21 décembre 2023

Temps de lecture : 3 min

Sauvons les catalogues de Noël ?

Pour lutter contre le gaspillage, interdire les prospectus publicitaires semble être une bonne option. Les « victimes collatérales » de ce juste « combat » sont les catalogues de fin d’année que beaucoup d’entre nous aimons feuilleter à l’approche de Noël.

Noël, son sapin, ses rues illuminées, ses bons petits plats festifs et ses catalogues qu’on feuillette en famille pour rêver devant les cadeaux qu’on espère déballer le soir du réveillon… Les traditions ont la vie dure en France mais certaines pourraient bien être menacées dans les années à venir…

Les défenseurs du bien-être animal ne cessent de critiquer les producteurs de foies gras qui gavent leurs canards et leurs oies à l’approche des fêtes. L’impact écologique des catalogues de Noël est, lui aussi, montré du doigt.

Du gâchis, encore du gâchis

Chaque année, 766.000 tonnes d’imprimés publicitaires sont distribuées dans les boîtes aux lettres, si l’on en croit les estimations de l’Agence de la transition écologique (ADEME). Une proportion non négligeable de ces prospectus est jetée à la poubelle sans même avoir été lue. Pour lutter contre ce gaspillage, l’ADEME a lancé, le 1er mai 2022,l’expérimentation « Oui pub ». Dans 14 collectivités volontaires, la distribution d’imprimés publicitaires sans adresse est désormais interdite, sauf en cas d’autorisation visible sur la boîte aux lettres grâce au signe « Oui pub ». Dans 8 territoires, entre 20% et 30% des foyers souhaitent toujours recevoir des imprimés publicitaires sans adresse (IPSA). Mais dans cinq municipalités, cette proportion est inférieure à 10%. Les catalogues de Noël sont une des « victimes collatérales » de cette opération. Pour le plus grand malheur des enfants… mais aussi des marques.

Efficace et populaire

94% des parents envisageaient, au mois de septembre dernier, se procurer un catalogue imprimé pour les fêtes de fin d’année, selon une étude du cabinet Quantitude. 68% des sondés plébiscitent ceux des magasins de jouets et 65% ceux publiés par les hypermarchés. Près d’une famille sur deux (45%) se dit même intéressée par les deux. Et pour cause : les enfants consultent en moyenne trois catalogues pour préparer leur liste au Père Noël. Cet outil publicitaire est d’une efficacité redoutable pour encourager les consommateurs à acheter les cadeaux qu’ils placeront sous le sapin. 72% des parents reconnaissent ainsi que le catalogue consulté par leurs enfants a un impact dans le choix du magasin où ils vont faire leurs emplettes, selon l’enquête de Quantitude reprise dans le magazine LSA.

 

La réalité augmentée? Utile mas pas suffisante

Pour tenter de satisfaire les familles sans pour autant porter atteinte à notre planète en péril, certains distributeurs proposent désormais des catalogues en réalité virtuelle et augmentée. L’enseigne Intermarché a tenté, cette année, cette expérience. « Disponible sans téléchargement via la web application, ce catalogue se consulte facilement sur tous les types d’écran, résume un article du magazine spécialisé Linéaires. Si les descriptions des jouets restent classiques, la réalité augmentée permet de les dévoiler en trois dimensions en scannant le QR code de l’animation. Ils peuvent ensuite être directement ajoutés dans la hotte du Père Noël… qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un panier de courses drive de l’Intermarché le plus proche. » La Toile ne remplace pourtant pas le papier…

La complémentarité s’impose

« Le catalogue digitalisé n’a pas le même usage qu’un catalogue papier, jugeait Nicole Abenhaïm, la directrice générale adjointe marketing et expérience client de Mediapost dans une interview à La revue du prospectus. Le temps de consultation va être aux alentours d’une minute seulement, alors que le catalogue papier contient 2000 références. On va donc devoir faire un choix d’exposition de produits dans ce catalogue digitalisé. » Les consommateurs restent, par ailleurs, attachés à leurs bonnes vieilles habitudes.

91% des parents regretteraient la disparition des catalogues de jouets en format papier à l’approche du réveillon et 70% trouveraient même cela « vraiment dommage » pour les enfants. Si interdire les prospectus inutiles qui remplissent nos boîtes aux lettres semble être une bonne idée, éliminer les catalogues de fin d’année serait-il trop cruel pour les plus jeunes… et leurs aînés ? Respecter les traditions, c’est aussi cela l’esprit de Noël

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