26 mai 2010

Temps de lecture : 2 min

Post-digital culture

Connaissez-vous les trucs les plus cool de la terre ? Vous doutiez-vous que la pizza était moins cool que les lasers ? Que Léonard de Vinci était un tout petit peu plus cool que le bacon ? Un site web commence à faire parler de lui, en ce qu’il nous fait voyager à travers la culture geek. Un formidable trip dans la vacuité, les icônes et le génie de la sous-culture post-digitale. Par Thomas Jamet...

Connaissez-vous les trucs les plus cool de la terre ? Vous doutiez-vous que la pizza était moins cool que les lasers ? Que Léonard de Vinci était un tout petit peu plus cool que le bacon ? Un site web commence à faire parler de lui, en ce qu’il nous fait voyager à travers la culture geek. Un formidable trip dans la vacuité, les icônes et le génie de la sous-culture post-digitale.

« The Most Awesomest Thing Ever » est un site totalement hallucinant. Il propose aux visiteurs de voter pour les choses les plus « awesome » (cool, incroyables) du monde. Le choix vous est proposé de manière aléatoire, et vous pouvez décider que Napoléon est « plus cool » que les chips, les livres « moins cool » qu’une poêle à frire, et l’ouvre-bouteille plus « awesome » que le mur de Berlin. Oui oui. Ce qui pourrait passer pour un site un peu débile fait par des geeks pour des geeks est en fait une création à proprement parler fascinante.

Ce site est tout d’abord intéressant car totalement calqué sur le modèle classique du digital : il est à la fois divertissant (comme la plupart des vidéos publiées quotidiennement sur YouTube, basée sur le registre du comique), interactif et utile (vous pouvez vous aussi proposer des « trucs cool » et les faire entrer dans le vote – la seule condition d’éligibilité étant que ces « choses » disposent d’une page sur Wikipedia), et évolutif en temps réel : les votes donnent lieu au classement des 100 choses les plus cool ayant jamais existé (en première position on trouve la vie, en deuxième internet (sic), en 3 l’Oxygène, en 4 la musique, puis viennent le chocolat en 13, Léonard de Vinci en 14, la pizza en 28ème position…).

Au-delà de ce miroir de la sous-culture geek qui fait montre d’une certaine dose d’auto-dérision, on se trouve en présence du premier essai encyclopédique vivant et open source de la sous-culture post-digitale. Ce contenu est éminemment intéressant si l’on y regarde de plus près. Cela résonne avec une critique souvent entendue ici où là sur la vacuité, l’inutilité, le caractère idiot de la culture geek, ou de la culture gaming.

« Il faut traiter les faits sociaux comme des choses » nous disait Emile Durkheim. Ce site nous permet d’appréhender les faits digitaux comme de vrais phénomènes et de les relativiser en les confrontant à des personnages historiques, ou à des choses bien « réelles ». Ce site nous permet donc de confronter deux mondes : celui des valeurs digitales et celui des valeurs non digitales. Encore une fois, la frontière de valeur entre le « virtuel » et le « réel » n’a plus lieu d’être. Et certaines choses jugées « cool » prennent une valeur qui va au-delà de leur vacuité intrinsèque (on peut donc préférer Mario Bros à Benjamin Franklin sans paraître débile). La phase de transition dans laquelle nous sommes nous pousse à inventer une nouvelle culture, et celle-ci demande une vraie part d’humour et de recul !

Thomas Jamet – NEWCAST – Head of Entertainment & brand(ed) content, Vivaki (Publicis Groupe)
thomas.jamet@vivaki.com / www.twitter.com/tomnever

 

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