ZEvent 2025 : de Twitch aux JT, l’événement caritatif devenu phénomène national
Avec plus de 16 millions d’euros récoltés et une couverture qui a dépassé Twitch pour gagner les médias généralistes, le marathon caritatif de Montpellier confirme en 2025 son statut de phénomène culturel et solidaire.
On pourrait croire la formule connue, mais l’effet reste imparable : défis délirants, raids de dons, et ce compteur qui s’emballe sous les yeux de centaines de milliers de spectateurs. Pour cette édition 2025, plus de 250 créateurs se sont mobilisés, dont une cinquantaine réunis à Montpellier. Antoine Daniel, HortyUnderscore, Baghera Jones, Étoiles, EnjoyPhoenix, mistermv, Ultia ou encore Mynthos étaient de la partie, tandis que Joyca et Mastu faisaient leurs débuts sur site, preuve d’un renouvellement des têtes d’affiche sans renier l’esprit collectif.
Et dimanche soir… peu avant minuit, le verdict est tombé sur X : « Le montant final officiel de ce #ZEVENT2025 s’élève à 16 179 096 €… Merci à tous ». Un record absolu qui surpasse les 10,15 millions d’euros de 2024 et les 10,28 millions de 2021, propulsant l’événement bien au-delà de ses équivalents mondiaux, du Stream for Humanity (3,5 M€) aux Friendly Fire allemands (1 à 2 M€).
Si les grands noms attirent l’attention à l’ouverture, c’est bien la mécanique des donation goals qui rythme le ZEvent et en fait un objet unique. Le principe est simple et redoutablement efficace : à la manière d’un Téléthon, chaque streamer se fixe une série de paliers chiffrés et promet un défi, souvent loufoque ou surprenant, à réaliser en direct une fois le seuil franchi.
Certains créateurs jouent la surenchère pour galvaniser leurs communautés, d’autres privilégient l’autodérision. Samuel Étienne, figure atypique du streaming, a pleinement joué le jeu : déjà remarqué avec son “Questions pour un streamer” en 2020, il s’est offert un final marquant le dimanche après-midi en se prêtant en direct à une séance de tatouage de dragon réalisée par l’artiste Luna Nekii, un marathon de cinq heures retransmis devant des milliers de spectateurs.
Une cagnotte record redistribuée à des associations dans le domaine de la santé
Outre le montant récolté, l’édition 2025 a mis en avant une sélection d’associations variées dans le domaine de la santé. On retrouve ainsi l’Association Française des Aidants, Helebor, la Ligue contre le cancer, Nightline, ainsi que le collectif Santé Enfance composé de quatre associations (L’envol, Le Rire Médecin, Sparadrap et Sourire à la vie). La Fondation de France assurait quant à elle la centralisation des dons et leur redistribution – en parts égales – aux différentes associations bénéficiaires, garantissant transparence et équité dans le processus.
Philippe Bergerot, président de la Ligue, déclarait d’ailleurs en amont de l’évènement qu’« être bénéficiaire du ZEvent est un honneur ». Pour la communauté du Zevent, il s’agissait avant tout de faire partie d’une histoire qui dépasse – largement – le gaming.
Twitch, TV, journaux… Un large écho médiatique pour cette édition 2025
Le ZEvent 2025 n’a pas seulement enflammé Twitch, il a aussi trouvé un large écho dans les médias généralistes. BFMTV a ouvert le week-end en soulignant la mobilisation de « près de 350 streameurs » et des donation goals « toujours fous », rapidement relayée par CNEWS, LCI et Konbini, qui suivaient presque en temps réel l’évolution du compteur. Au moment de la clôture, TF1 Info a consacré un sujet à la somme record de 16,18 millions d’euros et rappelé le thème choisi : patients, aidants et santé mentale.
Dans la presse écrite, Le Monde s’est amusé des « piscines à balles » et des confettis déclenchés à chaque palier, tout en publiant une analyse plus structurelle sur le modèle économique de l’événement. D’autres rédactions, comme TV5Monde ou RFI, ont insisté sur le statut désormais acquis du ZEvent : celui de plus grand marathon caritatif en ligne en France, capable de rassembler bien au-delà de la communauté gaming.
En bref, le ZEvent était partout et s’impose encore davantage comme un média-événement à lui tout seul – concert live, codes TV revisités, mécaniques interactives, et un casting qui agrège gaming, pop culture et cause sociale –. Dans un paysage où la philanthropie se digitalise, la formule hybride (site + distanciel) élargit la base donatrice et stabilise la collecte. Les bénéficiaires y gagnent un capital d’attention rare, les créateurs un récit commun, et l’écosystème français un rendez-vous de rentrée désormais incontournable. Reste une question stimulante pour 2026 : comment continuer d’innover (format, pédagogie, transparence d’impact) sans perdre la spontanéité qui fait le charme — et la force — de ce marathon caritatif.
