21 novembre 2022

Temps de lecture : 2 min

Santé mentale : ces MOTS qui (nous) font du MAL !

Les mots permettent de désigner, de communiquer, de s’exprimer… Bien les choisir est primordial. Mal nommer les choses, ou faire preuve d’imprécision dans le choix des termes employés, peut produire des conséquences plus ou moins graves. Difficulté supplémentaire : s’agissant de santé mentale, les mots peuvent se révéler effrayants et stigmatisants.

A titre d’exemple, citons comportement antisocial, pervers narcissique, trouble de la personnalité…. L’une des conséquences principales de cet usage erroné : les personnes concernées s’éloignent du soin, honteuses et apeurées de l’étiquette apposée. Dès lors, il apparaît fondamental d’alerter sur les dérives malheureusement provoquées par un mauvais usage, ou un usage abusif, de certains termes. Faire de la pédagogie autour des troubles psychologiques en apprenant au plus grand nombre à mieux les (re)connaître participe de leur déstigmatisation.

 

Ceux qui stigmatisent : autiste, bipolaire, dépressif, schizophrène, alcoolique.

« Bipo », « en dep’ », « schizo »… Même raccourcis pour mieux correspondre au langage parlé, ils n’en demeurent pas moins destructeurs tant ils sont fréquemment employés, et à très mauvais escient. En désignant la plupart du temps un état d’esprit, un trait de caractère, ou un comportement ponctuel, ils participent de la méconnaissance ou mécompréhension de troubles réels, parfois longs à diagnostiquer, et souvent difficiles à vivre au quotidien pour les personnes concernées. Ils contribuent également à stigmatiser, en enfermant dans des projections erronées et peu flatteuses de ces maladies, rendant toujours plus impossible leur bonne intégration dans notre société.

Ceux qui revendiquent : hypersensible, haut potentiel intellectuel (HPI), anorexique.

Certains diagnostics seraient-ils aujourd’hui plus désirables voire “glamour” que d’autres ? Il semblerait que cela soit le cas, eu égard à la banalisation de ces termes, associée à une valorisation sociale quelquefois dangereuse. Car non, être hypersensible, HPI, ou anorexique, n’est pas une bonne nouvelle, ni une fin en soi. Avancées, parfois même revendiquées pour justifier certains comportements ou choix, ces qualifications outrancières desservent là encore la recherche, le travail des professionnels de santé, et la juste appréhension de ces troubles dans notre quotidien.

Dans la e-santé mentale aussi : gare aux mots !

Tandis que les technologies prennent enfin progressivement place dans l’identification, le suivi, et le traitement des troubles psychiques, et que s’épanouit dans le même temps tout un écosystème entrepreneurial, nous voyons y naître de nouveaux non-sens ou approximations. Big Data, gamification, IA, thérapie digitale, biomarqueurs… Autant de mots qui, assemblés, semblent mener tout droit à la levée de fonds, mais qui doivent pourtant être maniés avec une grande précaution et surtout beaucoup d’explications. Autant que le mérite un sujet aussi sérieux que notre santé mentale  !

manque de considération criant du sujet aujourd’hui…

L’on peut enfin s’étonner que le pendant existe peu sur les sujets de santé physique. Du moins ils ne font pas l’objet de stigmatisation, qui semble être l’apanage exclusif de la santé mentale. Voyons-là une autre preuve indiscutable d’un manque de considération criant du sujet aujourd’hui… De manière générale, nous enjoignons tout un chacun à prendre conscience du mal que l’emploi de termes liés à la psychiatrie peut engendrer. Évitons de les employer dans le langage courant, ils stigmatisent, et laissons les professionnels en faire la juste, et nécessaire promotion.

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