15 novembre 2011

Temps de lecture : 1 min

Verizon, l’anti Apple?

Alors que les campagnes d’Apple et de son iPhone tendent à s'essouffler - la simple présentation du produit n’étonnerait plus - les concurrents n’hésitent pas à s’affirmer en proposant du spectacle, du vrai. C’est le cas notamment du dernier spot de Verizon, qui dépeint un monde qui n’est plus que l’ombre de lui même et où le téléphone est devenu un trésor qui ne doit pas tomber dans de mauvaises mains...

Tout commence dans une rue commerçante qui se veut asiatique. Les panneaux, les passants, la fumée qui s’échappe des bouches d’égouts, les camions de livraison, tout nous permet d’imaginer la vie qui se dégage du quartier et de la ville. Mais rapidement, cette mise en scène de bouillonnement culturel apparait comme un lieu de non droit où les rebelles se cachent en vue de leur prochain coup porté au «Parti». Et les rebelles ne tardent pas à apparaître…

L’enfant-messager s’approche, sans toutefois perdre son calme pour chuchoter à l’oreille de celui qui sera notre héros. Surprise, ce dernier est tout sauf asiatique. Regard de cuir et veste ténébreuse, il représente cet outcast qui se sent proche des “autres”, celui capable de se fondre dans un monde “étranger”.

Il est temps de passer à l’action. Il se saisit de son casque, et sa moto futuriste surgit des bas-fonds de la Terre. La ville qui semble s’être instantanément vidée laisse apparaître un convoi mystérieux de camions blindés. L’ennemi, qui habituellement possède des signes distinctifs, est ici représenté par le même code que notre héros: le noir mat. Notre motard serait-il un mutin en puissance? Doit-on y voir un clin d’oeil au 1984 d’Apple ?

S’ensuit une scène d’action digne d’Hollywood, puis la découverte d’un cube mystérieux qui renferme l’objet du toutes les convoitises. Notre héros jusque- là impassible, esquisse un léger sourire de satisfaction. Le monde est sauf. La signature qui vient conclure le spot de l’opérateur américain, Verizon, « Too powerful to fall in the wrong hands »  file la métaphore du bon et du méchant. Opposition qui selon Nietzsche, naquit chez les aristocrates de toute société. Ces derniers se seraient en effet auto-proclamés comme “bons” pour affirmer leur richesse, leur beauté et leur excellence. Le mot “bon” désignant ainsi les hommes de la caste la plus élevée, celle des guerriers. Et voilà obsolète notre définition moderne où le bon est l’altruiste, le charitable, celui qui a pitié.

Consommer apparaît comme un acte réservé à une élite – à l’opposé de la vision d’Apple – pire encore, se battre devient indispensable pour maintenir son statut…

Alexandre Ribichesu
flavors.me/alexandreribichesu

 

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