3 avril 2017

Temps de lecture : 6 min

Repousser les frontières : l’homme et la technologie à la conquête de l’espace

Depuis le premier lancement du satellite Spoutnik en 1957 et la chienne Laïka envoyée en orbite la même année, l’homme ne cesse de persévérer à explorer l’espace. Aujourd’hui, le développement grandissant des technologies ouvre une nouvelle ère avec la conquête des territoires situés au-delà de notre atmosphère.

Depuis le premier lancement du satellite Spoutnik en 1957 et la chienne Laïka envoyée en orbite la même année, l’homme ne cesse de persévérer à explorer l’espace. Aujourd’hui, le développement grandissant des technologies ouvre une nouvelle ère avec la conquête des territoires situés au-delà de notre atmosphère.

Les projets, autrefois enfermés dans la case des rêves et de la science-fiction, deviennent de plus en plus concrets. Conquête de Mars, développement de services liés au lancement des satellites… Nous entamons peut-être une nouvelle étape dans l’histoire de l’espèce humaine. Si beaucoup garderont les pieds sur terre, ils comprennent peu à peu l’étendu des progrès permis par l’exploration maîtrisée de notre système solaire. Elle ne se limite plus à un lancement de fusée ou une mise en orbite de satellites. Ce sont là seulement les supports qui nous permettent d’envisager un horizon de tous les possibles.

Vahana : objet volant identifié

Si l’actualité braque volontiers ses projecteurs sur les projets de conquête des planètes voisines, d’autres chantiers en cours suscitent fascination et projection dans le futur : conquérir en premier le ciel de nos villes, notamment pour les désengorger. Cet objectif peut être perçu comme la dernière étape à franchir avant de dépasser l’atmosphère et conquérir notre système solaire. Airbus, par l’intermédiaire de sa filiale Airbus Air Mobility se pose en pionnier en mettant au point un prototype de voiture volante nommé Vahana. « Véhicule des dieux » en sanscrit, la langue des textes religieux hindoux et boudhistes ; l’appellation fait écho à une ambition développée et porteuse d’espoir.

L’appareil sera composé de huit moteurs à hélices, disposés à part égale sur un couple d’ailes, pour un décollage et un atterrissage prévus à la verticale. Conçu pour une seule personne, il pourrait permettre de solutionner plusieurs problématiques auxquelles les métropoles du monde entier sont confrontées. Vahana pourrait mettre un terme à la congestion automobile sur les routes tout en diminuant la pollution grâce à ses moteurs fonctionnant à l’électricité. Ses avantages sont aussi économiques : Airbus estime que la production de la voiture volante sera moins coûteuse, à grande échelle, qu’un véhicule traditionnel. Et en cas d’incident à bord, pas de panique ! Un parachute sera capable de se déployer, même à basse altitude, pour un atterrissage en douceur. La volonté est si forte du côté de l’avionneur que Vahana a dépassé le stade du projet. Airbus travaille à la mise au point du prototype d’ici la fin de l’année afin de présenter un modèle de démonstration à horizon 2020. La commercialisation suivra, prévue au départ pour des trajets de courte distance. Un premier pas avant un assaut en règle du ciel.

SpaceX : le décollage du millénaire

L’ensemble de nos recherches sur la conquête des étoiles appelle à tous les superlatifs à propos du projet SpaceX. Il pourrait donner corps à ce qui fait battre l’imaginaire collectif quand on lui parle d’espace : envoyer des hommes sur Mars pour coloniser la planète rouge ! À l’origine de ce projet qui marquerait à jamais notre millénaire, Elon Musk, entrepreneur connu qui a cofondé, entre autres, les sociétés PayPal et Tesla Motors. Loin d’être un rêve lointain rempli de suppositions, la mission SpaceX apporte la preuve d’une volonté de réussir. Elon Musk a organisé une conférence de presse en septembre 2016 où il a présenté ce qui ressemblera à une compagnie aérienne très long courrier ouverte au public.

