22 novembre 2016

Temps de lecture : 4 min

Social media : que peut-on apprendre des journalistes étrangers ?

En terme d'utilisation des réseaux sociaux, les journalistes français sont-ils habiles ou au contraire plutôt patauds ? Font-ils bonne figure face aux Américains, Allemands ou encore Finlandais ? Cision a mené l'enquête et nous livre ses résultats.

En terme d’utilisation des réseaux sociaux, les journalistes français sont-ils habiles ou au contraire plutôt patauds ? Font-ils bonne figure face aux Américains, Allemands ou encore Finlandais ? Cision a mené l’enquête et nous livre ses résultats.

Du personal branding en passant par la veille ou encore la production de contenus, les réseaux sociaux ont bouleversé la manière de travailler des journalistes français. Dans une étude menée par Cision et l’Université Canterbury Christ Church, 56% déclaraient ne plus pouvoir s’en passer et 91% l’utilisaient quotidiennement dans le cadre de leur activité professionnelle. Qu’en est-il à l’étranger et comment la France se comporte-t-elle par rapport aux autres nations ? Cision mène de nouveau l’enquête et propose une vision internationale avec un comparatif entre 7 pays : USA, Canada, UK, France, Allemagne, Suède et Finlande. Retrouvez les résultats complets ci-dessous.

1 – Des réseaux sociaux adoptés par tous les journalistes, non sans quelques bouleversements du métier

Avec 91% des journalistes Français qui utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de leur métier, on pensait qu’ils avaient massivement intégré les réseaux sociaux dans leurs méthodes de travail. Pourtant, ils arrivent derniers du classement des pays sondés et se révèlent légèrement moins consommateurs que leurs confrères étrangers.

– les pays nordiques sont les plus addict avec 96% des journalistes Finlandais et la Suédois utilisant les médias sociaux, dépassant même légèrement les US et le Canada qui sont 95%.

– moins de 2h par jour : c’est la norme pour l‘ensemble des pays : les journalistes français sont 43 % à confirmer une telle fréquence d’utilisation, partagée par l’ensemble des pays sondés : allant de 41% pour les USA à 49 % pour l’Allemagne et la Finlande.

Cette utilisation massive ne va pas sans certains changements au sein de leur profession, puisqu’ils sont en moyenne 61% à affirmer que « les médias sociaux ont fondamentalement changé le métier de journaliste » :

– le ressenti est le plus fort Outre-Atlantique : 76% pour les Canadiens et 66% pour les US.

– en Europe, la France arrive en tête avec 65% de journalistes d’accord avec cette affirmation, la Suède en dernier (52%)

2 – Une utilisation plus modérée des réseaux sociaux par les journalistes français

Si les réseaux sociaux ont bel et bien investi les pratiques journalistiques dans tous les pays étudiés, on note une petite particularité française, puisque nos journalistes semblent en avoir une utilisation beaucoup plus modérée :

– 26% déclarent ne pas s’y rendre quotidiennement ce qui est le plus fort taux derrière la Suède (27%) alors qu’ils ne sont que 15 % en Allemagne.

– plus de 4h par jour : tous les pays dépassent la barre des 10 % sauf la France qui est à 6 %

– avec 41%, les journalistes français sont les moins nombreux à utiliser au moins 3 plateformes sociales pour promouvoir leur contenu, les journalistes US, UK, Allemagne ou Canada étant plus de 60%.

3 – Les journalistes nord-américains jouent la carte de l’engagement

D’après cette étude, les journalistes maîtrisant le mieux les réseaux sociaux sont les US et le Canada avec plus de 50% d’entre eux déclarant avoir des « compétences élevées » à « parfaitement à l’aise ». Suivent les journalistes britanniques avec 48% puis les français, allemands et finlandais avec 43%. La Suède ferme ce classement avec seulement 29%.

Les journalistes Nord-Américains sont aussi les plus actifs sur les réseaux sociaux. Le classement est très proche de celui cité précédemment quand il s’agit de poster, relayer du contenu, rentrer en contact avec de nouvelles personnes ou répondre aux commentaires. Il semblerait qu’il y ait une corrélation entre les compétences des journalistes et leur utilisation : plus les journalistes maîtrisent les réseaux sociaux, plus ils en profitent pour interagir avec leurs communautés.

L’engagement de leurs publics est d’ailleurs l’avantage numéro 1 des réseaux sociaux pour les journalistes qui sont 73% à confirmer : « j’engage plus mon audience depuis l’avènement des réseaux sociaux. ». Là encore, les journalistes nord-américains mènent la danse avec une moyenne de 82%, le France est à 70% et la Suède dernière avec 57%.

4 – Réseaux sociaux et Journalisme : entre méfiance et dépendance

Si la majorité des journalistes des pays sondés sont d’accord pour affirmer que les réseaux sociaux ont changé leur métier, peu d’entre eux considèrent ce changement positif et sans surprise, les français sont les plus pessimistes…

– 43% seulement des journalistes interogés considèrent l’impact des médias sociaux positif. Le plus bas taux est pour la France avec 31% et les plus hauts dépassent de justesse la moyenne en UK (50%) et Suède (52%).

– environ les ¾ des journalistes interrogés sont d’accord avec le fait que : « les réseaux sociaux les poussent à se concentrer sur la rapidité plutôt que sur l’analyse », avec un pic à 89 % pour les journalistes français.

– dans tous les pays, une courte majorité des journalistes s’accordent même à dire que « les réseaux sociaux dégradent les valeurs traditionnelles du journalisme », en particulier chez les français et les nordics pour qui ce taux dépassent les 60%.

Malgré cette méfiance des journalistes français vis-à-vis des réseaux sociaux, il est étonnant de noter que ceux sont eux qui avouent être les plus dépendants de ces derniers, avec 54% déclarant « je ne pourrais plus me passer des réseaux sociaux pour faire mon travail », à égalité avec les Canadiens. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont les plus détachés avec seulement 41 et 42% de journalistes dépendants. (Cf Etude- Schéma 9)

(*) Cette étude a été menée auprès de 2 012 journalistes interrogés entre mars et juin 2016. Elle a été réalisée auprès de journalistes dans 7 pays à travers le Monde : US (300 réponses), UK (418 réponses), France (290 réponses), Allemagne (360 réponses), Canada (246 réponses), Suède (146 réponses), Finlande (254 réponses).

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