20 mars 2023

Temps de lecture : 4 min

Pour Babbel, Aya Nakamura et Jul sont « les Shakespeare des temps modernes »

À l’occasion de la Journée de la langue française organisée hier par l’ONU, l’application Babbel décortique l’influence sans limite de la pop culture sur notre usage de la langue française.

Hier, lundi 20 mars, l’Organisation des Nations Unies célébrait la Journée de la langue française dans le cadre d’un programme introduit en 2010 pour célébrer le multilinguisme et la diversité culturelle. L’ONU célèbre chaque année six « Journées de la langue », consacrées aux six langues officielles des Nations Unies, que sont l’arabe, le chinois, l’anglais, le français, le russe et l’espagnol. L’occasion de « sensibiliser la communauté internationale à l’histoire, à la culture et à l’utilisation de chacune de ces langues », comme le précise l’ONU sur son site internet.

À cette occasion, Babbel, l’application dédiée à l’apprentissage des langues, s’est penchée sur les évolutions les plus récentes de notre bel appendice linguistique. L’occasion pour la start-up berlinoise de rappeler que les langues sont des matières “vivantes” et reflètent les tendances, les modes et les évolutions des sociétés dans lesquelles elles émergent. Sans surprise, la pop culture, et particulièrement la musique, influence et remodèle constamment nos langues maternelles.

 

 

Une langue plurielle

Selon Noam Chomsky, dans son ouvrage Structures Syntaxiques, il existe d’un côté une grammaire élémentaire commune à tous dont la maîtrise serait innée et qui permet, à partir d’un nombre restreint de règles et avec un ensemble fini de termes, de produire une quantité infinie de phrases et, de l’autre côté, vit la grammaire générative, indexée aux changements d’époque et d’influences culturelles. La pop culture, comme elle l’a déjà tant prouvée, est parfaitement à même d’introduire de nouveaux mots, des expressions ou des idiomes dans le langage courant.

Par exemple, des termes comme « selfie » ou « hashtag » sont apparus dans la langue anglaise, grâce à l’omniprésence des réseaux sociaux dans la culture populaire, et sont aujourd’hui largement utilisés dans toutes les langues, en Français notamment. En outre, la pop culture peut également changer la signification ou l’utilisation des mots existants. Par exemple, le mot « meme » était à l’origine utilisé dans le domaine de la biologie comme symbole d’une unité culturelle transmise d’une personne à une autre, mais il est aujourd’hui couramment utilisé pour désigner une image ou une vidéo virale partagée sur les réseaux sociaux qui prend souvent la forme d’une photo légendée ou d’un gif animé.

 

 

Parle moi et je te dirais avec qui tu traîne

Comme l’expliquait il y a quelques années Maria Candea, sociolinguiste et maîtresse de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle, dans un article publié dans Le Figaro : « Les jeunes aiment ne pas être compris, c’est comme un jeu pour eux ». Ainsi La pop culture peut également avoir un impact sur la prononciation et la grammaire de la langue. Par exemple, l’argot utilisé dans les chansons de rap a souvent été adopté par les jeunes comme une forme de langage vernaculaire – à savoir une langue à diffusion locale ou régionale, par opposition à une langue véhiculaire qui permet la communication avec d’autres groupes – pour marquer leur appartenance à un ‘groupe culturel’ donné. La langue française est en constante évolution notamment grâce à de nombreux artistes qui y contribuent en utilisant des expressions et termes d’un genre nouveau. Dans les textes, ce sont différentes cultures qui se confrontent. Les artistes empruntent des termes à l’arabe, à des expressions d’Europe de l’est et même à du vieux français.

De fait, la façon dont nous parlons et communiquons est influencée par notre environnement culturel, et la musique en est un parfait exemple. Ainsi, Aya Nakamura ou Jul, exemples parmi tant d’autres, se font, souvent malgré eux, artisans de la langue française, en popularisant de nombreux mots ou expressions, grâce à de savants tissages entre argots, verlan, prononciation et autres accents qui influencent leur façon de parler et, in fine, celle de leurs plus fidèles auditeurs. Certaines expressions et certains termes spécifiques aux artistes font donc aujourd’hui partie du langage courant ou, du moins, compris par des personnes qui ne sont pas nécessairement des fans de cette musique, mais qui ont été exposées à son influence culturelle.

 

 

« Oui mon gâté »

Du côté d’Aya Nakamura, il est impossible de passer à côté de certaines de ses chansons, telles que « Djadja » – terme qui désigne un homme peu fiable – ou « Pookie » – quelqu’un prêt à trahir ses proches –, avec des expressions tels que “j’arrive dans ma tchop” – en voiture –, « j’suis pas jalouse, j’suis possessive », “il a le Juice” – avoir la classe – ou encore « tu connais la loi du ter-ter » – les règles du quartier –, devenues de véritables références culturelles. Jul, rappeur français originaire de Marseille est devenu ces dernières années le deuxième plus gros vendeur de disques tous styles confondus, juste derrière Johnny Hallyday avec plus de quatre millions d’albums vendus en à peine sept ans de carrière.

Une place de choix qui lui a permis de rendre très populaires à l’échelle nationale, plusieurs termes originaires de l’argot marseillais et quelques expressions qui lui sont propres, notamment “Le S” – pour désigner un ami – ou “Sors le chien” – prendre l’air –. S’il est important pour les apprenants du français de se familiariser avec ces expressions changeantes au fil des époques et des tendances, Babbel rappelle habilement à ses prospects qu’elle accompagne ses changements grâce à des outils adaptés et régulièrement mis à jour. Sinon, vous pouvez toujours vous écumer les TOPS albums RAP Français du moment concoctés par les plateformes de streaming. Rien ne vaudra jamais l’effort de s’abreuver directement à la source.

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