17 janvier 2018

Temps de lecture : 3 min

Besoin de silence et de solitude : plus qu’une tendance, un phénomène de société

La puissance magnétique du monde s’incarne dans la chaleur. Ainsi, on a coutume de traiter des conversations, du bruit, et plus largement du charme des télescopages. A l’ère du digital, le silence se vit, aussi, dans les visuels mais toujours comme une « absence de » plutôt qu’un concept en soi. Une tendance qui n'est pas loin d'être un phénomène de société : Silence & Solitude.

La puissance magnétique du monde s’incarne dans la chaleur. Ainsi, on a coutume de traiter des conversations, du bruit, et plus largement du charme des télescopages. A l’ère du digital, le silence se vit, aussi, dans les visuels mais toujours comme une « absence de » plutôt qu’un concept en soi. Une tendance qui n’est pas loin d’être un phénomène de société : Silence & Solitude.

Vous vouliez parler d’ennui ? Passez votre chemin, le silence s’invite dans les tendances visuelles de 2018 et il n’a pas cette vocation. Alors qu’on le définit communément comme une absence -de son, de bruit et d’interférences- évoquons le genre nouveau qu’il propose. Une posture de calme, de tranquillité et de sérénité pour palier l’atmosphère des bruissements. Un geste désiré, recherché et un champ d’expériences renouvelées autour d’une même ambiance : la lenteur.

Quand on se prend à rêver de décrocher

« Notre fléau actuel est la nuisance sonore » relate l’équipe d’Adobe Stock qui s’exprime aussi dans le contenu proposé par les visuels qui font notre quotidien. Un flux qui perturbe notre capacité d’attention mais qui influe aussi sur notre perception de l’évasion.  « La « causalité discontinue » est devenue une norme de la vie commune et un acteur des formes de socialité », souligne même le sociologue, Michael V. Dandrieux. Pour autant, ce contexte est asséchant. Un contexte d’abondance, de densité et parfois d’encombrement des sens dans lequel une série de palliatifs ouvrent donc, avec parcimonie, le rêve du décrochement : méditation, huiles essentielles, yoga, lecture, pleine conscience, et bien d’autres encore. Alors, le monde du digital s’octroie la responsabilité de créer des passerelles, entre réalité et imaginaire. Un éclairage sociétal sur fond de tranquillité et de contemplation.

Créer des espaces de quiétude

Les créatifs ont pris acte de l’environnement confus qui s’offre à nous. C’est la bonne nouvelle que vient confirmer cette tendance. « Nous constatons une demande croissante d’images procurant un sentiment de bien-être et de renaissance », résume t-on dans l’étude. Désormais, faire appel à un panel varié de partenaires créatifs (illustrateurs, photographes, sémiologues) permet de plébisciter les désirs de « répits temporaires ».

Parmi les marques et artistes qui s’emparent de cette tendance : Anaïd de Dieuleveult, photographe pour Hans Lucas, aborde avec matière le terrain des solitudes urbaines en nous confiant des personnages qui ont « choisi de s’arrêter quelques instants dans leur monde ». Ceci a pour effet de provoquer l’idée d’un « silence visuel ». Au même moment, Charlie Davis, illustrateur pour la campagne de la plateforme d’images évoque ces représentations du silence comme un « puissant outil » de sérénité. La démarche exposée dans « The Square », sorti en salles en novembre est de celles-ci : un silence qui s’invite souvent, et paradoxalement là où on l’attend le moins, au milieu des scènes cocasses. Même jusque dans la surprenante bande originale. La quiétude, quant à elle, est symbolisée par le thème, omniprésent, de la confiance.

Elargir les silences

Il est vrai que certains lieux semblent avoir pour fonction principale d’héberger des paroles, de suggérer un style. Débouchant immanquablement sur une situation paradoxale. Une rencontre de styles qui peut faire sourire : un cyberespace qui s’empare des thèmes de la tranquillité et la contemplation. Conciliable ? On dit souvent que les lieux ont une éloquence. Et à ce titre un « d’où parles-tu » en dit long sur un « que dis-tu ? ». En ce sens, le cadre du digital -celui-là même qui invite aux télescopages- laisse perplexe. De façon plus intuitive, il est difficile d’imaginer solliciter ces supports pour une envie de calme.

Pourtant et si l’on se réfère au message de cette tendance, elle « donne la parole » à la déconnexion. Etend son espace. En cela, la parole vive n’est plus uniquement à portée d’oreille. Plus, il semble par ces exemples que les acteurs de la communication visuelle peuvent proposer des moments d’interruption. Elargir les silences. Reste à y introduire un esprit de présence et l’idée d’un moment chaleureux.

Ci-dessous, le showreel :

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