16 mars 2020

Temps de lecture : 3 min

« Le temps du consommateur activiste »

Si hier on pensait à bien trier ses déchets, aujourd’hui on pense à ne plus faire d’enfants. Au niveau européen, la prise de conscience environnementale est indéniablement engagée et dessine peu à peu les nouvelles lignes de conduite de notre société de consommation. Panorama des changement d’habitudes des Français et Européens via l’Observatoire Cetelem 2020.

Si hier on pensait à bien trier ses déchets, aujourd’hui on pense à ne plus faire d’enfants. Au niveau européen, la prise de conscience environnementale est indéniablement engagée et dessine peu à peu les nouvelles lignes de conduite de notre société de consommation. Panorama des changement d’habitudes des Français et Européens via l’Observatoire Cetelem 2020.

Il y a une décennie déjà, l’Observatoire Cetelem faisait le pari de l’émergence d’une consommation plus responsable en intitulant son étude : « Consommer en 2010 : pas moins mais mieux ». Aujourd’hui le « consommer mieux » devient inévitablement un « consommer moins ». Une déconsommation, qui fait frémir les industriels et gonfler les bourses des responsables RSE.

Consommation 2020, quelles intentions citoyennes ? Avènement du bio, prise de conscience du carnage industriel dans notre rapport à l’alimentation, détoxication digitale, sensibilisation aux conséquences de la fast-fashion : quels résultats dans les comportements ? Si s’insurger contre l’inaction politique face à l’urgence climatique est une chose, changer ses habitudes quotidiennes de consommation en est une autre. Pour y voir plus clair, Cetelem fait le bilan via son Observatoire de la Consommation* et nous dévoile une titraille enthousiasmente :  2020, « Le temps du consommateur activiste ».

Pouvoir d’achat, confiance en les infrastructures publiques et privées, engagement personnel dans l’éco-responsabilité, les chiffres en bref :

48% des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé au cours des douze derniers mois, contre 32% en moyenne en Europe. Un pessimisme qui en contrepartie encourage à consommer moins ! Résultat, alors que les 75% des Européens pensent que globalement les habitudes de consommation ne changeront pas, les Français sont 44% à déclarer consommer moins qu’il y a trois ans, et 32% à envisager de le faire moins à l’avenir. Second pendant positif face à une baisse du pouvoir d’achat : le moral des Français en hausse ! Oui oui. Alors que l’Europe stagnant sur un 5,4/10 de moyenne pour l’évaluation de la situation de leur pays, les Français montent à 6/10. Epargne et vie plus simple ? 51% des Européens se disant prêts à épargner plus cette année, vs. 49% en 2019 — malgré des taux de rémunération toujours relativement bas. Si le scénario d’une déconsommation semble loin d’être utopique, regardons les chiffres de plus près.

Accuser la société, et faire pareil
Matérialiste (48%), superficielle (38%), manipulatrice (29%), individualiste (29% aussi) : la panoplie d’adjectifs sélectionnés par les Européens pour décrire la société de consommation dans laquelle ils évoluent donne le La…Et pour ce qui est des compliments, même pas 10% des sondés arrivent à associer « heureuse » ou « tolérante » à notre société. Et pour un saut de l’ange dans le fatalisme, 75% des Européens pensent que globalement les habitudes de consommation ne changeront pas, avec de lourdes conséquences pour la planète. 52% concèdent  avoir mauvaise conscience lorsqu’ils achètent des produits emballés dans du plastique (cela suffit-il?), négligent le tri de leurs déchets (42%), mangent de la viande (35%) ou même simplement font leurs courses dans les grandes surfaces (35%).

Ne pas attendre l’Etat

Ils polluent, mais assument et veulent changer : 87% se reconnaissent dans une certaine mesure comme responsables de la situation, et 35% estiment que le vrai changement sera imposé par les consommateurs dans leur ensemble. En avant toute donc, pour une influence responsable contagieuse, qui pousse 68% des européens à estimer la société tend à contraindre inévitablement au changement des habitudes.

Changer ça veut dire quoi ?

A l’échelle européenne, réduire le gaspillage, moins jeter, réparer (87%), privilégier les appareils électroménagers durables (86%), limiter leur consommation d’eau, d’électricité, de carburant (85%), limiter les objets et emballages plastiques (84%), privilégier les produits bio, locaux et de saison (84%), recueillent les suffrages de plus de 4 individus interrogés sur 5. Le local,dont INfluencia décrypte la progression au fil des  événements, poursuit évidemment son irrésistible ascension : 48% des Européens déclarent en consommer plus qu’il y a trois ans, et ils sont 43% à juger qu’encourager l’achat de produits fabriqués localement est tout à fait prioritaire, contre 39% l’an passé.

Et puisque le changement doit être radical et s’étendre à toutes les sphères de vie, utiliser les transports doux ou alternatifs (75%), voyager moins loin et moins souvent (58%), réduire ou supprimer leur consommation de viande (56%) ou encore utiliser moins Internet (35%) sont autant de démarches au menu. Mais le chiffre à retenir, c’est sûrement que 46% estiment même ne pas avoir, ni vouloir d’enfants pour des raisons de responsabilité sociale et environnementale. Un chiffre jamais vu dans le paysage français.

*14 200 personnes âgés de 18 à 75 ans interrogées dans 15 pays européens conduits par Harris Interactive fin 2019. 3 000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.

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