12 octobre 2017

Temps de lecture : 4 min

« On va voir de plus en plus de femmes guerrières dans les campagnes publicitaires »

Triple championne du monde de boxe en super-plumes, Maïva Hamadouche a le coup de poing facile et un caractère bien trempé. Décidée, sympathique et ambitieuse, elle incarne un modèle de femme devenu incontournable pour les annonceurs. Policière à Paris, elle ressent aujourd’hui un intérêt accru des annonceurs pour les femmes guerrières…

Triple championne du monde de boxe en super-plumes, Maïva Hamadouche a le coup de poing facile et un caractère bien trempé. Décidée, sympathique et ambitieuse, elle incarne un modèle de femme devenu incontournable pour les annonceurs. Policière à Paris, elle ressent aujourd’hui un intérêt accru des annonceurs pour les femmes guerrières… Décryptage extrait du rapport Golden Club réalisé par la rédaction d’INfluencia et en partenariat avec M6 Publicité.

INfluencia : comment définiriez-vous une femme guerrière ?

Maïva Hamadouche : pour moi, une femme guerrière est celle qui parvient à tout gérer de front à la fois dans sa vie professionnelle et sur le plan personnel. Dans la boxe, il faut forcément avoir un tempérament guerrier pour gagner. Mais quand je suis au travail, je suis aussi impliquée à 100%. Je suis une des rares femmes à avoir intégré le service de sécurisation et d’intervention de la Police nationale à Paris. Ce métier est très physique et je l’exerce après mes entraînements de boxe que je fais en matinée mais je ne m’économise pas quand je suis en uniforme. Je veux tout mener de front. Faire tout à fond, c’est ça la définition d’une femme guerrière.

IN : pourquoi avoir choisi la boxe ?

MH : j’avais des problèmes de comportement. J’ai été éduquée grâce à la boxe. J’ai commencé à 14 ans en savate et je suis passée à la boxe anglaise en 2001. Je suis professionnelle depuis 2013 dans la catégorie super-plumes et j’ai remporté deux titres de championne d’Europe et trois titres de championne du monde IBF.

IN : malgré votre palmarès, vous devez continuer de travailler pour boucler vos fins de mois…

MH : les primes que nous recevons n’ont rien à voir avec celles qui sont accordées aux hommes. Pour un titre de championne du monde, je touche à peine 10.000 euros alors qu’un champion d’Europe gagne 80.000 euros. Pour une ceinture mondiale, un boxeur reçoit au pire quelques centaines de milliers d’euros et au mieux plusieurs millions. Même si je parvenais à unifier tous les titres de championne du monde dans ma catégorie, je ne toucherais pas plus de 80.000 euros.

IN : les sponsors ne se bousculent pas non plus au portillon…

MH : pas encore mais avec mon nouveau avocat-conseil, Sevan Karian, nous cherchons activement à trouver des partenaires et nous sommes actuellement en négociation avec Adidas, Nike, Under Armour et Eden Park. J’espère signer un contrat dans les toutes prochaines semaines.

IN : pourquoi une marque devrait-elle s’appuyer sur vous pour assurer sa promotion ?

MH : car je suis une femme qui se donne à 100% et qui fait tout pour ne pas décevoir. J’ai une boxe très offensive et agressive qui attire les spectateurs car ils savent qu’il se passera toujours quelque chose pendant mes combats. Je me sens obligée d’avancer coûte que coûte et de prendre tous les risques sur le ring. Je préfère perdre par KO que sur décision des arbitres. C’est pour cela que je m’entraîne exclusivement contre des hommes. J’ai le devoir de faire de beaux combats et de sortir de belles performances. Je le fais pour moi mais aussi pour toutes les autres femmes. Je ne suis pas féministe pour autant car une femme, tout comme un homme, doit prouver qu’elle vaut le coup pour qu’on puisse s’intéresser à elle.

IN : pensez-vous que les marques s’intéressent de plus en plus aux femmes guerrières pour assurer leur communication ?

MH : on commence à sentir une certaine évolution dans ce sens. De plus en plus de marques sont prêtes à travailler avec nous. Dans la boxe, cela reste assez compliqué car si un annonceur n’hésite pas à montrer un boxeur en pleine action sur le ring, il rechigne encore à afficher des photos d’une femme en sang avec une arcade sourcilière ouverte. Les médailles que les boxeuses ont obtenues aux Jeux Olympiques ont néanmoins eu un impact chez certaines marques qui commencent à s’intéresser à nous. Le rugby et le football féminin sont aussi de plus en plus populaires comme vient de le prouver le récent Euro de Football. Mais même si mon palmarès est déjà plus important que celui de boxeurs comme Jean-Marc Mormeck ou Brahim Asloum, je pense qu’il va falloir que je décroche trois ou quatre titres mondiaux supplémentaires pour être aussi connue qu’eux auprès du grand public. Mais je n’ai peur de rien et je suis jusqu’au-boutiste. Je termine toujours ce que je commence…

IN : êtes-vous en contact avec d’autres « femmes guerrières » dans le sport pour tenter d’accroître votre popularité auprès des annonceurs ?

MH : je ne connais pas personnellement d’autres boxeuses car ce sont toutes des adversaires potentielles pour moi. J’ai également très peu de contacts avec d’autres sportives en dehors de certaines joueuses de rugby et de la nageuse Camille Muffat (disparue en 2015) avec qui je m’entendais très bien. Mais Sevan Karian et son cabinet ASK, qui représentent notamment des footballeuses du PSG et de l’Olympique Lyonnais, cherchent à développer un pool de sportives qui pourraient intéresser des marques. Je suis persuadée qu’on va voir de plus en plus de guerrières dans les campagnes publicitaires à l’avenir. Les femmes ambitieuses qui recherchent la performance vont être de plus en plus populaires.

Découvrez le Report n°2 sur la « Génération guerrière », en partenariat avec M6 Publicité

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