27 février 2013

Temps de lecture : 2 min

Le Washington Post  » surveille  » en live

Si en politique les promesses n’engagent que ceux qui les croient, les chiffres et les faits n’engagent eux que ceux qui les énoncent. Le citoyen électeur exige la vérité et dispose désormais des outils digitaux pour dénoncer les menteurs. Avec sa nouvelle application « Truth Teller », le Washington Post démocratise et consolide le phénomène du "fact checking". La vérité s'ils mentent...

Et si leur nez s’allongeait à chaque mensonge ? Si les hommes politiques devenaient les marionnettes de notre jeu de la vérité ? Si le mensonge électoraliste était exposé et sanctionné en temps direct ? Certes, le rêve impossible de Thomas Moore restera toujours une utopie. Mais la démocratie idéale de Platon peut-elle compter sur le digital pour défendre et consolider ses exigences de transparence? Lancée fin janvier par The Washington Post, « Truth Teller » espère bien poser les bases de la révolution copernicienne du fact checking.

Avec son application en ligne, le célèbre quotidien nord-américain prolonge la tendance désormais solidement établie du fact checking. Observée depuis quelques campagnes électorales sur les réseaux sociaux – Twitter en particulier – les blogs, les chaînes de télévision et les sites Web des médias classiques comme la BBC, la vérification des faits et chiffres martelés par notre élite dirigeante reste encore assez confidentielle. Le grand public connaît son existence et ses possibilités, mais de là à en faire un outil de réflexion et d’analyse politique, il y a un pas que « Truth Teller » entend franchir.

Dérivée plus évolué et technologique de « Fact Checker », hébergé sur un blog du site Internet du journal, l’application s’inscrit dans la lignée de la référence « Fact Check », plate-forme indépendante de l’Annenberg Public Policy Center. Dans le même esprit que le PolitiFact du Tampa Bay Times, « Truth Teller » dispose également d’un Truth-O-Meter pour indiquer au public le degré de véracité du fait analysé. La principale valeur ajoutée de l’innovation du Washington Post réside en fait dans son logiciel speech-to-text.

Une machine à « fact checker » en live

En temps réel, chaque déclaration est passé à la moulinette de la base de données crée par le quotidien, sur la base de mots clefs. Un label « vrai » ou « faux » apparaît ensuite, avec bien évidemment une explication plus détaillée. La retranscription complète des déclarations et annonces vérifiées est également disponible sur la plate-forme. Encore à l’état de prototype, « Truth Teller » a pour l’instant testé six discours prononcés au Congrès lors des débats sur la problématique réforme fiscale, défendue par le gouvernement Obama et opposée par les Républicains. La librairie digitale du site est amenée à grossir au fil des mois, avec l’ambition de devenir une machine populaire à vérifier les faits en temps réel.

Financée en partie par le Knight Prototype Fund, Truth Teller souhaite concrètement automatiser le processus de fact checking né sur les réseaux sociaux et les live blogs. Ou quand le digital permet la démocratisation d’une meilleure démocratie !

Benjamin Adler

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