11 décembre 2017

Temps de lecture : 5 min

La stratégie de la co-création va devenir incontournable

Etre prestataire de son client c’est bien mais devenir son associé cela pourrait être mieux. La co-création est en pleine expansion et devient un vecteur majeur de la transformation des entreprises. Ce sujet était au centre du Fujitsu Forum de Munich couvert par INfluencia.

Etre prestataire de son client c’est bien mais devenir son associé cela pourrait être mieux. La co-création est en pleine expansion et devient un vecteur majeur de la transformation des entreprises. Ce sujet était au centre du Fujitsu Forum de Munich couvert par INfluencia

Tout n’est qu’un éternel recommencement. En réalité, nous mettons souvent en avant de nouvelles idées ou modes de fonctionnement qui, au final, ne sont que des concepts qui remontent à des millénaires -parfois aussi loin que la civilisation des anciens Grecs. Et il est intéressant d’examiner comment ces concepts ancestraux se transforment et progressent au fur et à mesure des évolutions de nos sociétés. Et comme il est tout aussi captivant d’essayer de prédire les transformations à venir, la co-création en fait partie.

Bien qu’une compréhension complète de l’avenir nous échappe, il est utile d’essayer de cartographier la trajectoire des grands phénomènes actuels. Cela signifie une anticipation des entreprises à travers un discernement et une très bonne lecture d’une époque en pleine transformation. Et parmi ces nouveaux paradigmes, la co-création représente un nouveau modèle économique voire même un nouveau mode de pensée.

Suivre la co-création à travers la continuité et le changement

Le concept qui n’est pas nouveau mais que l’on peut considérer comme augmenté avec l’innovation, repose sur la mise en commun des connaissances, des idées et des ressources d’un partenaire. Le terme a actuellement le vent en poupe, et les clients sont de plus en plus désireux d’y participer. C’est même devenu une stratégie de développement incontournable et à intégrer auprès des équipes. « C’est une nouvelle vision du digital qui est en train d’émerger. Nous ne sommes plus dans une logique de prestation mais dans une démarche d’élaborer ensemble une nouveau produit ou modèle économique. On prend désormais les risques ensemble » explique Ravi Krishnamoorthi, Vice President & Head of Business Consulting, Digital & Application Service de Fujitsu rencontré au Fujitsu Forum de Munich, une conférence internationale sur les enjeux IT d’aujourd’hui et de demain focalisée sur un nouveau modèle lié à la co-création.

Mais malgré son succès récent voire un regain de mode, la co-création n’est pas un principe nouveau. Elle est née des nouvelles idées de stratégies concurrentielles -lorsque les entreprises ont été introduites pour la première fois à de nouveaux processus liés à la technologie- et des changements qui exigeaient clairement une nouvelle forme de coopération entre les professionnels. La co-création était nécessaire pour aider les organisations à traverser les premières étapes du processus d’introduction de la technologie qui à l’époque pouvait être perçue comme perturbatrice. Mais même à ce stade, elle n’était pas vraiment nouvelle -cela signifiait simplement travailler en étroite collaboration avec son client. Cependant, il y a quelque chose de nouveau dans l’itération actuelle de la co-création…

La co-création numérique : un vieux monde qui se repense

Ce type de collaboration intégrée où les organisations unissent leurs forces non seulement pour introduire de nouvelles technologies, mais aussi pour effectuer des changements d’organisation, de processus et même de modèles d’entreprise est un bouleversement majeur dans la réflexion que doit avoir l’entreprise. Il faut aussi modifier les technologies de l’information et de la communication en fonction des changements dans la gouvernance d’entreprise et la création de valeur. Une vraie transformation ne peut se produire que si le côté commercial et le côté technologique sont réunis. « Les risques de se faire disrupter sont désormais incalculables. Votre entreprise peut en moins d’une année péricliter sans que vous ayez eu le temps de vous adapter à une nouvelle concurrence. On est un peu tous dans une arène digitale sans savoir si on va croquer ou se faire croquer. Je pense que les entreprises qui sont aujourd’hui établies doivent être sur le qui-vive dans une ère où la technologie est prédominante et surtout permet aux consommateurs d’engager la conversation directement avec les marques sans passer par des intermédiaires. Les start-up sont à l’origine de ce grand changement et les grands groupes et entreprises établis doivent réagir et penser à s’entourer de compétences qu’elles n’ont pas en interne », précise le Docteur Alex Bazin, VP, Advanced Technologie Division du groupe japonais.

Si à la base, l’entreprise est dépourvue de co-création, il y a de fortes chances pour que l’activité ne soit pas en baisse mais à long terme cela peut poser problème pour cause de non adaptation aux nouveaux usages. Cette non-transformation ne permettra pas de profiter des changements internationaux ou mondiaux. L’aptitude à comprendre les évolutions technologiques sera probablement moins efficace. Sachant que la nature exponentielle de l’industrie informatique permet de passer d’un cycle d’innovation complet en l’espace de 3 à 4 ans. Donc, une fois le retard accumulé, il devient plus compliqué et plus couteux de le rattraper. CQFD…

Technologie + créativité = la clé de voute

LE forum de Munich couvert par INfluencia met aussi en avant L’importance des changements et la difficulté de prédire l’avenir. Du moins, pas au-delà de 3-4 ans. Mais on peut déjà regarder les preuves des tendances passées pour donner un aperçu approximatif de ce que les prochaines années pourraient contenir. Quand on analyse le calendrier des changements technologiques au cours des années, un modèle, pour le moins surprenant, semble émerger. C’est ce qu’explique le Docteur Joseph Reger, Chief Technologue Officer de Fujitsu lors de sa conférence sur les CTO au Forum : « La première révolution industrielle a eu lieu au début du XIXème siècle. Presque 100 ans plus tard, la deuxième révolution industrielle est arrivée, et la suivante s’est produite 50 ans après. Et la quatrième révolution industrielle ? Oui la « révolution numérique » est en cours et pas moyen de savoir combien de temps elle va durer ».

Si on s’en tient à ses propos, le délai entre chaque changement technologique majeur semble être réduit de moitié à chaque fois. Si cette hypothèse est respectée, la prochaine révolution aura lieu dans 12 ans, juste après l’année 2025. Et il est probable que cette cinquième révolution à mi-chemin des années 2020 entraînera une utilisation massive de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique. Comme la plupart des choses deviennent automatisées, la valeur du travail humain sera dans la créativité, c’est-à-dire ce que les machines n’arrivent pas encore à faire. L’entreprise doit donc miser et aider les employés à être créatifs. Et surtout il faut prendre au sérieux la créativité en misant sur l’interactivité entre les individus sans pour autant la voir uniquement comme un art mystérieux et subjectif.

L’entreprise doit donc générer de nouvelles idées grâce à la pollinisation croisée. C’est la meilleure façon de concevoir un environnement créatif et donc de devenir hybride et repenser un style de vie propre aux entreprises. On peut déjà prédire que la co-création et le lieu doivent soutenir une réflexion exploratoire à court terme pour mieux entrevoir l’horizon 2025. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, il faudra penser la co-création du futur de l’entreprise autant qu’il faudra anticiper cette co-création pour construire le futur lieu de cette entreprise. Et si l’envie de co-créer prend forme. Il faudra bien insister sur le « co ». Bonne route à tous…

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