31 mars 2016

Temps de lecture : 3 min

Cannes vient de se faire  » uberiser  » !

La ville des festivals se réveille avec une gueule de bois… La cause ? Lyon entre dans la danse des grandes conférences internationales en empiétant sur le territoire de la publicité avec son festival de la pub internationale baptisé : Les Canes de Lyon. Il fallait oser...

La ville des festivals se réveille avec une gueule de bois… La cause ? Lyon entre dans la danse des grandes conférences internationales en empiétant sur le territoire de la publicité avec son festival de la pub internationale baptisé : Les Canes d’or de Lyon. Il fallait oser…

Quel affront pour LA capitale des grandes conférences internationales de France voire d’Europe ! Contre toute attente, Cannes vient de se faire « uberiser » comme le veut le terme à la mode. La cause ? La capitale des Gaules, Lyon, lance son festival de la publicité. La présentation en grande pompe de cet évènement est soutenue massivement par le conseil régional et la mairie. Publicis et Havas ont aussi décidé de jouer le jeu en dressant des pavillons autour du centre de conférence. Car le festival va s’articuler comme l’Exposition Universelle. Chaque participant aura son pavillon dédié aux couleurs des agences de communication, des annonceurs ou des acteurs du numérique. Google et Facebook n’ont pas encore confirmé leur présence mais cela devrait être fait dans le mois à venir selon l’organisation.

Cette information digne d’un premier avril met devant ses responsabilités Cannes, leader du marché, mais désormais contestée. Et ce coup ébranle forcément la « vieille dame ». Car sans se rendre compte, elle voit un de ses fleurons chahutés et surtout des grands acteurs de la communication jouer le jeu et lui faire une infidélité avec Lyon, la bougeoise qui a su se réinventer. Peut-être, sûrement même, en partie grâce à l’arrivée d’un CDO (Chief Digital Officer).

S’inspirant des barbares modernes (uber, airbnb…), Lyon a cherché les failles et les frustrations engendrées chez sa voisine, pour inventer un produit plus fonctionnel, plus riche de sens, plus facile à coiffer. Rebondissant sur le manque de crédibilité des prix (entre rumeurs de fausses campagnes ou d’arrangements entre amis), la ville a bousculé l’ordre établi et proposé une nouvelle approche, plus dans l’air du temps. On connaissait Cannes pour ses Lions d’or. On connaîtra maintenant Lyon pour… ses Canes d’or !

Lyon a déjà annoncé certaines des catégories pressenties pour la première édition, prévue à la rentrée. Canes de la « réinvention serviciel », de « l’innovation digitale », de « la plus belle cause sociale et solidaire » du « meilleur usage de ressources limitées »… Mais aussi celles du « meilleur recours à l’alibi « lutte contre le chômage » » ou de la « créativité lobyyiste » ! Autant de récompenses qui ne manqueront pas de créer le débat.

La ville de Cannes ne s’est pas encore exprimée, mais des rumeurs de procès courent dans les couloirs de l’hôtel de ville…

Evidemment cela est un poisson d’Avril mais…

Wouah la super blague ! Lyon n’a pas eu l’outrecuidance de venir marcher sur les plates-bandes de Cannes. Mais cet exemple ichtyen permet, sous couvert de « poissonade » de mettre sur le devant la scène un sujet intéressant. Personne n’est à l’abri de l’uberisation

1. Il n’y a pas de secteur « protégé »

L’uberisation, la plateformisation, en d’autres termes : l’intégration du digital non pas simplement comme canal de communication mais comme manière de penser une organisation toute entière, peut s’appliquer à tout et n’importe quoi.

Entreprises, associations, villes, universités, partis politiques : tout est sujet à une réinvention par le prisme de l’instantané, du rapprochement et du lien. Ou encore d’une pensée en mobilité et contextualisée voire d’un rapport à l’usage plus qu’à la possession et pour finir de la collaboration tout autant que de la consommation… Penser en mode digital ouvre de nouvelles portes, permet de faire émerger de nouvelles choses à tous les niveaux… et ne laisse donc aucun territoire à l’abri de son influence. Du marketing aux RH en passant par la finance, le RSE ou encore la logistique, les occasions de réinvention sont innombrables.

2. Il y a ceux qui perçoivent une menace et il y a ceux qui y voient une opportunité

Oui, c’est une banalité. Mais peut-être pas si évidente que cela. Ceux de la première catégorie sont plus nombreux que ceux de la seconde. Pourtant, quand Accor décide de lancer AccorHotels.com et de répertorier sur son site tous les hôteliers indépendants, jusqu’alors considérés comme concurrents… Quand ORPI lui emboîte le pas, quelques semaines plus tard, en lançant Orpi Direct permettant à des particuliers de venir déposer leur annonce sur le site sans signer de mandat et de bénéficier de packs de services créés pour l’occasion… Bref, quand des organisations se mettent en ordre de bataille et même de rassemblent pour se réinventer positivement, de très belles idées business peuvent émerger. Si de grands groupes ou des réseaux leaders peuvent le faire, cela doit inspirer des structures plus petites qui s’imaginent trop rigides pour « penser en mode start-up ».

Bien souvent, la difficulté réside à coordonner et embarquer l’ensemble de l’organisation sur ce sujet. La communication ou le marketing seuls, ne pourront parvenir qu’à créer des mouvements de surface. Il faut que l’impulsion (stratégique et comportementale) soit donnée par la Direction.

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