15 juin 2011

Temps de lecture : 2 min

Digital: la résistance organisée?

Depuis toujours, l’homme a un rapport ambigu avec la technologie. Mais devant l’émergence des nouvelles technologies une vraie rébellion est en train de monter et il s’agit là d’un des débats du futur. Par Thomas Jamet...

Les nouvelles technologies sont-elles trop présentes? Sont-elles dangereuses? Doivent-elles être interdites ou fuies comme la peste? Les supports digitaux que représentent le Wi-Fi, les Smartphones, les tablettes, les ordinateurs, les surfaces tactiles sont ressentis comme une insupportable réalité ou parfois comme étant dangereux pour la santé (la dangerosité des ondes sur le corps humain est régulièrement pointée du doigt et fait l’objet de nombreuses enquêtes). Peut-être certains vont-ils s’inspirer du philosophe Hans Jonas, qui a souvent été accusé, à la suite à son ouvrage Le Principe Responsabilité, de refuser toute technique ou progrès pouvant représenter un danger pour l’humanité, celle-ci devant être préservée à tout prix.

Il est fort probable que la tendance à la non-connexion va se développer, notamment via des zones totalement préservées de toute connexion internet ou de tout réseau mobile. C’est ce à quoi l’article signé Newcast Les écrans et les marques, au-delà du connecté et du contenu issu du dernier CarnetTendances INfluencia fait écho, décrivant ainsi une année 2025 remplie d’écrans: «dans ce monde où le « stimulus digital » est roi, le « must have » absolu est surprenant. Les Européens rêvent tous ou presque de s’offrir THE BOX : un concept d’espace mobile blanc insonorisé isolant ses occupants de toutes ondes/diffusions d’aucune sorte ».

Et si c’était ça la plus grande transgression ? Voit-on poindre petit à petit la tentation d’une vie débranchée? On n’en est peut-être pas si loin: bon nombre se targuent de vouloir se désabonner de Facebook. 53 % des Français ont ainsi répondu «oui» à la question posée lors d’une étude : « Avez-vous eu envie de ne pas vous connecter à Internet pendant plusieurs jours? » Et des expériences sont menées comme celle mise en place par Susan Maushart****, une mère de famille ayant vécu une expérience déconnectée de plus de six mois avec ses trois ados. Un peu partout dans le monde également sont organisées des journées sans Internet.

En parallèle, de nombreux ouvrages voient le jour: Faut-il interdire les écrans aux enfants?, écrit par le psychologue Serge Tisseron et le philosophe Bernard Stiegler, ou encore Ecrans ça rend accro du psychiatre Michael Stora. Ces prises de paroles de plus en plus radicales laissent présager une montée en puissance du sentiment et de l’indignation anti-digitale. En route vers une résistance organisée?

Une réaction à mettre en perspective avec les débats proposant que l’accès à Internet soit vu comme un droit fondamental selon l’ONU. Tous sont le signe que les nouvelles technologies ont atteint un degré de maturité impressionnant, mais surtout qu’il s’agit là d’un enjeu social voire politique.

 Thomas Jamet – NEWCAST – Directeur Général / Head of Entertainment & brand(ed) content, Vivaki (Publicis Groupe)
thomas.jamet@vivaki.com www.twitter.com/tomnever

***The Winter of Our Disconnect: How Three Totally Wired Teenagers (and a Mother Who Slept with Her iPhone)Pulled the Plug on Their Technology and Lived to Tell the Tale, Susan Maushart, Ed. Tarcher, 2011

 

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