5 février 2019

Temps de lecture : 3 min

Non, le e-commerce ne tuera pas le commerce physique

La révolution permanente et profonde que connaît actuellement le commerce est une opportunité inédite de se réinventer et d’assurer au commerce physique un bel et durable avenir.

La révolution permanente et profonde que connaît actuellement le commerce est une opportunité inédite de se réinventer et d’assurer au commerce physique un bel et durable avenir.

Le digital asphyxiera-t-il les magasins ? Les sites internet peuvent-ils se passer d’une pré- sence physique ? Autant de questions qui ont agité le secteur du retail depuis des années et qui désormais n’ont plus de raison d’être. D’un côté, le retail a compris que s’il voulait survivre, il lui fallait se transformer, se digitaliser et prendre les bons côtés du e-commerce : gain de temps, paiement facilité, commandes 24 heures sur 24… De l’autre, les pure players sont de plus en plus nombreux à ouvrir des boutiques, dans la vraie vie. En Europe, le Français Spartoo spécialiste de la vente de chaussures en ligne, qui vient de racheter André, avait ainsi inauguré sa première boutique physique dès 2015 -il en compte une douzaine actuellement. Aux États-Unis, le rachat des magasins Whole Foods par Amazon, qui lui-même ouvre des points de vente physiques, a fait couler beaucoup d’encre. En Chine, Alibaba a investi plus de 11 milliards de dollars dans le retail physique par le biais, entre autres, de prises de participation dans les chaînes de distribution InTime, Suning, Sun Art et tout récemment Beijing Easyhome Furnishing.

57% des Français (70% chez les jeunes), selon l’étude Shopper Observer 2017 de Havas Paris, déclaraient récemment avoir envie que les grandes enseignes (Amazon, Ventes Privées, Cdiscount, Le Bon Coin…) ouvrent des magasins physiques. Mais un commerce physique plus adapté, plus fluide au niveau des standards d’expérience offerts par la digitalisation. La fin de la dualité entre commerce et e-commerce marque l’avènement d’une nouvelle ère, celle du commerce « connecté ». Catherine Barba le souligne dans son rapport, ‘’ 2020, la fin du e-commerce ou l’avènement du commerce connecté’ ’ : « magasins physiques et virtuels seront plus que jamais connectés entre eux, et connectés sur l’extérieur, créant ainsi une proximité nouvelle avec les consommateurs ». Résultat : 9 des 10 premiers magasins de vente aux USA font aussi partie des 10 meilleurs sites e-commerce.

L’e-commerce continue de croître…

En 2017, le commerce en ligne en France a continué sa progression. Près de 82 milliards d’euros ont été dépensés sur internet par plus de 37 millions de Français. (Source : FEVAD / Médiamétrie NetRatings). Depuis trois ans, la croissance du e-commerce est stable autour de 14,3 % par an, mais celle du m-commerce s’est envolée de 38 % en 2017. Si en France, le mobile ne se place pas encore en tête des écrans utilisés pour réaliser un achat en ligne, contrairement à la Chine, il a su se rendre indispensable pour préparer un achat.

Jamila Yahia Messaoud, Directeur du Département Consumer Insights de Médiamétrie le souligne: « le mobile devient un maillon de la chaîne de l’achat en ligne, même s’il n’est pas le principal écran d’achat ». 2018 devrait être marqué par une nouvelle hausse du commerce en ligne qui pourrait atteindre les 90 milliards d’euros. Le seuil symbolique des 100 milliards d’euros devrait être franchi avant 2020.

… mais le commerce physique résiste

Malgré la forte croissance du e-commerce, le commerce traditionnel se maintient. Aux États- Unis, second plus gros marché e-commerce au monde juste derrière la Chine, la part des ventes en ligne s’élève à un peu plus de 8%. Un pourcentage certes non négligeable mais qui ne saurait occulter les 92% restants, toujours bel et bien occupés par les réseaux physiques. Dans notre beau pays, ce sont encore 94 % du chiffre d’affaires du commerce de détail qui sont réalisés en magasin selon les derniers chiffres. Les ventes en magasin représentent 415,5 milliards d’euros et les points de vente du commerce de détail ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 13 % entre 2009 et 2014.

Alors e-commerce ou commerce physique? Les deux, mon Général. La guerre est véritablement finie. L’avenir du nouveau commerce passera par l’innovation et la créativité dans tous les domaines. Avec une seule contrainte : répondre aux besoins des consommateurs. En n’oubliant jamais que c’est le client qui vous fait l’honneur de rentrer dans votre magasin, qu’il soit physique ou digital. Et un client fidèle cela n’a pas de prix…

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