4 septembre 2016

Temps de lecture : 3 min

Le futur de la mobilité urbaine en 4 tendances

En 2050, 70 % de la population mondiale vivra en ville : une formidable opportunité de développer une nouvelle démarche d'innovation urbaine. Urban data, engins volants, multimodalité, blockchain… le bureau de tendances et prospective Vitamin passe en revue les pratiques émergentes et innovations technologiques qui dessinent la mobilité urbaine de demain.

En 2050, 70 % de la population mondiale vivra en ville : une formidable opportunité de développer une nouvelle démarche d’innovation urbaine. Urban data, engins volants, multimodalité, blockchain… le bureau de tendances et prospective Vitamin passe en revue les pratiques émergentes et innovations technologiques qui dessinent la mobilité urbaine de demain.

L’« Urban Data » ou comment positiver Big Brother

En 2020, il y aura plus de 50 milliards de données numériques en circulation, soit autant que le nombre d’étoiles dans l’univers ! Afin d’utiliser ces données de manière intelligente, plusieurs villes se lancent dans une politique d’Urban Data, qui permet de partager et d’exploiter l’ensemble des données produites dans le cadre urbain. Par exemple, la mesure du mouvement des villes par l’analyse des données en temps réel est un outil redoutable pour améliorer le réseau routier et sa sécurité. Aussi, l’analyse du volume et des trajectoires des piétons, vélos, voitures, bus, camions, etc. permet d’identifier les espaces sur-fréquentés ou trop peu exploités, d’anticiper l’impact de la fermeture de certains axes, de détecter les virages et intersections dangereux pour accroître la sécurité sur les routes…

La start-up française Placemeter propose une plate-forme qui convertit le contenu de vidéos en données qui peuvent être analysées en temps réel, permettant aux collectivités, entreprises et institutions de mieux comprendre comment les citoyens utilisent leurs villes. Selon une étude intitulée “Comment optimiser les villes avec les data ?” réalisée par La Fabrique de la Cité en mars 2015, « le projet Energy Atlas à Amsterdam vise à agréger et à mettre à disposition sur une carte interactive les données de consommation d’énergie des 800 000 habitants concernés. La visualisation des lieux de production et de consommation d’énergie à l’échelle d’un quartier de 22 km2 a permis de repérer les potentialités locales d’échange d’énergie.”

Projet Energy Atlas dans la ville d’Amsterdam

Engins volants : bienvenue dans Le Cinquième élément !

Bateaux, bus, avions, taxis… demain tous dans les airs ? Laboratoires et entreprises se lancent dans les ruptures magnétiques pour faire décoller les modes de transport du sol et accroître leur vitesse de déplacement. L’avantage majeur de ces avancées technologiques spectaculaires réside dans le contournement de la congestion urbaine face à une mobilité de plus en plus compliquée au sol due à la croissance des villes.

Airbus révolutionne les taxis via son projet CityAirbus qui a prototypé des taxis autonomes volants. Encore plus futuriste, les capsules électriques, autonomes et modulaires Next sont capables de se clipper les unes aux autres et de se séparer en pleine route. Ce qui fait de Next aussi bien un transport individuel à la demande qu’un transport en commun. Ces initiatives s’inscrivent dans l’esprit du projet fou Hyperloop imaginé par Elon Musk, ce cinquième mode de transport fait de capsules propulsées par un champ magnétique, qui vise à révolutionner les transports.

Taxis volants du projet CityAirbus de la compagnie aéronautique Airbus

Multimodalité, la nouvelle règle ?

“La multimodalité en ville est devenue la règle, il faut savoir tout utiliser” dixit Georges Amar, prospectiviste et spécialiste de la mobilité. Le numérique améliore la régulation des flux, fluidifie les trafics grâce à des ajustements en temps réel rendus possibles par un meilleur contrôle de la circulation et par une connaissance instantanée des événements perturbateurs. Les différents modes de transport se cumulent ou s’alternent pour permettre à l’utilisateur de poursuivre ou d’accélérer son trajet. Des passerelles se créent via des partenariats entre offres de voitures en partage, transports en commun et vélos en libre-service, facilitant ainsi les déplacements quotidiens des usagers.

Le groupe Keolis permet de séquencer son itinéraire à la minute près, acheter son titre de transport et le valider sur son smartphone grâce à l’application pour le transport public PlanBookTicket. Le Pass Navigo, le support des abonnements aux transports en commun pour l’Ile-de-France, s’apprête à inclure les Autolib’ et autres formes d’autopartage. Quant au smartphone, il devient un outil permettant de combiner différents modes de transport : il est le moyen d’une mobilité choisie.

Application mobile pour le transport public PlanBookTicket de Keolis

Mobilité + blockchain = transparence et sécurité

La croissance des déplacements urbains multimodaux rend nécessaire la création d’un moyen de paiement et de contractualisation entre acteurs qui soit basé sur la confiance. William El Kaim, expert innovation technologique et architecture du SI, explique que la technologie Blockchain, en s’appuyant sur la crypto-monnaie Ethereum, va permettre de créer des écosystèmes de transports décentralisés, qui seront à la fois régulés et locaux. En réaction aux plateformes qui ambitionnent le monopole mondial (Uber, BlablaCar, AirBnb…), une concurrence venant de nouvelles plateformes alternatives et coopératives émerge. Elles promettent des revenus qui seraient partagés équitablement, de manière transparente et sécurisée grâce à l’absence d’un organisme de contrôle central.

Plusieurs initiatives ont vu le jour avec pour objectif d’”uberiser” Uber. La’Zooz, une startup israélienne, a créé la première plateforme de covoiturage décentralisée. Détenue par sa communauté, le système permet de se passer d’un acteur central jouant le rôle d’intermédiaire. Dans le même esprit, Arcade City est un réseau de chauffeurs décentralisé américain où conducteurs et passagers peuvent être aussi mis en relation directement. En outre, les chauffeurs sont libres de fixer leurs propres tarifs, d’indiquer les moyens de paiement qu’ils acceptent, et d’offrir des services additionnels comme des livraisons ou des assistances routières.

Arcade City, réseau américain de chauffeurs décentralisé

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