Sous le Radar : le festival qui réinvente la narration culturelle à Saint-Ouen
Le Festival Sous le Radar revient à Communale Saint-Ouen les 23 et 24 mai avec une programmation pluridisciplinaire mêlant musique, exposition, performances et média en live. Un format hybride qui s’impose comme un laboratoire narratif à suivre de près pour les pros des médias, du marketing et de la communication culturelle.
Pour sa troisième édition, le Festival Sous le Radar investit l’immense lieu de vie Communale Saint-Ouen, connu pour son ancrage culinaire et culturel. Créé en 2022, ce festival indépendant met en lumière la scène artistique émergente à travers une programmation à la fois audacieuse, accessible et multidisciplinaire. En deux jours, plus de 700 festivaliers par soir sont attendus pour découvrir douze concerts, une exposition collective, des performances visuelles immersives et un plateau média en direct.
La direction artistique affirme une volonté de décloisonner les formats et de croiser les regards. Sur scène : DO not DO, duo électronique abrasif, Olympe Chabert, voix slamée à fleur de peau, ou encore Holly North, figure montante de la scène berlinoise. Les performances de XIXI et Nascaa, mêlant live audio et VJing, traduisent une esthétique sensorielle, appuyée par une scénographie immersive.
L’exposition « Rêve Party », conçue par le collectif détour et le média Jamais Assez Toujours Trop (JATT), prolonge cette immersion. Elle réunit onze artistes plasticiens autour d’un thème : la fête comme terrain de fiction et de résistance. Matériaux bruts, installations narratives, récits intimes : l’expérience est pensée comme un espace mental et émotionnel. Gratuite et ouverte tout le week-end, elle incarne cette volonté d’offrir au public un autre rapport au geste artistique, hors des circuits muséaux traditionnels. Une posture qui s’inscrit pleinement dans les attentes d’une jeune génération en quête de formats libres, décloisonnés et accessibles.
Un plateau média pour boucler la boucle
En parallèle, un plateau média animé par JATT est installé au cœur du lieu, enregistrant en direct des échanges entre artistes, journalistes, programmateurs et penseurs de la culture émergente. L’idée : créer une boucle conversationnelle, documenter le festival en temps réel, mais aussi offrir un espace de parole où se discutent enjeux de production, récits minorés et pratiques artistiques alternatives. Ce dispositif agit comme une extension éditoriale du festival, et montre comment la programmation devient stratégie narrative. Le contenu est vivant, incarné, pensé pour circuler : en podcast, en vidéo, en capsule sociale. C’est une manière de faire exister l’événement au-delà du temps réel, et de construire une archive vivante.
Un modèle inspirant pour les marques et institutions culturelles
Sous le Radar se positionne comme bien plus qu’un événement : c’est une plateforme culturelle indépendante, avec une direction artistique forte, une identité graphique soignée, une ligne éditoriale claire et une relation organique avec sa communauté. En cela, le festival fonctionne comme une marque culturelle à part entière. Pour les professionnels du secteur, il incarne une forme de brand content artistique : pas de sponsor tapageur, mais une narration cohérente, ancrée, identifiable. Chaque format (exposition, concert, média) renforce la vision d’ensemble, et offre aux partenaires culturels, institutionnels ou territoriaux un terrain d’activation crédible et authentique.
Dans un paysage saturé de contenus et d’événements formatés, Sous le Radar explore un autre rapport à l’expérience culturelle : plus horizontal, plus incarné, plus transdisciplinaire. En construisant un récit cohérent autour de la fête, de la parole et du regard, il anticipe ce que beaucoup de marques et d’acteurs culturels tentent aujourd’hui de capter : le désir de sens, de lien et de récits collectifs. Un modèle à observer, à soutenir, et à peut-être répliquer — sans en perdre l’âme.