Les voyageurs embarqueront à bord d’une fusée dont le lancement sera assuré par la compagnie de l’entrepreneur. Un premier décollage permettra d’envoyer l’appareil en orbite autour de la terre avant une première halte. À cet instant le lanceur accompagnant la fusée se détachera pour revenir se poser à la base de lancement. Arrive ensuite la seconde phase : un réservoir entier de carburant est rempli pour décoller avec le lanceur et rejoindre la fusée habitée. Une fois assemblée, SpaceX pourra alors entamer son long voyage vers la planète rouge. Et quel voyage ! On comptera une centaine de jours avant d’apercevoir Mars à travers les larges baies vitrées situées au sommet de la fusée. C’est pourquoi des jeux en apesanteur et des salles de cinéma sont prévus pour amenuiser l’ennui en vol… Mais tout cela reste bien superflu en comparaison du but que se seront fixés la centaine de passagers présents à bord : coloniser la planète rouge. Dans un environnement inhospitalier où un monde nouveau restera à construire, les difficultés seront immenses. Ce qui n’empêche pas les équipes de SpaceX d’espérer, à terme, voir vivre plusieurs centaines de millions d’humains au-delà des frontières de l’atmosphère grâce notamment à l’industrialisation du processus de lancement. Le calendrier avancé est optimiste. En effet, Elon Musk compte opérer les premiers tests de lancement en 2018 et c’est en 2024 que les vaisseaux humains pourraient embarquer. Reste maintenant à s’acquitter du prix : environ 500 000 euros pour devenir le pionnier de la nouvelle humanité.

L’imprimante 3D : architecte de la ville martienne

Si dans un futur, plus tout à fait éloigné, le développement des technologies permettra de relier la planète rouge, des obstacles infinis se poseront à ceux qui aspireront à la coloniser. Au premier rang desquels, la construction des logements qui accueilleront celles et ceux qui auront décidé de passer le reste de leur existence au delà des frontières terrestres. Et c’est ici que les premiers obstacles se présentent. La surface et le poids des appareils envoyés sur Mars devront répondre à des critères particulièrement exigeants qui ne laisseront place qu’aux éléments nécessaires à la survie des passagers pendant le voyage de plusieurs mois… Difficile donc d’exporter les matériaux qui constituent nos habitats terrestres ! C’est pourquoi la NASA (agence spatiale américaine) a décidé d’organiser un grand concours ouvert aux citoyens américains et détenteurs de la carte verte.

C’est la technologie d’impression en 3D qui a été placé au centre de cette compétition inédite. La NASA a en effet sélectionné cette technologie comme levier de conception des futures habitations martiennes. Au vu du peu de matériaux terrestres exportés sur Mars, l’enjeu sera de mettre au point un système de recyclage performant de l’activité humaine sur place. En associant ce vivier avec les composants issus du sol martien, les imprimantes 3D seraient le moyen le plus efficace permettant de mettre au point, dans des délais raisonnables, les premiers logements construits au delà de l’atmosphère terrestre. Et à terme, viabiliser la présence humaine hors de ses frontières naturelles. La récompense promise par la NASA est à la hauteur de l’enjeu : plus d’un million de dollars pour le vainqueur. Les participants avaient jusqu’au 31 janvier pour déposer leurs propositions. Avant divulgation du résultat, l’agence spatiale prépare déjà l’étape suivante de la compétition. Les candidats auront alors pour mission de transformer les projets en réalisations concrètes.

OneWeb : l’internet pour tous grâce à l’espace

Si beaucoup attendent le décollage de la première fusée en partance pour une autre planète, c’est avant tout dans le lancement de satellites en orbite que l’essentiel de l’activité des bases de lancement est concentré aujourd’hui. Et cette activité intéresse, de près, de nombreux acteurs impliqués dans la conquête de l’espace. Ils veulent relever le défi, insurmontable techniquement il y a encore peu, d’apporter un accès internet à tous les points du globe. Dans cette course, le projet OneWeb se démarque au vu des acteurs qui en portent la responsabilité : Richard Branson, fondateur du groupe Virgin ou Thomas Enders, CEO du constructeur Airbus. Mais comment toucher au but ? En déployant une armée de petits satellites à travers la planète qui auront chacun une particularité : ils seront positionnés à basse altitude. En stationnant ces derniers à 1 200 kilomètres d’altitude, le changement est radical quand on sait qu’un satellite traditionnel est placé sur une orbite située à près de 36 000 kilomètres au dessus du sol ! L’avantage est immédiat : en diminuant l’altitude des satellites, on réduit automatiquement la distance à parcourir entre les satellites et la Terre. Les temps de latence des signaux transmis pour la téléphonie, les applications Cloud ou la visioconférence sont alors plus courts qu’avec les systèmes traditionnels.

Et pour diffuser l’accessibilité partout, même dans les zones les plus reculées, OneWeb et ses fondateurs sont prêts à lancer les 900 micros satellites nécessaires au projet. Les progressions seraient alors remarquables dans de nombreux domaines : alerte et intervention des services de secours en zone blanche ; couverture des zones rurales… Plus généralement, c’est l’ensemble des pays en voie de développement qui pourrait enfin bénéficier d’une mise à niveau et d’une égalité dans l’accès à la connexion. OneWeb aura prochainement l’occasion de démontrer la force de son système : les premiers lancements de satellites (opérés par la filiale Virgin Galactic de Richard Branson) auront lieu au cours de l’année 2018.

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