9 février 2023

Temps de lecture : 6 min

Quelle part du pactole CTV pour les acteurs français ?

Au sommaire du dossier NPA cette semaine ; Prime Video : une nouvelle interface qui valorise davantage sa stature d’agrégateur ou encore États-Unis : le multitasking préserve le temps disponible accordé aux médias. Retrouvez comme chaque semaine l’essentiel de l’INsight NPA en accès gratuit et bénéficiez d’une offre d’abonnement à NPA attractive.

L’édito de Philippe Bailly, 

« La CTV fait figure depuis plusieurs mois déjà de nouvelle poule aux œufs d’or pour les professionnels de l’audiovisuel. Les estimations que publie cette semaine l’INSIGHT NPA, réalisées à partir des données du SRI, confirment qu’elle représente déjà 1,5 fois le cumul de la publicité segmentée (TVS) et du replay sur les box, et qu’elle bénéficie d’une impressionnante dynamique (plus de 30% de progression en 2022).

Mais du nouveau gisement, les groupes audiovisuels français ne tirent aujourd’hui que de – petites – pépites (moins de 10% du total). Les pièces sont pour les FAST et les lingots pour YouTube. On comprend mieux à le lire l’enthousiasme de la filiale d’Alphabet pour la nouvelle mesure unifiée, qui lui permettra de mieux valoriser encore dans les plans médias l’audience qu’elle réalise sur le téléviseur.

Et l’espoir d’un rééquilibrage spontané parait bien aléatoire.

La smart TV représente la pierre angulaire du développement de la CTV. A la fin décembre 2022, le Baromètre OTT NPA Conseil / Harris Interactive indique que plus d’un foyer français sur deux en est équipé. La courbe devrait encore sensiblement progresser si l’on observe les niveaux atteints par nos principaux voisins, et le fait que les téléviseurs connectés représentent la presque totalité des ventes.

La fabrication en est principalement assurée en Chine, en Corée du Sud ou au Japon. Jamais en Europe.

Ils « tournent » sur des OS coréens (Tyzen, WebOS), américains (Android TV, Xumo), japonais (My Home Screen), chinois (Hisense), mais pas européens.

Les principales plateformes de partage de vidéo sont américaines (YouTube, Twitch), et aucun des leaders de l’AVoD ou des FAST (LG Channels, Plex, Pluto TV, Rakuten TV, Samsung TV Plus…) n’est européen, après que Molotov a été racheté par Fubo.

Seuls les contenus sont – pour partie – français ou européens. Mais leurs propriétaires (producteurs / distributeurs surtout, en France, compte tenu des règles sur la production indépendante) ne semblent pas en capacité, à eux seuls, de structurer le nouveau paysage.

Au temps du broadcast (satellitaire ou terrestre) triomphant, les gouvernements ont longtemps cru pouvoir contrôler par la loi ou le décret l’évolution de l’offre celle des usages. Ce jeudi matin, encore, la ministre de la Culture se félicitait sur France Inter d’avoir pu imposer aux plateformes de SVoD de contribuer à la création à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires (mais sans d’ailleurs un mot, concernant l’arrêt imminent de Salto, et sans d’ailleurs être interrogée à ce sujet…).

Mais ce qui a valu pour les éditeurs semble infiniment plus difficile à atteindre, demain, concernant les « distributeurs virtuels » (sans box et sans réseau propriétaire) de l’ère numérique. Qu’ils aient pour noms Apple TV, Amazon Channels, Samsung TV Plus, Pluto TV, LG Channels ou encore Rakuten TV.

Difficulté à aboutir dans l’établissement de la liste des « services d’intérêt général » supposés bénéficier dans leurs interfaces d’une visibilité renforcée par la grâce de la Directive SMA.

Difficulté – relevée par l’Arcom – à la leur faire appliquer, dès lors que leurs sièges européens sont établis ailleurs qu’en France (et qu’ils ne sont donc juridiquement pas considérés comme des distributeurs).

Tentation de certains de nos voisins européens à réviser vers le bas le dispositif de la Directive…

Ce n’est pas à l’ombre du droit que pourra prospérer l’exception culturelle à l’ère de la CTV.

Restent la capacité des acteurs eux-mêmes à se transformer.

Le myCanal d’aujourd’hui, qui réalise d’ailleurs près de la moitié de son chiffre d’affaires hors des frontières, n’a plus guère à voir avec le Canal+ à tarif unique d’il y a une décennie.

myTF1 a déployé dès l’été 2021 – dans un étonnante discrétion – un ensemble de chaînes FAST, Stream, et les programmes d’AVoD représentent aujourd’hui la moitié de son offre à la demande.

