26 octobre 2014

Temps de lecture : 4 min

 » Reprendre la main sur la communication de la France « 

France Stratégie est plus qu’un nouveau nom d’usage pour le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective. C’est aussi la refonte de son identité visuelle sans la Marianne et une communication résolument 2.0. Les objectifs de cette affirmation d’identité et de liberté de ton : être le laboratoire du XXIème siècle des politiques publiques et lutter contre le «french bashing».

France Stratégie est plus qu’un nouveau nom d’usage pour le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective. C’est aussi la refonte de son identité visuelle sans la Marianne et une communication résolument 2.0. Les objectifs de cette affirmation d’identité et de liberté de ton : être le laboratoire du XXIème siècle des politiques publiques et lutter contre le «french bashing».

En principe, rien de plus pratique que 4 lettres pour un sigle. Pourtant, CGSP était tellement ésotérique qu’il y avait de quoi rester circonspect ou s’emmêler les pinceaux ! Quant à Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective, c’était plus explicite mais trop long et pas glamour du tout ! « Vraiment pas facile à vendre », reconnait Jean-Michel Roullé, son responsable du service édition/communication depuis avril 2010  « Tout le monde se trompait sur notre appellation officielle et on nous assimilait soit au gouvernement soit à Matignon. Or même si nous sommes placés sous l’autorité de ce dernier, nous tenons à notre identité et notre liberté de ton ». Alors, un an après sa création et à l’occasion de la sortie du rapport commandé par le Président de la République : « Quelle France dans dix ans ? Les chantiers de la décennie », ce service du Premier Ministre dirigé depuis mai 2013 par Jean Pisani-Ferry, est devenu France Stratégie.

Gagner en visibilité en France comme à l’international

Avec ce changement d’intitulé facilement utilisable et mémorisable, cette institution animée par 130 experts et/ou contributeurs français ou étrangers (économistes, juristes, scientifiques, agronomes…) vise un triple objectif. Tout d’abord, elle revendique clairement son identité et sa liberté de parole. «Il est important de reprendre la main sur notre communication », précise Jean-Michel Roullé « Car nos travaux, bien qu’accompagnés de propositions objectives et de cahiers d’indicateurs sans concession, n’engagent pas pour autant le gouvernement. En revanche, ils nous permettent d’expliquer des sujets pointus avec des éléments de langage moins formels que ceux auxquels est tenu Matignon. Et ainsi de combattre avec dynamisme, par exemple, le « french bashing » ».

Ensuite elle affirme son rôle stratégique et de concertation transversale pour évaluer les politiques publiques, mener des réflexions ou des débats avec des interlocuteurs traditionnels (collectivités territoriales, Etat, Parlement, institutions sociales) ou élargis à la société civile (entreprises,partenaires sociaux, ONG, Think Tank, communauté intellectuelle). Mais aussi pour anticiper les mutations à venir (économiques, sociétales, techniques) et soumettre des solutions ou des actions au gouvernement. «Nous voulons résolument être le laboratoire du XXIème siècle dans notre domaine », insiste Jean-Michel Roullé « Plus question d’être une machine à rapports plus ou moins sans suite et réservés au sérail. Place aux débats et aux propositions. Alors, désormais qu’on soit sollicité par les cabinets des ministères ou qu’on s’auto saisisse, nous n’abordons que des sujets sur lesquels nous sommes légitimes et où nous pouvons gagner en excellence comme par exemple la fiscalité numérique, les dépenses publiques consacrées au secondaire au détriment du primaire ou la Réforme territoriale… ».

Enfin, elle veut gagner en visibilité pour se rapprocher des citoyens et des médias mais aussi mieux exporter ses travaux et ses propositions à l’international notamment via les ambassades ou autres organismes à l’étranger. « C’est essentiel puisque nous souhaitons amplifier les coopérations avec des institutions étrangères, à l’image de notre partenariat avec le Développent Research Center (DRC), à Pékin », confirme Jean-Michel Roullé. D’autre part, l’institution a engagé une politique de partenariats sur certains événements plus ciblés comme par exemple ces débats sur la société menés à 4 reprises avec des étudiants en prépa au Lycée Turgot, dans le cadre du programme « Les Economiques Turgot » (association qui organise aussi « Le Printemps de l’Economie »). Lui permettant ainsi de se rapprocher des jeunes.

Se démarquer sur le fond et sur la forme

Mais pour sortir d’un univers traditionnellement compassé et technocrate et affirmer son autonomie, l’institution ne s’est pas seulement contentée d’un renouveau sémantique et d’un travail de fond. Elle a aussi adopté dans la forme, les mêmes codes qu’une entreprise privée. D’abord, en refondant son identité visuelle qui n’intègre pas la Marianne. Puis, en choisissant une communication qui laisse une large part au numérique, considérant que le print doit devenir accessoire. Enfin, en travaillant avec sa propre agence de relations presse : Ozinfos -se démarquant ainsi du SIG et de ses prestataires.

Vulgariser et donner la part belle aux réseaux sociaux

Inspiré librement du Pendule de Newton, le nouveau logo conforte le positionnement de France Stratégie comme un centre d’expertise transversal et de concertation dans lequel chaque maillon joue un rôle primordial. Ainsi, les quatre sphères bleues (en référence à la République) ou de différentes couleurs (en fonction des thématiques) représentent ses missions -évaluer, anticiper, débattre, proposer- et symbolisent à la fois leur indépendance et leur interaction. Tandis que la cinquième, à l’écart, illustre le mouvement et l’action rendue possible par chacun de ses métiers.

Une charte graphique simple et facilement déclinable sur toutes les publications comme les brochures, les notes d’informations réduites à une huitaine de pages par souci de synthèse et d’efficacité, la newsletter et le site web. Ainsi que sur les réseaux sociaux sur lesquels l’institution concentre énormément son travail éditorial. Grâce à deux comptes Twitter  (dont un uniquement pour les médias) forts déjà de 21 000 abonnés qualifiés, complétés par d’autres sur Instagram, Flickr, Google +, Facebook … De nombreux canaux mais chacun choisi pour diffuser un certain type de contenus (note, infographie, photo, dossier de presse, coulisse d’évènement, extrait de débat ou de colloque, teasing de publication, vidéo…). De plus, d’ici à la fin de l’année, une web TV éditorialisée proposera sur le site, un flux thématisé de programme vidéo 24/24 avec en supplément chaque soir à 18 heures, un rendez-vous qui abordera un sujet d’actualité.

Avec ce dispositif réactif de vulgarisation et de proximité, France Stratégie entend bien séduire les citoyens et répondre (grâce à la constitution d’une BDD) aux nombreuses demandes des professionnels. Pari en voie d’être relevé puisque sa communauté très active progresse au rythme de 15 abonnés supplémentaires par jour. Preuve qu’il n’est pas si difficile d’expliquer la France même quand il s’agit de propos ardus et qu’une institution, pourvu qu’elle s’en donne les moyens, peut être vivante et accessible.

Florence Berthier

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