12 décembre 2016

Temps de lecture : 3 min

La petite maison dans la métropole

Tournées vers l’avenir et leur densification, les grandes villes, en matière d’urbanisme, doivent quand même composer avec des irréductibles : les « petites maisons » dont les propriétaires refusent la disparition. Créant des « accidents » architecturaux parmi les buildings, elles font néanmoins du bien à l’œil, à l’intellect et à la vie intra muros. Et cautionnent une image positive et solide ainsi qu’une source de communication porteuse.

Tournées vers l’avenir et leur densification, les grandes villes, en matière d’urbanisme, doivent quand même composer avec des irréductibles : les « petites maisons » dont les propriétaires refusent la disparition. Créant des « accidents » architecturaux parmi les buildings, elles font néanmoins du bien à l’œil, à l’intellect et à la vie intra muros. Et cautionnent une image positive et solide ainsi qu’une source de communication porteuse.

Quasi tout le monde connait « The Little House » de Disney ou « Up » des studios Pixar, des dessins animés inspirés de l’histoire vraie d’Edith Macefield, cette vieille habitante d’un quartier en pleine transformation de Seattle qui a refusé mordicus de vendre sa maison à des promoteurs. Et qui a fini par se retrouver coincée entre deux énormes buildings ultra contemporains. Un fait d’arme héroïque qui n’est pas unique et qui s’est répété dans de nombreuses villes ou capitales (Paris, Washington, Bruxelles…) soumises aux règles de l’urbanisme pour se mettre en conformité avec le progrès, la croissance de leurs populations (habitants, touristes, travailleurs, investisseurs, commerçants…) et leurs attentes légitimes en termes de modernité, d’efficacité et de fluidité (axes de communication, équipements, nouvelles technologies…).

Des combats d’irréductibles très courageux. Tant les arguments (financiers et légaux) des promoteurs ou des urbanistes sont difficiles à contrer. Mais tel David contre Goliath, ils sont quelques-uns à avoir résisté par principe ou parce que visionnaires. Indifférents à l’argent, ils sont d’abord amoureux de leur home sweet home et de leur quartier, soucieux de transmettre une partie de leur histoire avec un grand ou un petit « h », de préserver une forme de lien social plus humain, conscients également que l’architecture ou les parements (intérieurs ou extérieurs) de certaines de ces habitations sont de véritables œuvres d’art… De guerre lasse, leur ville s’est développée autour de leur petite maison avec, il est vrai, plus ou moins d’harmonie. Créant ainsi un « accident » dans l’alignement des gratte-ciels qui les écrasent sans vergogne. Représentant une anomalie pour les nouveaux modes de vie en ville qui réclament non plus cet assemblage de petites bâtisses qui s’encastrent façon Rubik’s Cube dans de charmantes ruelles mais des ascenseurs, des parkings et des grands axes, afin de répondre à l’expansion nécessaire et « harmonieuse » d’une ville face à sa densification et ses activités.

Bastion du patrimoine et de l’authenticité dans un monde en perpétuel mouvement

Devenant, pourtant, au fil du temps, une parenthèse bienvenue et donnant raison à leurs fervents défenseurs (propriétaires ou repreneurs). Et à juste titre, car conserver quelques bâtis du passé plus ou moins proche n’est pas incongru à l’œil. Au contraire, ces îlots sauvegardés -qui font du bien à l’intellect de tous- sont même très bénéfiques pour ces mégalopoles et à plusieurs titres. Ces constructions devenues atypiques par leur taille, leur design, leur époque, leurs occupants (maison, café, immeuble, station-service, atelier…), prémunissent la ville de son uniformisation, de son gigantisme, du risque d’indifférence, d’oubli, de la disparition d’un type de population. Elles sont les garantes de sa personnalité à travers une histoire et des éléments sociologiques ou techniques. Elles la rendent vivante, attachante, intéressante, voire merveilleuse et lui donnent une quatrième dimension en rappelant que tout ne date pas d’hier. Incitant les édiles à la réinventer avec perspicacité. Comme le détaillait au Washington Post, Shalom Baranes, du cabinet Shalom Baranes Associates, qui a conçu le siège de l’Association of American Medical Colleges à Wahington DC en intégrant dans le projet plusieurs constructions historiques rénovées et indestructibles : « Alors que les deux blocs d’immeubles sortent chacun d’une époque très différente, les architectures respectives se sont rencontrées donnant un sentiment de cohabitation parfaite ».

De fait, ces « antiques petites maisons » font bel et bien partie du patrimoine qui permet d’être authentique dans un monde en perpétuel mouvement, tourné vers le futur. Très vintage mais finalement très modernes en prenant le contre pied des courants contemporains ou en poussant à la réinvention, elles deviennent aussi des lieux iconiques, à visiter, où on apprend encore beaucoup et dont il faut parler. Agissant comme des cartes postales, elles dynamisent les motifs de tourisme et de rayonnement aux plans national comme international. Les protéger, les rénover, les faire vivre en leur donnant une utilité ou en y organisant des événements est un formidable activateur de communication vers l’extérieur.

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