M6 s’est allié avec Vice et Konbini pour aller vers ces nouveaux horizons.

france.tv et arte.tv produisent un volume significatif de programmes digital only

Qu’une « sainte alliance » se (re)noue avec les opérateurs – Bouygues Telcom, Canal+, Free, Orange, SFR – et brise la glace qui s’est peu à peu installée depuis 2018 et il n’est peut-être pas illusoire de voir les couleurs tricolores briller au firmament de la CTV. Avec des centaines de millions d’euros à la clé. »

 

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Warner Bros. Discovery et NBCUniversal amorcent un changement de stratégie dans le streaming

De manière concomitante, WarnerBros. Discovery et NBCUniversal ont annoncé au début du mois de février une inflexion de leur stratégie dans le streaming avec deux décisions qui peuvent sembler contradictoires. WBD qui ne propose pas d’offre publicitaire au sein de HBO Max va développer des bouquets de chaînes FAST qui seront distribués par des tiers, alors que NBCUniversal a mis fin de son côté à l’offre gratuite de Peacock. Mais dans les deux cas l’intention est bien de trouver des relais de croissance sur l’AVoD. (consulter)

 

Prime Video : une nouvelle interface qui valorise davantage sa stature d’agrégateur

Lancée en France en 2019 avec 13 services, la plateforme Amazon Channels en compte aujourd’hui 42. Par rapport à l’été 2022, Mon Sciences et Vie Junior et, ces derniers jours, Salto, en ont été retirés ; ADN, Paramount+, Universal+ et Toonami / Adult Swim s’y sont ajoutés, en attendant l’arrivée en mars du Pass Warner (Warner TV, Eurosport 1 et 2, Discovery Channel, ID, Discovery Science, Cartoon Network, TCM Cinéma, Adult Swim, Boomerang, Cartoonito et CNN). La nouvelle interface qui a été déployée – sur PC à ce stade – met davantage en avant ces chaînes – et les programmes à la demande associés – et rend plus visibles le chemin permettant de s’y abonner. (consulter)

Un marché 2022 de la CTV compris en France entre 170 et 175 M€, en hausse de plus de 30 %

Les résultats du 29ème Observatoire de l’e-pub réalisés par Olivier Wyman pour le SRI, en partenariat avec l’UDECAM, évaluent le chiffre d’affaires publicitaire de la vidéo digitale à plus de 1,7 Md€ pour 2022 avec, pour la première fois, une prédominance de la Social video (928 M€ ; +32 %) par rapport au Display (809 M€ ; +11 %). (consulter)

 

États-Unis : le multitasking préserve le temps disponible accordé aux médias

Aux États-Unis, le budget-temps accordé à consommation de programmes audiovisuels, de musique, de jeux vidéo et de réseaux sociaux serait en passe d’atteindre un plafond selon le cabinet d’études Activate Consulting qui a publié ses perspectives concernant l’usage des technologies et des médias pour l’année 2023. Les conclusions du cabinet sont comparables à celles de NPA Conseil concernant le marché français, à savoir que, les marges de disponibilité n’étant pas extensibles, l’enjeu est désormais davantage de « capter du temps d’attention » en s’appuyant sur les moments déjà consacrés au divertissement. (consulter)

Vers un renforcement de la directive SMA ?

La Commission du marché intérieur du Parlement européen s’est réunie le 6 février pour débattre de son projet d’avis sur la mise en œuvre de la directive SMA révisée afin de proposer des recommandations sur l’application du texte. Si les députés européens sont d’accord sur l’absence de recul sur le texte, – il n’est pas possible de faire un bilan ex post comme prévu dans le projet d’avis dans la mesure où 5 pays n’ont toujours pas mis en application la directive – (voir insight : Régulation numérique européenne : les dispositions applicables aux GAFAM), ils estiment toutefois que celle-ci reste perfectible. Les députés ont déposé 66 amendements au projet d’avis qui devraient être discutés lors de la prochaine séance de la Commission en mars. (consulter)

Nouvelle répartition des groupes de travail à l’Arcom

Dans un communiqué de presse publié le 7 février, l’Arcom a annoncé la nouvelle répartition des groupes de travail après la nomination par décret le 6 février, de Bénédicte Lesage (sur proposition de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Praun-Pivet) et Antoine Boilley (sur proposition du Président du Sénat, Gérard Larcher), en tant que membres du collège de l’Arcom, en remplacement de Jean-François Mary et de Carole Bienaimé Besse dont le mandat arrivait à échéance. (consulter)

 

 

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