4 mars 2013

Temps de lecture : 2 min

Les « philantrobars » : Je bois donc je suis… philanthrope

Après le pionnier nord-américain du genre en septembre 2012, un autre bar sans but lucratif amène l’Humanitaire derrière le comptoir. L’Australien Shebeen reverse lui aussi intégralité de ses revenus à des associations caritatives. Mais il laisse son consommateur décider lui-même de la répartition de l’aide.

Et si pour devenir philanthrope, il suffisait de consommer quelques verres dehors avec ses amis ? L’idée est séduisante et dans l’air du temps, celui du consommateur-responsable. Depuis six mois, cette volonté de redessiner les frontières de l’aide citoyenne au Développement donne naissance à un mouvement : les « philantrobars » à but non lucratif, reversant la totalité de leur chiffre d’affaires à des ONG et associations humanitaires. Après le pionnier Cause à Washington D.C et en attendant l’ouverture de l’Orgeon Public House à Portland, toujours aux Etats-Unis, Shebeen propose une approche inédite à chaque client: c’est lui qui décide où et à qui ira son argent. Comment ? Simplement en choisissant le pays d’origine de la boisson commandée !

Ouvert en février dans un quartier hypster de Melbourne, Shebeen – du nom des bars illicites qui servaient la communauté noire en Afrique du Sud pendant l’apartheid – met à disposition 23 produits de 11 pays différents. Cela va de la bière au vin, en passant par du cidre, de l’eau et des alcools utilisés pour des cocktails : tous sont issus de pays en voie de développement. Avec sept ONG partenaires actives dans les 11 nations aidées, Shebeen propose au consommateur un panel assez large de possibilités philanthropiques.

Pour le co-fondateur Simon Griffiths, qui s’est confié à INfluencia, ce bar unique au monde poursuit un triple but : « Enseigner au consommateur, le rendre plus conscient et mieux au fait de la cause défendue, et enfin récolter de l’argent pour soutenir financièrement un combat juste. » Griffith a d’ailleurs su convaincre Schweppes, Silver Chef et Brown Forman de soutenir sa cause, en plus d’une vingtaine d’investisseurs mécènes.

Un concept fort pour un message extensible

Il faut dire que ce chantre de l’entreprenariat social n’en est pas à son coup d’essai : en juillet 2012, INfluencia relatait comment le trentenaire « change maker » était resté 50 heures sur une cuvette pour lever des fonds pour « Who Gives A Crap », un papier toilette dont 50% des revenus sont reversés à WaterAid. Avec Shebeen, la philosophie ne change pas, le levier d’action oui. Griffiths explique : « Nous voyons notre ambition sous deux angles différents et complémentaires. Primo, envoyer de l’argent à nos organisations partenaires à l’étranger pour aider au Développement. Secundo, défier la perception classique du consommateur sur son impact social en reliant la consommation et la philanthropie. Pour atteindre ces deux buts, tenir un bar n’est pas nécessairement le meilleur outil car il sera toujours limité dans son potentiel de clients et donc de profits. Par contre pour accomplir le second objectif mentionné, le concept est intéressant. Cela pousse les gens à réfléchir et c’est notre principale ambition. Le message de Shebeen est extensible, il n’y a pas foncièrement besoin de venir chez nous à Melbourne pour être touché par la force du concept. »

Benjamin Adler/ @BenjaminAdlerLA
Rubrique réalisée en partenariat avec ETO

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