27 juin 2016

Temps de lecture : 2 min

Redécouvrir l’espace public en griffonnant ses regrets en plein air

Un tableau noir géant avec ses craies multicolores installé au cœur de New York. Son message ? Ecrivez votre plus grand regret. Un dispositif d’interaction qui pourrait inspirer des annonceurs.

Un tableau noir géant avec ses craies multicolores installé au cœur de New York. Son message ? Ecrivez votre plus grand regret. Un dispositif d’interaction qui pourrait inspirer des annonceurs.

Pas évident de détourner l’attention des piétons toujours affairés et pressés dans les rues de New York. Pourtant avec juste un tableau noir -accroché bien en vue devant un square- et des gros bâtons de craie colorés -tels un arc en ciel-, A Plus, société spécialisée dans les médias, et Strayer University ont réussi à en happer plus d’un dans son élan. Il faut dire qu’à moins d’être d’une indécrottable arrogance, il était difficile de résister à la proposition qui leur était faite : « Inscrivez votre plus grand regret ». Et même si au départ, il y a eu hésitation, car il n’est jamais évident d’être le premier ni de révéler un peu de son intimité, très vite les passants ont saisi leur chance et se sont pris au jeu.

Après les premiers qui se sont contentés -tels de vrais geeks- de photographier le dispositif avec leur téléphone, une « courageuse » a donné le « LA » avec son : « ne pas avoir suivi mes passions artistiques ». Très vite le tableau s’est rempli avec de simples petites phrases (« ne pas avoir dit je t’aime », « ne pas avoir tenté mon MBA », « ne pas être allé au bout de mes rêves »…) de tout un chacun, libérant tout au long de la journée, divers sentiments plus ou moins concrets entre nostalgie, soupir, lamentation, remords, chance loupée, déclaration, idéal et vœu. Provoquant même des sourires et des discussions entre des personnes qui exprimaient la même nostalgie, bien après que le tableau ait été complètement nettoyé en fin de journée. Pourtant à travers les multiples «  jamais » ou « ne pas », une chose commune est ressortie : tous avaient le cœur « brisé » d’une façon ou d’une autre. Alors, il leur était proposé d’ « effacer leur ardoise » afin de se projeter vers l’avenir et de se persuader que chaque jour est une nouvelle page.

Une « mental mob » pour s’approprier l’expérience avec des objectifs différents

A la fois pleine d’inattendu et de subtilité cette opération aux allures de « mental mob » est efficace à bien des égards. Tout d’abord, elle casse la routine et l’indifférence qui ont trop tendance à caractériser la ville vite classée impersonnelle. Ramenant une bonne part d’humanité comme à Paris avec les « cadenas d’Amour » accrochés jusque récemment sur le Pont des Arts faisant de cet endroit le rendez-vous incontournable des amoureux mais aussi des curieux et des touristes.

De plus, en faisant d’un de ses quartiers le théâtre bien concret d’échanges et d’engagement où participatif et proximité pouvaient s’exprimer, cette initiative redonne à la ville et ses murs, le beau rôle face aux réseaux sociaux, sans lesquels, soi-disant, plus rien ne pourrait se passer. Elle démontre enfin que le besoin de lien entre individus est plus fort que tout et qu’il ne faut pas grand-chose, pourvu qu’il y ait du sens, pour les tenter ou les séduire. Or, cette quête du collectif n’est pas à négliger comme levier de communication ni par les institutions ni par les marques. Car en étant vecteur d’ambiance et de partage, elle est source d’expériences réussies qui renforcent les affinités avec une marque.

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