2 décembre 2009

Temps de lecture : 3 min

Dominique Candellier, Directrice communication et développement durable UDA : « Pas de greenwashing chez les signataires de la charte ».

L'Union des Annonceurs fête le deuxième anniversaire de sa Charte d'engagements des annonceurs pour une communication responsable. Entretien avec Dominique Candellier, sa directrice communication et développement durable

L’Union des Annonceurs fête le deuxième anniversaire de sa Charte d’engagements des annonceurs pour une communication responsable. Entretien avec Dominique Candellier, sa  directrice communication et développement durable.

INfluencia : rappelez-nous ce qu’est cette charte

Dominique Candellier : début 2007, l’UDA a mené, en collaboration avec Ethicity, une étude sur l’intégration du développement durable au sein de la communication des entreprises, basée sur l’analyse des rapports de développement durable et des sites Internet de 110 sociétés, ainsi que sur des questionnaires qui leur avaient été envoyés. A partir des meilleures pratiques relevées dans cette enquête, une Charte d’engagements des annonceurs pour une communication responsable http://www.uda.fr/communication-responsable/charte-uda/   a alors été élaborée par un comité de pilotage constitué d’une quinzaine de responsables développement durable d’entreprises adhérentes, puis a été approuvée par le comité de direction et le conseil d’administration de l’UDA. Elle était lancée le  4 décembre 2007,  et comptait alors 22 signataires. L’UDA est la première association d’annonceurs au monde à promouvoir un tel cadre d’engagements.

INfluencia : deux ans plus tard quels constats portez-vous ?

Dominique Candellier : tout d’abord le nombre d’entreprises a fortement augmenté, puisqu’il est passé à 39. Et l’on trouve des signataires dans tous les secteurs, de la voiture à l’alimentation en passant par la beauté ou la téléphonie*. Ensuite on observe une professionnalisation très nette des actions mises en œuvre. L’année dernière nous déplorions que, si plus des trois quarts avaient une charte de communication responsable, très peu l’avaient partagée en interne. Cette année 78% ont formé leurs équipes marketing et communication. Cela nous semble très important

Autre constatation importante : nous avions demandé aux entreprises d’identifier des indicateurs quantitatifs à leurs actions. Aujourd’hui, plus de la moitié sont allés en ce sens, et même dans certains cas, les trois quarts, comme par exemple sur les avancées en matière d’utilisation de papier recyclé. Comme le répète Elizabeth Pastore-Reiss, la directrice d’Ethicity, quand une action n’est  pas mesurée elle n’existe pas. Il y a donc là un très net  progrès. De plus, il sera désormais possible de comparer les progrès quantitatifs d’une année à l’autre.
Troisième remarque : il y a une réelle réduction des impacts des communications hors media. 85% des adhérents réduisent désormais cet impact, contre 74% l’année dernière. Le point faible est plutôt du côté des campagnes media, faute d’outils de mesure. La situation devrait évoluer car l’UDA est en train de travailler sur le sujet et d’adapter l’outil EcoPublicité de Havas Media France, et de PricewaterhouseCoopers, avec l’Udecam, l’AACC, Mediapost et l’Ademe. https://www.ecopublicite.com/

INfluencia : autres projets pour 2010 ?

Dominique Candellier : Accroître le nombre de signataires, apporter une aide encore plus poussée aux entreprises. Ainsi nous lançons cette année, avec le soutien de l’ADEME,  un guide « Clés pour une communication responsable », avec des fiches concrètes, sur les thèmes suivants :

– comment mettre en place une charte de communication responsable ?
– comment former ses équipes à la communication responsable ?
– quelle méthode pour élaborer et animer un processus interne de validation des communications ?
– comment impliquer ses prestataires concernés et ses sous-traitants ?
– les pistes d’intégration des parties prenantes externes,
– quelle organisation siège-filiale de la communication responsable ?

INfluencia : la charte empêche t-elle réellement  le greenwashing ?

Dominique Candellier : les outils proposés par la charte sont simples, mais ils permettent d’éviter le « greenwashing » et de produire des messages allant à l’encontre du développement durable. Les signataires s’engagent à mener des actions concrètes. Leurs engagements et leurs pratiques figurent  sur le site. S’ils dérapaient, cela se verrait immédiatement. En tout cas, cela ne s’est pas produit.

Propos recueillis par Isabelle Musnik

* Accor, Auchan, Bacardi-Martini, Bayer CropScience, Beiersdorf France SA, Bel, Blédina, Groupe Caisse d’Epargne, Carrefour, Coca-Cola France et Coca-Cola Entreprise, Danone Eaux France, Danone Produits frais France, Eco-Emballages, Expanscience, La Française des jeux, France Telecom Orange, Kellogg’s, Kraft Foods France, Groupe L’Oréal, Lesieur, Mars France, Michelin, Nestlé France, Orangina Schweppes, Pernod Ricard, Pfizer, PMU, Procter & Gamble France SAS, Proléa, PSA Peugeot Citroën, Renault, Sanofi-Aventis, Sara Lee, SFR, SNCF, Solvay Pharma, Unilever, Yves Rocher

 

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