La transformation digitale doit avant tout passer par un nouveau mode de management. Pour Anne de Kerckhove, les entreprises disposent de talents qui ne peuvent être révélés que par la prise de risques. Serial-entrepreneure, elle est aujourd’hui CEO de Iron Group* qui sous son impulsion a investi dans plus de 18 jeunes start-up. Speakeuse aux Sommets du Digital dont INfluencia est partenaire, elle livrera notamment sa conception sur ces nouvelles méthodes et structures managériales qui doivent s’imposer.
Pourquoi doit-on radicalement changer notre approche du management dans l’ère du digital ?
Anne de Kerckhove : tellement d’entreprises et de grands groupes voient la transformation digitale comme un sujet de technologie, de méthodes, d’offre commerciale, mais ils oublient l’essentiel : leurs talents. Le digital nécessite de changer radicalement nos méthodes managériales. On innove en technologie, en service client mais on ne passe pas assez de temps à explorer l’impact du digital sur la motivation des équipes. Hors l’avenir d’une entreprise se joue sur les talents et non la technologie. Pour réussir dans l’ère du digital, il faut être en développement agile en continu. On doit être en prise de risque au quotidien et en co-collaboration avec des personnes extérieures à son entreprise. Les structures managériales actuelles ont été créées pour minimiser la prise de risque, pour protéger l’ADN de l’entreprise. Elles doivent donc être complètement repensées. On doit récompenser la prise de risque, ce qui veut dire accepter l’échec plutôt que le punir.
Comment encourage-t-on les équipes à rester soudées dans l’air du digital et avec la grande mobilité du travail qu’elle entraîne ?
A.K. : les équipes de demain ne travailleront pas forcément pour la même entreprise ou la même unité. Il faut motiver et souder les équipes par des valeurs communes et non pas par leur structure hiérarchique. Il faut trouver des nouvelles façons d’exprimer l’appartenance. Il faut encourager le jeu dans l’entreprise. Cela favorise la créativité et la prise de risque.
Que veulent les millennials au travail et comment les fait-on travailler efficacement avec les autres générations ?
A.K. : les millennials ont une approche très rafraîchissante du travail. Ils sont plus humbles que la génération X et Y. Ils aiment échanger avec des mentors. Par contre, ils n’acceptent pas de faire des tâches parce qu’on leur a dit de les faire. Ils veulent comprendre l’enjeu stratégique et leur contribution. Ils veulent pouvoir challenger leur rôle. Il faut être dans l’échange avec les millennials et construire leur » job description » avec eux.
Question cash/Réponse cash : les entreprises doivent donc tendre vers un management plus souple, qui facilite notamment l’intraprenariat. Ne serait-ce pas le début de la perte de contrôle des entreprises ?
A.K. : la perte de contrôle, on y est déjà avec le digital et les réseaux sociaux. Il faut l’accepter et se plonger dans l’excellence. C’est par la satisfaction des clients et celle de son équipe qu’on contrôle sa destinée, pas par des liens hiérarchiques.
Le mot de la fin : pourquoi venir aux Sommets du Digital ?
A.K. : pour viser cette excellence ! Pour échanger, pour partager, pour se challenger, pour prendre du recul, pour se remettre en question, pour rire ensemble et pour profiter des montagnes.
(*) Spécialiste dans le monde dans le secteur de l’abonnement et de l’assistance et la conciergerie digitale, Iron Group accompagne et finance des start-up à fort potentiel, toute basées sur le modèle de l’abonnement digital.
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