16 mars 2015

Temps de lecture : 2 min

Sexe, mensonge et robot sur Tinder…

Si vous pensez que communiquer sur Tinder est aussi simple qu'un clic, alors cette opération bâclée, devrait vous rappeler à l'ordre...

Si vous pensez que communiquer sur Tinder est aussi simple qu’un clic, alors cette opération bâclée, devrait vous rappeler à l’ordre…

Samedi dernier, les utilisateurs de Tinder au festival SXSW qui se tient à Austin ont eu l’occasion d’entrer en contact avec une bien jolie jeune femme de 25 ans prénommée, Ava. Une expérience pourtant au goût doux amer comme le raconte l’un d’eux. En effet, après avoir établi le lien, le piégé qui est aussi journaliste chez Adweek, discute avec elle par sms en mode très personnel et chaleureux. Satisfaite de ses réponses, elle l’a invité sur son compte Instagram qui lui a aussitôt paru bizarre. Car il a été automatiquement basculé sur un autre site en même temps qu’il recevait une photo et une vidéo qui n’avaient rien à voir avec son interlocutrice, le tout faisant la promotion de Ex Machina, un film de science-fiction dont l’avant-première venait juste d’être diffusée au festival d’Austin. Et révélant en même temps que la femme sur les photos n’était autre qu’Alicia Vikander, l’actrice suédoise, héroïne du long métrage interprétant un robot doué d’intelligence artificielle.

Une vraie fausse bonne idée

Si l’idée est plutôt bonne de plonger ainsi son public potentiel dans l’univers du film et d’attirer son attention sur le thème de l’humanité possible des robots, elle laisse franchement à désirer d’un point de vue éthique et créatif, n’étant ni aboutie ni respectueuse. Car se croyant en pleine conversation privée avec une vraie personne et se laissant aller à livrer ses émotions, l’utilisateur a vécu la fin de l’expérience comme un véritable camouflet. Il a même reconnu tout penaud « avoir trouvé rude qu’on ait joué avec ses sentiments et sa sincérité». Tant et si bien que furieux il n’a pas hésité à raconter l’indélicatesse de la tromperie sur les réseaux sociaux.

Et à juste titre, car en contrepartie rien ne lui a été proposé, l’interface se contentant d’être un simple piège, ne racontant aucune histoire et ne débouchant sur aucun autre contenu ou compensation (soirée avec les acteurs, une séance événementielle, place gratuite…) qui auraient valorisé la personne dupée et tourné l’opération à l’avantage du film. Ce qui revient à poser la question de savoir jusqu’où une marque peut aller et à quelle condition elle peut jouer avec son public sans être intrusive ou grossière. L’utilisation du bot Tinder est aussi au coeur du problème. Ce programme, censé prendre la parole à la place d’annonceurs a énormement évolué au point de simuler une conversation avec un humain. Un vrai signal d’une intelligence artificielle de plus en plus performante…

Il ne s’agit pas de remettre en cause ce type de canal de communication mais parce qu’ils sont faciles et nombreux à manipuler, ils nécessitent une pertinence créative capable de rassembler l’audience visée. Condition sine qua non pour qu’une opération de cet acabit soit intéressante et puisse connecter un maximum de personnes. Une chose est sûre, une touche de marketing sociétal n’aurait pas fait de mal. Car s’octroyer le droit d’être aussi intrusif sur ce type  de réseau social, demande un minimum de doigté….

 

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