériques en cinq ans suppose de doubler chaque année le portefeuille d’abonnés, ce que nous avons déjà fait cette année. Le prix (actuellement à 7,99 € par mois, ndlr) va sans doute augmenter mais n’a pas été arrêté. Ce plan de conquête intervient dans la lignée des importants investissements réalisés dans la transformation numérique, notamment sur le système éditorial. Il nécessitait d’écrire un nouveau projet éditorial pour proposer aux lecteurs des sujets plus attirants et plus engageants. En juillet, nous lançons une nouvelle application car l’essentiel de la consommation se fait sur le mobile.

IN : dans quelle mesure l’information locale est-elle un vecteur de conquête et de fidélisation ?

SG : un lecteur ne s’abonne pas pour une offre d’information micro locale classique mais l’information locale reste un important levier de conquête pour peu que l’on raconte la proximité autrement, avec des sujets fouillés et engageants. On l’a déjà vu avec les articles de la cellule enquête, créée à l’été 2019, qui sont à l’origine de trois quarts des abonnements sur le local. Nous voulons en faire davantage en s’appuyant sur les nouvelles cellules Police-Justice pour raconter les faits divers et Portraits, qui permettra de renforcer la place du témoignage autour de personnalités connues ou non, qui intéresse beaucoup les lecteurs. Le cahier central Le Grand Parisien gardera ses 12 pages et proposera deux « faits du jour » écrits soit par une rédaction départementale, soit par une cellule transversale.

IN : pourquoi inclure une approche plus magazine avec les cinq « verticales » ?

S.G. : on n’oppose pas les formats magazine et quotidien. Contrairement aux idées reçues, les écritures longues correspondent bien au numérique et aux temps de lecture en mobilité. On veut proposer des articles peut-être moins nombreux mais plus longs, plus fouillés et plus écrits.

IN : Comment les autres développements dans le numérique peuvent-ils appuyer cette stratégie ?

SG : les newsletters sont un bon moyen de pousser nos contenus. Nous avons par exemple lancé Manger ! en février puis, en mars, Le Guide du Confiné, qui a atteint 70 000 inscrits. Nous allons continuer à faire évoluer et à étoffer nos newsletters départementales. Le podcast quotidien Code Source, qui cumule plus de 5 millions d’écoutes, est aussi un vecteur de fidélisation, tout comme la vidéo qui a aussi été beaucoup développée ces derniers mois.

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