Santé mentale : plus de 4 salariés sur 10 sont en détresse psychologique et les étudiants ne sont pas mieux lotis
Stress, burnout, détresse psychologique… La 36ᵉ édition des Semaines d’Information sur la Santé Mentale (6-19 octobre 2025) met en lumière l’urgence d’agir pour le bien-être des salariés et des freelances.
Même si la parole commence à se libérer, la santé mentale est souvent un sujet qui est encore balayé sous le tapis. C’est d’autant plus vrai dans les entreprises et tout spécialement dans nos métiers liés à la communication, à la publicité ou au marketing dans lesquels le sourire est de mise et les heures supplémentaires une habitude.
Du 6 au 19 octobre 2025 aura lieu la 36e édition des Semaines d’information sur la santé mentale pendant laquelle des évènements seront organisés partout en France.
Cette édition des SISM, temps fort de l’année « Grande Cause Nationale », est placée sous le haut patronage du Ministère en charge de la Santé.
Dans notre pays, 61% des actifs se disent stressés au moins une fois par semaine, et 19% subissent cette tension au quotidien, selon l’enquête People At Work 2024.
67% des salariés se rendent au travail sans réel enthousiasme voire même à contrecœur et près de la moitié d’entre eux (42%) se disent en détresse psychologiques modérée, selon le dernier baromètre de Qualisocial.
D’après un sondage Ifeel/Courrier Cadres, 45% des employés placent le bien‑être mental comme une priorité dans leurs attentes au travail et près d’un tiers (30%) affirment être en burnout.
Ce phénomène a un coût élevé pour les entreprises : les troubles liés à la santé mentale constituent en effet la première cause d’arrêt maladie (22 % des arrêts maladie) et sont chiffrés à environ 3000 euros par an et par collaborateur, si l’on en croit le spécialiste de la formation pour les professionnels du secteur médico-social, sanitaire et social Formassad.
Les plus jeunes ne sont pas épargnés car 4 étudiants sur 10 présentent des symptômes dépressifs, selon une étude de l’université de Bordeaux.
Peur de l’échec, multi-tasking, délais très courts… la com’ et le marketing en première ligne
Même s’il n’existe presque aucune étude ciblée concernant les métiers de la pub, du marketing, de la communication en France, plusieurs éléments nous laisseraient à penser que les risques de stress dans nos secteurs sont élevés.
Dans nos professions, le succès d’une campagne ou d’un article dépend souvent de critères subjectifs, ce qui génère de l’incertitude persistante et un tension liée à la peur de l’échec ou du rejet. Nos fonctions nous obligent également le plus souvent à travailler sur plusieurs projets en même temps et dans des délais très courts.
Notre exposition permanente à l’environnement numérique et aux réseaux sociaux, nos difficultés à nous déconnecter et l’instabilité liée aux métiers de freelance n’arrangent rien à l’affaire.
Une récente enquête de Kolsquare effectuée auprès de 783 créateurs dans six pays (France, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni, pays nordiques) ayant au moins 5000 abonnés a ainsi montré que les deux-tiers d’entre eux étaient stressés par leur travail.
Une tendance assez logique quand on sait que plus de la moitié d’entre eux (56%) gagnent moins de 1000 euros par mois.
Des pistes de solutions existent toutefois pour éviter de « craquer »
Intégrer la santé mentale dans les conventions collectives et les accords d’entreprise pourraient aider à normaliser certaines bonnes pratiques.
Former les managers à repérer les signes de mal‑être est une autre piste à suivre.
Favoriser un dialogue ouvert et faire des efforts de déstigmatisation apporteraient des résultats concrets.
L’aménagement des temps de travail et de repos devrait être une priorité.
Les employeurs pourraient aussi proposer des dispositifs d’accompagnement psychologique accessibles et abordables aux indépendants et freelances.
Mettre en place des enquêtes internes de climat, de bien‑être et de stress avec des indicateurs réguliers et faire des comparaisons selon les profils (salariés / freelances, jeunes/moins jeunes…) s’avère également souvent efficace.
Avec la santé mentale désignée grande cause nationale pour 2025, une fenêtre d’opportunité s’ouvre pour agir. Et vous, que comptez-vous faire ?