24 janvier 2021

Temps de lecture : 4 min

Les résolutions de la classe moyenne : « Redécouvrir les petits bonheurs de la vie normale ».

530 Français des classes moyennes ont échangé avec FreeThinking, tout au long de 2020. Récits de vie, émotions, préoccupations, attentes, exigences, résolutions… Qu’ont-ils à nous dire de 2020, et surtout pour 2021 ? Le laboratoire d’études communautaires de Publicis a observé 10 grandes résolutions. Zoom sur la cinquième.

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Comment la classe moyenne va t-elle agir en 2021? FreeThinking* l’a interrogée et a radioscopé 10 résolutions parmi celles qui lui ont semblé les plus importantes. INfluencia a publié la première lundi : « Consommer Somewhere (dans la mesure de mes moyens) », la deuxième mardi: « pensez aux autres », la troisième mercredi : «  Soutenir mes petits commerçants » et la quatrième jeudi : « prendre soin de ma santé et de celle de mes proches, dans mes actes quotidiens ». Voici la numéro 5 : « Redécouvrir les petits bonheurs de la vie normale».

La nouvelle année ne crée pas d’effet de rupture, jamais les Français des classes moyennes ne l’ont appréhendée comme un nouveau départ. Ils ne se font pas d’illusions. À leurs yeux, les difficultés d’aujourd’hui vont au contraire continuer, voire se durcir tant d’un point de vue sanitaire qu’économique et sociale. C’est ainsi que leur horizon d’attente reste réaliste. Le fantasme d’une année 2021 qui signifierait « balles neuves » et où tout repartirait comme avant n’existe pas.

Rien ne ressemble plus à 2020 que début 2021.

« J’espère que pour 2021, des solutions seront trouvées. Je souhaite pouvoir refaire des projets, organiser des vacances, souffler, me détendre. Arrêter de me stresser parce que j’ai oublié de remplir l’attestation, de rappeler aux parents des copines de mes filles que l’on est en confinement et qu’elles ne peuvent pas jouer dans la neige. Aller boire un coup au bar après le boulot avec les collègues. Retourner voir des concerts gratuits en plein air… Bref, revivre. ». Un vœu hélas pieux qu’exprime cet interviewé de l’ Observatoire FreeThinking des Classes Moyennes. Car avec un virus persistant, des masques sur le visage, des contaminations qui ne faiblissent pas, des restrictions en stop & go qui se poursuivent et le spectre d’une troisième vague voire d’un nouveau confinement plus que jamais en ligne de mire, c’est une forme de résignation qui domine et un certain sentiment d’impuissance qui l’accompagne. La mise en œuvre de la campagne de vaccination qui tarde à se déployer ne permet pas de créer d’électrochoc : comme si presque 11 mois maintenant d’épreuves, d’espoirs déçus et de désillusions avaient vaccinés les Français effectivement, mais d’abord contre toute envie de s’enthousiasmer pour quoi que ce soit. « D’autant que la seule réelle certitude qu’ils ont n’est pas réjouissante : la gifle économique et sociale sera à leurs yeux inévitable, la dégradation du marché de l’emploi inexorable et une pression plus forte sur les revenus et le pouvoir d’achat très probable », remarque Xavier Charpentier, directeur général associé  de Freethinking. Dur, dur…

Un hédonisme de repli, voire de résignation.

« Dans un monde très incertain qui ne permet pas de se projeter, qui offre peu, qui contraint à vivre à l’abri et circonscrit drastiquement les activités sociales et de loisirs, nos compatriotes disent vouloir « profiter » de ce que leur offre le moment présent. En valorisant davantage les moments passés avec leurs proches, notamment ceux avec leurs enfants et/ou grands parents. En relativisant les problèmes du quotidien, en les réévaluant à l’aune de ceux provoqués par la crise », explique Romain Napierala, consultant chez Freethinking. Une volonté encore plus présente chez ceux qui ont eu la douleur de perdre un être cher à cause de l’épidémie. Mais cette réalité résonne beaucoup plus difficilement auprès des jeunes générations qui ne partagent pas le même rapport au temps et sont de plus en plus tentées par une certaine forme d’insoumission : « comme si l’atteinte à leurs libertés avait duré trop longtemps et qu’ils ne pouvaient plus la supporter ».

Finalement, c’était bien la vie d’avant.

Le laboratoire d’études communautaires de Publicis constate une envie forte au cœur des conversations sur ses plateformes d’échanges : celle de retrouver une normalité heureuse. Le goût des choses simples, les habitudes de tous les jours et tous les petits moments dont la vie rétrécie a démontré qu’ils comptaient beaucoup, en fait… « La crise révèle que la vie « normale » était une forme de quotidien « heureux »  – en tout cas pour ceux qui ne se débattaient pas déjà dans des difficultés économiques… Faire des projets, organiser des sorties, partir en vacances et voyager, côtoyer à nouveau les autres dans les bars et restaurants, retourner au cinéma, se déplacer facilement et sans attestation, c’était bien et on ne s’en rendait pas compte – comment l’aurait-on pu ? », s’interroge Xavier Charpentier.

Une ambition très minimaliste mais aussi d’une certaine façon paradoxale tant l’année 2019, marquée par la crise des Gilets Jaunes, avait conduit ces Français des classes moyennes  ‘’cassés’’ par l’ampleur de la crise de la covid-19, à dénoncer l’anormalité dans laquelle ils vivaient. « Reprendre son souffle s’impose naturellement comme leur priorité première, avant demain de reprendre sûrement le combat… », conclut Romain Napierala.

Demain, résolution numéro 6: « garder la bonne habitude de consommer Detox »

* Depuis 2007, FreeThinking (Publicis Media) radioscopie la classe moyenne française. Au total, quatorze ans de conversation et plus de quarante études quali-collaboratives ont été menées, rassemblant près de 5000 Français sur la plateforme fermée Freethinking dans une conversation interactive au long cours. En 2020, FreeThinking a échangé de façon qualitative mais à grande échelle, avec ces 530 Français au cours des trois temps forts de la crise : du 24 mars au 21 mai (étude #ResterChezSoi), du 10 septembre au 12 octobre (#LaRentréeD’Après), et enfin du 4 novembre au 18 décembre (#RetourChezSoi).

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