9 janvier 2024

Temps de lecture : 2 min

Uber Eats ne veut plus être comparé à Uber Shit

La rançon du succès peut, parfois, avoir un goût amer. Avec plus de 5 millions d’utilisateurs de ses services de VTC en France et une part de marché nationale de 50% du secteur de la livraison rapide, Uber est devenu en quelques années une marque connue et reconnue aux quatre coins du pays.

Le cabinet de conseil EY l’a même classé au troisième rang des enseignes préférées des Français sur le segment de la restauration rapide et à emporter. Aujourd’hui, on ne prend pas un taxi mais un Uber et on ne se fait plus livrer un repas mais on appelle Uber Eats. Ce mot semble également être entré dans le vocabulaire des membres de notre gouvernement.

De la dope à domicile

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi utilisé l’expression « Uber Shit » pour désigner les trafiquants de drogue qui utilisent les réseaux sociaux pour livrer leurs produits directement à domicile. « Je vais lancer un très gros travail sur les livraisons de drogue, les Uber shit », résumait-il dans une interview à La Provence qu’il a lui-même relayé sur son compte Facebook. Cet usage sémantique commence à sérieusement agacer le groupe américain.

1300 livreurs à Marseille

« Nous déplorons l’utilisation de l’expression ‘Uber Shit’ qui risque de générer un amalgame dont pourraient pâtir les 1300 livreurs indépendants qui se connectent chaque semaine pour effectuer des livraisons sur l’application Uber Eats à Marseille », regrettait, jeudi dernier, dans les colonnes de La Provence un porte-parole d’Uber Eats France. « Notre application est exclusivement dédiée à la livraison de repas et de courses, précise le représentant du groupe. Nous stipulons (dans notre charte, n.d.l.r.) clairement auprès des livreurs et de nos clients qu’il est strictement interdit d’utiliser notre application pour commettre ou tenter de commettre un délit comme le transport ou le trafic de drogue. » On aurait pu s’en douter…

Le groupe fondé à San Francisco ne devrait pourtant pas se plaindre de voir son nom utilisé à tort et à travers quand il a lui-même choisi pour marque un mot utilisé dans le langage courant.

Uber à la mode…

Über est un nom commun allemand qui signifie « au-dessus de ». Il a commencé à devenir populaire aux Etats-Unis dans les années 80 lorsque le groupe de punk Dead Kennedys l’a utilisé dans son titre intitulé « California Uber Alles ».  Ce terme remplace aujourd’hui dans la langue anglaise des mots comme « beaucoup » et « vraiment », si l’on en croît la définition publiée dans l’Urban Dictionary. Un restaurant peut être considéré « uber fancy » ou « uber cool », une sauce pimentée « uber hot », une critique « uber mean » et un crétin « uber dork »… En France, le terme ‘Ubérisation’ fait son entrée dans les pages du Petit Larousse en 2017 assorti de la définition suivante : « remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres ».

L’expression utilisée par Gérald Darmanin est davantage liée à la société Uber Eats qu’au terme générique d’ « uber » mais cet usage sémantique n’est-il pas la preuve que cette marque est entrée dans notre quotidien ?

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