« Donner autant à voir qu’à entendre », c’est le pari réussi des affiches dédiées à la musique et notamment au jazz, de Christophe Andrusin. Des « images signes » qui résonnent à l’unisson dans une rétrospective inaugurée pour la fête de la musique.
Accros à l’illustration, au graphisme, au graffiti, à la typographie et aux couleurs ? Avec Signes & Musiques vous allez être servis, ravis. Et alors que le festival publicitaire, Cannes Lions, bat son plein, impossible de ne pas faire un focus sur cette créativité si riche. Inaugurée ce 21 juin 2017, à l’occasion de la fête de la musique, cette exposition met à l’honneur les œuvres de Christophe Andrusin, directeur artistique et fondateur de l’atelier PommeCPommeV.
Une rétrospective qui a puisé dans dix ans de création d’affiches dédiées à l’univers de la musique, et plus précisément du jazz, une vingtaine d’« images-signes » qui résonnent et donnent autant à voir qu’à entendre (*). À mi-chemin entre l’art et le graphisme et, ni artiste ni graphiste, Christophe Andrusin se définit comme un chercheur avec ses obsessions graphiques et ses périodes artistiques comme en témoigne sa définition, bien à lui, de l’image : « collée, déstructurée et recadrée dans un autre contexte, détournée ou non de sa fonction, l’image naît de l’assemblage et de l’association d’idées, par correspondance ou par contradiction, des formes et des matières ». Des affiches qui font sourire aussi grâce aux titres évocateurs de chacune d’elles en parfait écho avec le visuel très fort déjà. Dès lors, il est très difficile de choisir entre « You », « Cocarde », « Triplette » « Champignons », « Feu ! », « Blues on Mars ! », « Trumpetfish », « Django Selfie » ou bien encore « Basstower », « Cymbals Attack », « Octopus », « Swing Whale », « Bull Lyre »…
Brouiller les pistes de lecture pour marquer sa propre vision de la communication
Quant à sa démarche, la voici expliquée plus en détail : dépouillées des messages informatifs, les compositions mettent en valeur le signe, qui y est traité comme un moyen d’expression à part entière, à la fois vecteur de messages précis et architecte du véritable potentiel « image » de la musique. L’intention est d’interpeller le passant en créant chaque fois une nouvelle image polysémique, qu’elle soit picturale, typographique, photographique ou iconique… Sur le principe d’un impact visuel puissant, le créatif joue alors à brouiller les pistes de lecture avec des contrastes de couleurs primaires et des techniques mixtes. Sur le support de l’affiche, il marque ainsi sa propre vision de la communication : un sens de la lecture visuelle qui s’intègre naturellement à un environnement global en tant que langage à part entière. C’est réjouissant, ça sonne beau et c’est à voir jusqu’à la fin juillet, dans plusieurs lieux de la rue Biot tels que Strobi, Arrière cour, Européen Café et Break Time.
(*) Tirages contrecollés, réalisés en série limitée par digilab.fr, graffitisystem.fr, terredimages.fr, bert-the-madsilkscreamer.com