30 janvier 2018

Temps de lecture : 2 min

Le contraste : faire des vidéos qui mélangent les époques

Un cout-métrage d’animation américain de 1935 superposé à de la house australienne expérimentale de 2016. L’idée paraît saugrenue mais le résultat est saisissant et nous enseigne que la créativité, loin de plonger ses racines dans le convenu, peut naître du télescopage d’imaginaires radicalement différents.

Un cout-métrage d’animation américain de 1935 superposé à de la house australienne expérimentale de 2016. L’idée paraît saugrenue mais le résultat est saisissant et nous enseigne que la créativité, loin de plonger ses racines dans le convenu, peut naître du télescopage d’imaginaires radicalement différents.

Derrière une simple vidéo YouTube à 10 000 vues peut se cacher un contenu riche d’audace et d’originalité. C’est le cas de Salada, une musique de house expérimentale produite par l’artiste Freda. Le producteur résidant à Sidney a souhaité casser les codes marketing traditionnellement utilisés en house musique, lesquels sont généralement composés de visuels minimalistes illustrant leurs œuvres sur la pochette de l’album et le clip vidéo Youtube.

L’artiste australien a rompu avec cette sobriété doxique en superposant sa musique atmosphérique sur un court-métrage de 1935 réalisé par Ub Iwerks, le producteur américain qui a créé le mythique Mickey Mouse quelques années auparavant. Une légende de l’animation qui, selon le fondateur des Walt Disney Archives, réalisait environ 700 dessins par jour dans les années 30 alors que la moyenne d’un professionnel de l’animation dans les années 1990 n’était déjà plus que de 12 à 15 ! Rien que ça.

Oser conjuguer nostalgie et modernité

Le court-métrage qu’a choisi Freda n’est pas dû au hasard : il s’agit de Balloon Land, un cartoon où les humains sont des ballons qui naissent de l’air qu’on insuffle dans leur baudruche. Née au sein de la série ComiColor Cartoons, cette animation poétique et sensible raconte l’histoire d’une société d’humains gonflés, et menacée par un predateur philiphorme bardé de piquants. L’univers est fantastique (forêt mystérieuse, arbre hibou, habitants…) et le dénouement mythique. Ces images désuètes et rétro s’associent étrangemen bien avec l’imaginaire fantasmagorique, expérimental et brumeux de Freda. Le contraste est anachronique : acoustiquement et visuellement, cet objet artistique ne laisse pas indifférent en bien ou en mal. Cet essai rejoint l’esprit des produits conçus par inadvertance, mais qui séduisent en créant la rareté et l’inattendu. Rappelant que si l’erreur est humaine, elle peut être profitable à bien des égards, comme le démontre une recherche publiée par la Havard Business Review.

Néanmoins, en démontrant avec brio que la créativité peut naître de la superposition de deux mondes a priori antinomiques, l’expérience Freda X Balloon Land diffuse un message incitatif où talent et cran sont à l’honneur. Alors osez ! Osez piocher dans les dioramas, les polyoramas du XIXème ou autres supports d’autres temps comme les comptes de fée séculaires ou les mythes antiques et osez, les combiner, par exemple, avec de la transe péruvienne ou encore des conversations allemandes de l’avant-guerre sur la surveillance de masse et le panoptisme.

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