19 juin 2015

Temps de lecture : 2 min

Street Fighter à Paris : Barack vs Vlad !

En reprenant les codes du cultissime Street Fighter II, le studio de création Le3 fait s’affronter Vladimir Poutine et Barack Obama sur les murs de Paris. Une manière ludique d’aborder la géopolitique mondiale par le prisme du jeu vidéo.

En reprenant les codes du cultissime Street Fighter II, le studio de création Le3 fait s’affronter Vladimir Poutine et Barack Obama sur les murs de Paris. Une manière ludique d’aborder la géopolitique mondiale par le prisme du jeu vidéo.

Dans le coin gauche, « Barak », président des Etats-Unis. Dans le coin droit, « Vlad », président de la Fédération de Russie. L’espace d’une soirée, sur les bords du Canal Saint-Martin à Paris, les deux chefs d’Etat ont eu l’occasion de s’en mettre plein la tête. Comment ? Grâce à une projection sur un mur baptisée Holofighters. Les badauds pouvaient prendre le contrôle de l’un des deux personnages et enchaîner les « kicks », comme à la bonne époque de Street Fighter II : « Ce jeu est une référence pour les gamers et a posé par la même occasion les bases du versus fighting », témoigne Julien Nonnon, l’un des fondateurs de Le3, studio de création. Si l’opération d’un soir fût un vrai succès, Julien Nonnon souhaitait dépasser la notion de divertissement et éveiller les consciences : « Street Fighter II a vu le jour au début des années 90, en pleine Guerre Froide entre les Etats-Unis et la Russie. On se rend compte aujourd’hui que la situation n’a pas vraiment évolué. On souhaitait faire passer un message ludique en utilisant spécialement ces deux figures ».

Le mimétisme avec le jeu est bluffant et la performance de taille. Le studio Le3 a du programmer environ 90 postures de combat et adapter la tête des deux hommes politiques avec le corps des personnages virtuel. Et le résultat est grandiose : « Grâce à son système de projection embarquée, le studio offre au public une expérience de Street Gaming unique en plein cœur de Paris, et transforme la ville en un nouveau terrain de jeu », décrit le site. Surprise, Vladimir Poutine incarne Guile, un militaire… américain dans le jeu. Mais le treillis militaire a sûrement guidé le studio dans son choix, car l’homme au visage de suricate le porte comme personne. Barack Obama apparaît lui sous les traits de Terry Bogard, personnage central de la série Fatal Fury, jeux de combat sorti en 1991, quelques mois après le hit de Capcom.

L’année dernière, une compagnie d’assurance turque affolait la toile en adoptant elle aussi Street Fighter pour faire sa promotion. Résultat ? Plus de 3 millions de vues pour un secteur peu habitué à sortir des sentiers battus. Plus près de nous, la communication du Gouvernement a fait de la culture geek un axe privilégié : « Depuis maintenant plus de dix ans, la culture geek est devenue « mainstream » et dépasse de loin les niches de public auxquelles elle était auparavant confinée. Parallèlement, les séries télévisées ont gagné en qualité et sont aujourd’hui parfois même plus innovantes et puissantes que les œuvres cinématographiques. Ce sont des éléments centraux de l’imaginaire contemporain, générant un fort intérêt et un fort attachement. Une communication s’appuyant sur eux a d’autant plus de chances de dépasser l’habituelle audience restreinte de la communication publique classique », révèlait Romain Pigenel, Directeur adjoint en charge du numérique du SIG, Service d’Information du Gouvernement. En jouant sur l’amusement et en titillant les consciences, le studio Le3 transforme un jeu vidéo, véritable hit mondial, en une entité pouvant élever les consciences. Ou comment passer du divertissement à la conscientisation. Un combo réussi qui devrait en appeler d’autres dans la capitale.

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