5 septembre 2016

Temps de lecture : 3 min

« Si je ne peux pas dire non, je ne peux pas dire oui »

L'actualité aux États-Unis et en France montre malheureusement que les agressions sexuelles restent un mal endémique dans nos sociétés. Une action de conscientisation américaine rappelle que "non c'est non" et entend carrément porter un mouvement.

L’actualité aux Etats-Unis et en France montre malheureusement que les agressions sexuelles restent un mal endémique dans nos sociétés. Une campagne de conscientisation américaine rappelle que « non c’est non » et entend carrément porter un mouvement.

Le consentement sexuel est l’accord volontaire qu’une personne donne à son ou sa partenaire au moment de participer à une activité sexuelle. Au Canada sa notion en matière d’agression sexuelle est prévue à l’article 273.1 du Code criminel, comme l’a rappelé la campagne « Sans oui c’est non ». En France, l’agression sexuelle est un délit puni par les articles 222-27 à 222-30 du code pénal, pour qui une agression sexuelle est: « ‘toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. » Aux Etats-Unis, l’état de Californie a promulgué en 2014 une loi surnommée « Yes means yes », nécessitant la formulation explicite du consentement sexuel sur les campus universitaires afin de protéger les jeunes femmes du viol. Une première chez l’Oncle Sam.

Pourtant malgré des arsenaux juridiques renforcés, les crimes, agressions et harcèlements sexuels continuent de gâcher des vies de nombreuses femmes, comme le prouve malheureusement l’actualité des deux côtés de l’Atlantique. Parce que le « non c’est non » n’est pas encore rentré dans toutes les têtes masculines, une énième action de conscientisation en fait encore son cheval de Troie. Pensée et conçue entièrement par l’agence de Chicago Marc USA, la campagne « KnowNo » espère susciter le débat et la conversation aux Etats-Unis, surtout au sein des universités et des lycées, cibles prioritaires de son slogan : « Si je ne peux pas dire non, je ne peux pas dire oui ».

Pour la première phase de lancement, Marc USA a réalisé et diffusé un spot TV et en ligne de 80 secondes, mettant en scène des femmes et un homme allongés les yeux fermés sur un lit ou un canapé installé pour l’occasion en plein espace public. Devant la main endormie de chacun des protagonistes étendu sans vie, une pancarte affiche le message de la campagne. Avachis, les quatre offrent au passant de la rue l’impression malsaine d’être une victime. Sur le morceau « Till It Happens To You » de Lady Gaga et Diane Warren – qui ont fait don gratuitement de leur musique – les trois actrices et l’acteur se réveillent, se lèvent et sans un mot étendent leurs bras en croix. L’effet est réussi.

Convaincre les victimes qu’elles ne sont pas coupables

En complément du film, la campagne possède une plate-forme digitale sur laquelle l’internaute pourra prendre des informations sur les agressions sexuelles et jouer à un quizz intitulé « Connaissez-vous le Non ? ». Sur son site, la campagne invite aussi tous les défenseurs de la cause à prendre et poster des selfies sur Instagram, Facebook et Twitter avec le hashtag #KnowNo. Dans The Drum, Stephanie Franke, directeur créatif chez Marc USA Chicago and co-fondatrice de KnowNo explique « que si certains estiment qu’il existe une zone de gris dans le consentement, la loi stipule très clairement le contraire: c’est oui ou non. Si à cause de l’alcool, de la drogue ou d’une autre raison, une femme, ou un homme, n’est pas capable de dire non, alors il y en va de même pour le oui. »

En attendant des actions concrètes courant septembre sur certains campus universitaires des Etats-Unis, Marc USA n’a pas choisi le timing de son lancement par hasard. C’est la rentrée pour des millions d’élèves et « 50% des assauts sexuels se déroulent dans les trois premiers mois de l’année scolaire. Il fallait donc provoquer une conversation maintenant pour avoir le plus d’impact », justifie Snake Roth, Executive Producer de l’agence de Windy City. Il ajoute que malheureusement 80% des victimes d’agressions ne les dénoncent jamais. La raison ? Elles ne sont pas certaines que ce n’était pas de leur faute… Défini comme un mouvement et pas une organisation, KnowNo veut faire passer le message dans tout le pays.

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia