23 février 2015

Temps de lecture : 3 min

Média et contenu : quand les robots raconteront des histoires

Le stylo n'est plus à la page, l'écriture à défaut d'être cursive est devenue furtive. Et maintenant le rédacteur va peut-être passer la main à un robot... Pourquoi ? Eh bien pour transformer de la data en histoire écrite. La boucle est bouclée par le logiciel Quill !

Le stylo n’est plus à la page, l’écriture à défaut d’être cursive est devenue furtive. Et maintenant le rédacteur va peut-être passer la main à un robot… Pourquoi ? Et bien pour transformer de la data en histoire écrite. La boucle est bouclée par le logiciel Quill !

La robotique comme réponse à la révolution technologique des modes de consommation et de production de l’information ? Le L.A Times et Tribune Company ont déjà montré la voie en 2014, l’un avec un algorithme programmant l’écriture automatique d’un article quasi en temps réel, l’autre avec Newsbeat, une application permettant à l’utilisateur de se faire lire son journal comme s’il écoutait la radio. L’intelligence artificielle pour produire des rapports financiers et de renseignements, c’est encore inédit et l’innovation nous vient encore des Etats-Unis.

Développé par Narrative Science à Chicago, le logiciel se nomme Quill. Il transforme de la data numérique en histoire écrite, sans la moindre intervention humaine bien évidemment. Très rapidement utilisé par des chaînes de télévision pour pondre des rapports utiles aux commentaires des matches de baseball, mais aussi par un média de référence comme Forbes, qui lui dédie une section sur son site web, Quill s’est déjà attiré l’ire de détracteurs qui voient en ce logiciel la preuve que la machine remplacera un jour le travail de l’Homme. « Beaucoup de gens se sentent menacés par ce que nous faisons et cela nous a valu une grande couverture médiatique. C’était une bénédiction car cela a mené à plein de demandes de différentes industries et à l’évolution vers un marché différent », commente Stuart Frankel, le CEO de Narrative Science, sur le site web du MIT Technology Review.

Même la CIA a été séduite

Créée en 2010 pour commercialiser les technologies développées à l’université de Northwestern, Narrative Science loue désormais les services de Quill pour des mastodontes de la finance comme T. Rowe Price, le Créduit Suisse ou USAA. Son talent ? Savoir écrire des rapports en profondeur sur les performances de fonds communs de placement qui seront ensuite distribués aux investisseurs et régulateurs. « Quill arrive à produire des documents de 10 à 15 pages en quelques secondes, là où il faudrait une armée d’analystes pendant plusieurs semaines », résume Stuart Frankel. Sur l’utilisation du logiciel par certaines agences de renseignement, dont In-Q-Tel, la division investissement de la CIA, le CEO se montre plus manichéen dans ses explications.

Comme le rappelle la MIT Technology Review, Quill ne peut pas écrire sans s’appuyer sur de la data numérique, sur laquelle il se base pour réaliser des analyses statistique. Pour mieux comprendre comment fonctionne le logiciel, le chef scientifique de Narrative Science, et professeur en science de l’informatique à Northwestern, Kristian Hammond explique que le software est programmé avec des règles d’écriture qu’il utilise pour structurer ses phrases, paragraphes et pages. « Nous savons comment présenter une idée sans se répéter et comment être concis », précise Kristian Hammond.

Un robot pour remplacer le planneur strat ?

Quill n’est pas le premier logiciel dit de « génération de langage naturel » à sortir des cerveaux humains. Toujours chez l’Oncle Sam, la start-up de Pittsburgh OnlyBoth prévoit de lancer son logiciel d’écriture cette année. Au Royaume-Uni, l’entreprise Arria travaille également sur cette technologie. D’après Michael White, professeur à l’université d’Ohio State aux Etats-Unis, sollicité par Technology Review, « cette technologie de logiciel constitue un sujet de recherche depuis plusieurs années mais commence depuis récemment seulement à afficher des promesses de commercialisation. Il existe une prise de conscience croissante que les données et leur visualisation ne sont pas très utiles si elles ne peuvent pas être expliquées et rendues plus pertinentes. » Après le robot-journalisme l’heure serait donc venue pour l’intelligence artificielle de robotiser la production de rapports ? Forcément la question doit intriguer les agences et les planneurs stratégiques.

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