Pour le meilleur… mais aussi pour le pire. Tel pourrait être le message de la campagne d’Amnesty International et Y&R Buenos Aires. Car oui, les réseaux sociaux, ce ne sont pas que les amourettes à la plage.
« Nigeria : les crimes de guerre de l’armée nigériane; Yémen : des civils tués et blessés par des tirs antiaériens; des Palestiniens torturés et exécutés par les forces du Hamas pendant le conflit de 2014; conflit en Ukraine : des prisonniers tués et torturés… ». La rubrique » Crises et conflits armés » du site Amnesty International regorge d’articles de ce genre. Bien à l’abri des regards et des médias, certaines régions du monde sont le théâtre d’horreurs aussi diverses que trop nombreuses : exécution sommaire, torture, viol… Comme pour la guerre civile en Colombie qui dure depuis des décennies et dont le bilan est accablant. Selon le Centre National de Mémoire Historique (CNMH), le conflit a fait 220 000 morts, 5,7 millions de déplacés, 25 000 disparus…
Que fait la Police ?
Avec l’avènement des réseaux sociaux, les groupes armés ne se privent plus pour faire leur propagande et publier des photos/vidéos ultra-violentes auprès d’un public de plus en plus jeune et facilement manipulable. Et c’est ce qu’a voulu montrer Amnesty International avec sa campagne » Social networks can also show awful lives « . Car pour marquer les esprits, elle utilise un procédé aussi imparable qu’éculé : le selfie et son compagnon de route, le selfie stick. Un peu comme lors d’un concert, une soirée ou en vacances… un milicien et un soldat prennent la pose avec en arrière plan une scène de guerre urbaine : règlement de compte ou exécution. Le baton est quant à lui remplacé par une arme et on a même le droit à un photobomb en règle, avec un soldat tenant un lance roquette.
En octobre 2014, Rue89 publiait un dossier spécial intitulé : Comment Facebook m’a mis sur la voie du djihad. Sa conclusion était accablante : » A ce stade, un constat s’impose : en deux jours, Facebook s’est transformé, pour mon profil tout au moins, en un réseau social pro-djihadiste. Moi qui me demandais si j’allais parvenir à contacter des soldats en Syrie, il semblerait que je n’ai rien à faire : j’ai l’impression que Facebook les trouve pour moi. » Tout est une question d’algorithme. Plus vous suivez des comptes ou des personnes proches de groupuscules extrémistes, et plus votre actualité regorge d’informations violentes et haineuses. L’horreur n’a plus de frontière, et compte tenu de la puissance des réseaux sociaux, il va vraiment falloir trouver des parades pour protéger la jeune génération qui est loin d’avoir la maturité pour y faire front. Un chantier en perspective… aussi vaste qu’urgent.