4 janvier 2023

Temps de lecture : 3 min

Uber : résister en Ukraine

La nouvelle campagne de la plateforme de VTC, tournée, réalisée et produite en Ukraine, met en avant certains de ses chauffeurs locaux qui luttent contre l’invasion russe en transportant leurs concitoyens. Efficace…

Les campagnes les plus simples sont souvent les plus efficaces. Ces trois spots nous racontent les histoires d’Oksana, de Dima et de Pasha. Ces chauffeurs Uber ont décidé de rester au pays pour participer aux efforts de guerre de leur nation sans quitter le volant de leur voiture.

Après avoir évacué ses filles pour les mettre en sécurité, Oksana est retournée chez elle pour transporter des concitoyens qui souhaitaient échapper aux combats. Au milieu des bombardements, elle a pris la route pour aider des mères et leurs enfants. Un voyage lui a demandé 28 heures d’effort. Après les premières attaques de l’armée russe, le 22 février 2022, Dima est resté pendant trois jours cloitré à son domicile. Le choc passé, il a réalisé que des milliers d’Ukrainiens avaient besoin de se déplacer. Il a alors choisi de reprendre sa voiture. Parmi les 674 trajets qu’il a effectués durant le blocus de Kiev, un de ses souvenirs les plus cher est celui où il a emmené un soldat voir sa fille pour la toute première fois. Le militaire avait caché à sa femme qu’il combattait depuis trois mois en première ligne. Avant de repartir à la guerre, il a pu serrer son bébé dans les bras grâce à Dima. Pasha a, lui, vécu trois semaines sous les bombes au côté de sa mère. Après avoir mis sa famille en sécurité, il est revenu à Tchernihiv, au nord de Kiev près de la frontière biélorusse, pour conduire ses compatriotes vers les destinations de leur choix. Le 21 mars 2022, son van a été criblé d’impacts lorsqu’une pluie d’obus est tombé sur la route. Cet incident ne l’a pas découragé et il est parvenu à sortir plus de 100 personnes de l’étau imposé par l’armée russe, protégé par le petit lion en peluche qui ne quitte pas son tableau de bord. Il garde comme souvenir de cette période dans sa boîte à gants les objets que certains de ses passagers ont laissé derrière eux. Une petite voiture, un parapluie, un jouet en plastique… Certaines babioles ont beaucoup plus de valeur et de signification qu’une médaille dorée.

Produite par l’agence Banda qui possède des bureaux à Kiev et à Los Angeles et réalisée par Oleg Tomin, cette campagne a été diffusée sur toutes les plateformes d’Uber et notamment sur son site et sur ses comptes YouTube, Instagram et LinkedIn. Tous les dons qu’elle permettra de collecter seront redistribués à UNITED24, la campagne mondiale de financement participatif du président ukrainien, Volodymyr Zelenski.

Depuis le début de la guerre lancée par Moscou, Uber a financé le transport de plus de 100.000 Ukrainiens qui souhaitaient échapper aux bombes. La plateforme a aussi permis à des volontaires de nombreuses ONG comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) de rejoindre les zones sensibles vers lesquels ils étaient appelés. Le groupe américain a aussi permis l’envoi de 220 camions remplis de nourriture vers les régions bombardées et il a transporté le personnel médical de plus de 100 hôpitaux du pays. Il a également crée une application de covoiturage, baptisée Uber Restore, afin de permettre aux conservateurs de musées ukrainiens de bénéficier de trajets gratuits et à la demande pour identifier, restaurer et protéger le patrimoine culturel endommagé ou menacé par la guerre.

Toutes ces initiatives ne sont, bien évidemment, pas dénuées d’arrière-pensées. La plateforme a longtemps été la cible de nombreuses critiques. Les Uber Files ont notamment fait beaucoup de dégâts pour la notoriété de l’entreprise. Ces 124 000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des courriels et des messages des dirigeants de l’époque ainsi que des présentations, des notes et des factures, ont prouvé que la société avait « enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier », selon le Guardian qui a publié ces révélations comme d’autres membres du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui comprend notamment le Washington Post, Le Monde et la BBC. Uber affirme aujourd’hui avoir mis fin à toutes ces pratiques. Le groupe ne ménage pas aujourd’hui ses efforts pour améliorer sa réputation. Sa campagne en faveur de l’Ukraine rentre dans cette stratégie.

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